Magazine Le Mensuel

Nº 3007 du vendredi 26 juin 2015

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Questions à Nicolas Chammas

Pourquoi cet appel: «25 juin… pour une décision contre le suicide»?
Tout simplement, c’est un appel au secours de l’économie qui saigne depuis des années. L’initiative revient au député Robert Fadel. Les organismes économiques ont voulu élargir l’éventail de l’opposition à la situation actuelle. Depuis quatre ans, nous bougeons pour sauver la situation économique. Mais l’importance de l’événement du 25 juin est d’avoir rassemblé les organismes économiques, les associations professionnelles, la CGTL, ainsi que la société civile. Tout le monde s’est retrouvé pour lancer cet appel à la sauvegarde de l’économie. C’est un phénomène unique.

Pourquoi cette dégradation de l’économie?
Nous pensions que la sécurité relative dont le Liban jouit est suffisante pour maintenir une situation économique stable. Nous nous trompions. La situation politique actuelle influe négativement sur la situation économique. Il faut que la roue politique recommence à tourner et ne pas attendre qu’en plus de l’absence d’un président de la République et du gel du travail parlementaire, le Premier ministre soit obligé d’établir un compromis pour réunir le Conseil des ministres.

Cet événement sera-t-il suivi par d’autres étapes?
Oui, cet événement est le prélude à un mouvement continu. Nous sommes devenus une force à laquelle on ne peut pas résister. Depuis le début, nous disions que tout le monde risque de tomber si la situation ne s’améliore pas, parce que l’économie est une chaîne qui regroupe tous les éléments. A travers cet événement, nous avons prouvé que premièrement, nous existons, deuxièmement, nous sommes solidaires, et troisièmement, nous sommes déterminés à ne pas laisser la situation s’envenimer.

Quelle sera la prochaine étape?
C’est un plan à plusieurs étapes, qui commence par l’événement de 25 juin, et sera suivi par d’autres événements. Nous avons mis de côté tous les points de divergence. L’important pour nous, aujourd’hui, est de sauver l’économie.

Croyez-vous que les autorités écouteront ce que vous avez à dire, alors qu’elles semblent sur une autre longueur d’onde?
Notre mission n’est pas facile, mais il est important d’agir, et nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour réussir. La situation est dramatique et il faut bouger. Nous ne pouvons pas laisser les choses en l’état. J’imagine que cet événement aura un écho, parce qu’il groupe toutes les catégories de la société. De toute façon, il pourra constituer un élément de pression pour que la vie politique reprenne peu à peu son cours normal.

Comment pouvez-vous décrire la situation économique actuelle?
La situation était sérieuse, elle est devenue aujourd’hui dramatique. L’économie roule au ralenti. Même à l’œil nu, l’ampleur de la crise est visible. Il suffit de surveiller le mouvement des marchés pour se rendre compte combien il est urgent de trouver une solution.

Arlette Kassas

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