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Nº 3022 du vendredi 9 octobre 2015

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POLITIQUE

Salam à New York. Le Liban n’est pas une priorité pour l’Onu

La communauté internationale semble peu, pour ne pas dire pas intéressée, par le cas du Liban. C’est l’impression générale recueillie par la délégation qui a accompagné le Premier ministre, Tammam Salam, à l’Assemblée générale des Nations unies à New York. L’Onu est juste préoccupée par deux aspects de la question libanaise:
n Eviter l’exportation des réfugiés syriens à partir du Liban vers les pays occidentaux.
n Veiller à ce que le Liban puisse encore tenir bon en évitant de sombrer dans le chaos, en attendant la décantation de la conjoncture régionale et internationale.
Un membre de la délégation libanaise révèle qu’aucun des responsables que Salam a rencontrés n’a accordé un intérêt particulier à la vacance présidentielle. Même le président français, François Hollande, l’un des chefs d’Etat les plus empressés à encourager l’accélération de cette échéance constitutionnelle, a implicitement fait comprendre au Premier ministre libanais qu’il ne fallait pas espérer une avancée à ce niveau avant la fin de l’année. Ajoutant qu’il est déterminé à débattre du cas libanais avec le président iranien, Hassan Rohani, au mois de novembre, dans le cadre de la visite programmée de ce dernier à Paris. La crise syrienne avait l’air de hanter les esprits des responsables internationaux. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, s’est contenté, par exemple, de demander à Salam dans le cadre d’une conversation sur la conjoncture régionale: «Que pouvons-nous faire pour le Liban?».
Le Premier ministre, de retour de New York, est convaincu que le Liban figure en fin de liste des intérêts de la communauté internationale. Les Etats-Unis, qui veillent à la satisfaction d’Israël, ne sont préoccupés que par le Hezbollah. Quant à l’Union européenne, toute son attention est focalisée sur le maintien des réfugiés sur place pour mettre un frein au flux qui se déverse chez elle.
Evidemment, le tout accompagné d’un attachement à la stabilité sécuritaire, mais sans garantie réelle permettant d’éviter un dérapage vers le pire si jamais survient un incident de taille aux répercussions difficiles à contrecarrer.

Hezbollah vs Moustaqbal
Une relation sur deux axes divergents

La relation entre le Moustaqbal et le Hezbollah se poursuit sur deux axes divergents.
♦ Celui du dialogue tranquille qui a lieu à Aïn el-Tiné entre deux délégations présidées, pour le Moustaqbal, par Nouhad Machnouk et Nader Hariri, et par Mohammad Fneich et Hussein Khalil du côté du Hezbollah.
Celui du débat enflammé entre deux blocs parlementaires présidés par Fouad Siniora, d’une part, et Mohammad Raad, de l’autre.
Les observateurs ont remarqué que, depuis quelque temps, le Hezbollah prend la peine de répondre aux critiques et accusations lancées à son encontre par le Moustaqbal en appliquant le principe de «traite les autres comme tu voudrais qu’ils te traitent».
Ainsi, la semaine passée, le Futur a trouvé les déclarations de sayyed Hassan Nasrallah sur la présidence «provocantes», comme s’il voulait «imposer l’idée d’un président de défi», soulignant que «le consensus politique est utile en cette période et peut représenter comme une ceinture de sécurité pour le Liban et le placer sur la voie de la réactivation de ses institutions constitutionnelles». Le Moustaqbal a également condamné «les attaques de sayyed Nasrallah contre l’Arabie saoudite et sa tentative de s’ériger en superviseur de la gestion des affaires des pèlerins à La Mecque».
Le bloc du Hezbollah n’a pas tardé à répondre faisant assumer au Moustaqbal la responsabilité de la paralysie des institutions, dénonçant la subordination du parti à l’Arabie saoudite et sa transformation en agent officiel de ce régime et de ses erreurs. «La décision de ce courant, selon le Hezbollah, reste tributaire des intérêts de ce régime et de ses guerres perdues. C’est lui qui bloque les solutions sur le plan interne et fait avorter toute tentative de règlement. Nul n’est dupe du jeu de la distribution des rôles entre un groupe qui propose des initiatives de sortie de crise et un autre qui les rejette. La tentative de s’approprier la présidence, de l’hypothéquer aux parties extérieures et de renier ses promesses et ses engagements en faisant barrage à la personnalité qualifiée au double plan politique et national est une volonté de saboter le partenariat et de bloquer les institutions».

Chaouki Achkouti

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