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Nº 3014 du vendredi 14 août 2015

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Santé

Journée mondiale contre l’hépatite. Prévenir et agir

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) lance un appel pour renforcer les mesures de prévention de l’hépatite virale et assurer un traitement aux personnes infectées. Selon les données, les hépatites B et C sont conjointement responsables d’environ 80% des décès par cancer du foie et près de 1,4 million de décès chaque année.

L’hépatite est une inflammation du foie provoquée par un virus mais aussi par des troubles héréditaires, certains médicaments ou toxines tels que l’alcool et les drogues. L’OMS met les populations en garde contre le risque de contracter une hépatite par du sang non sécurisé, des injections à risque et l’échange de matériel d’injection de drogues. Onze millions de personnes qui consomment des drogues par injection présentent une hépatite B ou C. Les enfants nés d’une mère atteinte d’hépatite B ou C et les partenaires sexuels de personnes souffrant d’hépatite sont également exposés au risque d’infection. En utilisant un matériel stérile pour les injections et en encourageant la vaccination contre l’hépatite B, les risques sont réduits. Les pratiques sexuelles à moindre risque, notamment en réduisant au minimum le nombre de partenaires et en utilisant des préservatifs, protègent aussi contre la transmission. Selon l’OMS, quelque deux millions de personnes contractent chaque année une hépatite à la suite d’injections à risque. Ces infections peuvent être évitées si les seringues utilisées sont stériles et si elles sont conçues pour un usage unique. L’organisation recommande la vaccination de tous les enfants contre l’hépatite B, qui fait quelque 780 000 victimes chaque année. Un vaccin sûr et efficace peut protéger à vie contre l’hépatite B. Le vaccin doit être administré dès que possible après la naissance, de préférence dans les 24 heures. La dose administrée à la naissance doit être suivie de deux ou trois autres pour compléter la série. L’OMS recommande également la vaccination des adultes qui sont exposés à un risque accru d’hépatite B. Il s’agit des personnes qui ont fréquemment besoin de sang ou de produits sanguins (tels les patients sous dialyse), des personnels soignants, des personnes qui consomment des drogues injectables, des partenaires sexuels ou membres du foyer d’individus présentant une hépatite B chronique, et des personnes qui ont de nombreux partenaires sexuels.
 

Nada Jureidini

Trois questions au Pr Khalil Honein
Le Pr Khalil Honein, chef de service de gastroentérologie à l’Hôtel-Dieu de France, répond aux questions de Magazine.

Quels sont les symptômes de l’hépatite virale?
Les hépatites virales B et C sont souvent non symptomatiques. Dans les formes typiques, on note une fatigue, des douleurs abdominales, une légère fièvre, une perte de poids, des nausées et des vomissements.

Quels sont les modes de transmission?
Il existe plusieurs types d’hépatites et même si leurs symptômes sont similaires, elles se contractent de différentes manières. Pour les virus A et E, la transmission peut être directe ou indirecte. Ces virus se transmettent par les mains souillées ou par l’eau et les aliments contaminés. Pour les éviter, il faut suivre une bonne hygiène alimentaire. Il faut noter par ailleurs que le virus E peut être grave chez la femme enceinte. Concernant le virus B, la transmission a lieu lors des rapports sexuels non protégés ou par contact avec du sang contaminé. L’hépatite B se transmet aussi de la mère à l’enfant. La vaccination est le seul moyen de protection. L’hépatite C se transmet également par transfusion sanguine.

Quand faut-il consulter?
Il faut consulter en cas de douleurs abdominales du côté droit, de fatigue, de fièvre ou de jaunisse. Mais aussi lorsque les selles sont décolorées ou en cas d’urines foncées. Il est conseillé par ailleurs de consulter un médecin si le conjoint est infecté par le virus B ou C ou dans le cas d’une histoire familiale d’hépatite virale.

Propos recueillis par N.J.

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