Ambiance bleutée sur fond marin, voix cassées, complaintes musicales, projecteurs stroboscopiques et le rock électronique qui bat la mesure… Le ton est donné pour le dernier spectacle du Festival de Byblos qui a mené tambour battant une saison, comme à l’accoutumée, fortement suivie et applaudie.
En fait, pas vraiment une ambiance de fin de saison pour le groupe de rock alternatif Alt-J (le nom du raccourci du symbole delta de Macintosh sur le clavier Qwerty) qui a, encore une fois, fait des vagues auprès des centaines de jeunes debout sur l’avant-scène et sur les gradins montés sur l’eau.
Cadre féerique, enchanteur et des musiciens venus de Leeds en Grande-Bretagne pour chanter des tubes connus Breezeblocks, Tessellate, Matilda, Hunger of the pine, il n’en faut pas plus pour que les festivaliers manifestent d’emblée leur engouement.
Harmonies vocales, intermèdes a capella, répétitions musicales à la limite de la transe, sonorités instrumentales très électroniques, mais à la fois nostalgiques, lumières intenses, rapides, saccadées… L’ambiance est cosmique. Les aficionados du genre ont retrouvé leurs airs préférés, mélange d’anglais et de syllabes linguistiques non identifiables, malgré une acoustique un peu trop forcée qui a malheureusement terni les voix et les effets sonores.
Mais comme toujours, par magie, ce qui ne ternit jamais c’est le plaisir d’être là, sous le ciel étoilé, dans la moiteur de l’été libanais, heureux de partager, comme toutes les grandes villes, d’inoubliables moments de rencontre avec les artistes les plus célèbres de la planète. Des moments de partage où la culture, la musique et l’art transcendent tout ce que le quotidien peut avoir de terne.
Gisèle Kayata Eid