Le vice-ministre iranien des Affaires étrangères Hussein Amir Abdel-Lahian a effectué, la semaine dernière, une visite officielle de deux jours à Beyrouth. A son arrivée il a eu, au siège de l’ambassade d’Iran à Bir Hassan, un entretien avec l’envoyé spécial de l’Onu pour la Syrie, Staffan de Mistura, en présence de l’ambassadeur d’Iran, Mohammad Fateh Ali.
Il a annoncé, au terme de ses entretiens, que Téhéran est persuadé, compte tenu de la sagesse des dirigeants libanais, que le Liban pourra traverser cette phase difficile. Il a salué l’initiative lancée par Nabih Berry pour réunir les différentes parties politiques autour d’une table de dialogue et mis l’accent sur l’importance du maintien de la sécurité au Liban.
Des observateurs ont constaté que la seule réalité qui existe en ce moment c’est l’absence de négociations irano-saoudiennes, ni à Mascate ni ailleurs. D’autre part, la tension entre l’Arabie et Téhéran est toujours à son apogée et les négociations entre les Etats-Unis et l’Iran sur les dossiers de la région n’ont pas encore été entamées. Ainsi, toutes les données et analyses parlant de l’élection d’un président dans les deux prochains mois sont totalement erronées. Ces sources indiquent que le Hezbollah, le principal concerné par l’élection présidentielle du fait de son appui à la seule candidature du général Michel Aoun, d’une part et, d’autre part, car les Iraniens et les Syriens lui ont confié la gestion de ce dossier, n’évoque pas l’approche de cette échéance. Donc pour le moment, rien ne laisse présager l’élection d’un président de la République dans un proche avenir. Au cours de sa rencontre avec le chef du gouvernement Tammam Salam, le vice-ministre iranien des Affaires étrangères lui aurait indiqué que «les Saoudiens ont accepté en principe de se réunir avec nous, mais il n’a pas encore été convenu de l’endroit et de l’heure de cette rencontre».
Sur un autre plan, ces sources ne voient dans l’appel au dialogue lancé par Nabih Berry qu’une tentative pour réduire la tension. Tout ce qui se dit à propos d’une proche élection est dépourvu de tout fondement.
Joëlle Seif