Il est difficile d’y croire vu les aléas de la conjoncture locale et régionale, mais c’est bien le cas: le Liban vend le plus grand nombre de Jaguar par tête d’habitant dans le monde. Au pays du Cèdre, le marché de ce type d’automobile n’a pas été à la baisse, même avec le recul de la croissance économique enregistré depuis 2011. Interrogé par Magazine, Michel Trad, managing director de Saad & Trad, a déclaré: «les Libanais aiment le confort, le luxe et les voitures en tant que telles et ils sont des avant-gardistes. Au plus fort de la guerre du Liban, la compagnie n’a jamais arrêté son corps de métier». Il se démarque de la position de l’Association des importateurs de voitures neuves dans le sens où sa société n’a pas eu à faire face à des défauts de paiement et ne se plaint pas de la circulaire de la Banque du Liban, qui a contraint les postulants à un prêt auto bancaire de verser 25% du prix du véhicule comme premier acompte. Il fait remarquer que son segment de clientèle n’est pas touché par les instructions de la Banque centrale. C’est que les transactions de vente sont en majorité conclues cash, soit 60% contre 40% à crédit à court terme. Vingt-quatre heures après le lancement à Beyrouth de la Jaguar XE, six voitures auraient été vendues.
Vraisemblablement, la vente des voitures de luxe ou celles dont le prix est supérieur à 53 000 dollars hors T.V.A. et frais d’enregistrement n’a jamais été affectée par les fluctuations de la situation économique du pays. Ce segment ne représente malheureusement que 3% du total du marché de vente des voitures neuves. Dans ce même prolongement, un haut cadre du secteur bancaire a confié à Magazine qu’il est sur la liste d’attente de deux marques de voitures haut de gamme, celle de la Audi A8L et de la Mercedes Class S 400, des voitures dont les prix seraient égaux ou supérieurs à 100 000 dollars.
Liliane Mokbel