Magazine Le Mensuel

Nº 3025 du vendredi 30 octobre 2015

Hommage

Drakkar. Hommage aux victimes françaises

Le président du Sénat français, Gérard Larcher, et l’ambassadeur de France au Liban, Emmanuel Bonne, ont présidé une cérémonie à la Résidence des Pins, en hommage aux 58 paras français, tués le 23 octobre 1983, dans l’attentat contre l’immeuble Drakkar, à Beyrouth. La cérémonie s’est déroulée en présence du commandant en chef de l’Armée libanaise, le général Jean Kahwagi.

Trente-deux ans après cette terrible tragédie, qui a coûté la vie à 58 parachutistes français, l’émotion et la tristesse étaient toujours palpables parmi les personnes présentes dont un détachement de la Finul, les attachés militaires américain et britannique, des représentants des marines américains, des soldats italiens, des conseillers consulaires, une délégation d’anciens combattants et d’officiers français à la retraite ainsi que des élèves des terminales du Grand Lycée franco-libanais de Beyrouth. Trente-deux ans et de nombreuses questions sont toujours sans réponses, notamment sur la nature de l’explosion qui a soufflé le Drakkar, bien que Gérard Larcher ait assuré que c’est bel et bien un camion qui a détruit l’immeuble entraînant la mort des 58 parachutistes. Pour certaines sources, l’immeuble avait été miné et le scénario du camion avait été monté de toutes pièces. Toujours est-il que dans sa déclaration en ce jour solennel, le président du Sénat français a réaffirmé l’engagement de la France à l’égard du Liban, à travers sa participation à la Finul opérant au sud du pays et qu’elle soutenait fortement l’Armée libanaise. Il profitera d’ailleurs de l’occasion pour rendre hommage au commandant en chef de l’armée, Jean Kahwagi. «La participation de la France à la Force onusienne, dit-il, a permis à l’Armée libanaise, pilier fondamental de la stabilité, de réduire son effectif au Sud et de s’occuper d’autres tâches, telles que la préservation de la stabilité et du calme», assurant par ailleurs que cette cérémonie «traduisait l’engagement permanent et constant de la France en faveur de la paix au Liban». Après la sonnerie aux morts, Larcher, Kahwagi et Bonne ont déposé une gerbe de fleurs au pied du mémorial érigé à la mémoire des soldats français. Les noms des 58 jeunes parachutistes ont ensuite été énumérés, suivis d’une minute de silence. Dans son allocution, le président du Sénat français, Gérard Larcher, n’a pas manqué d’évoquer les 241 marines américains victimes d’un attentat suicide quasi simultané qui avait visé leur contingent basé à l’Aéroport international de Beyrouth.
Larcher et le général Kahwagi ont enfin tenu une réunion à huis clos, en présence de Bonne. Aucune information concernant cette rencontre entre les trois hommes n’a filtré.
 

Danièle Gergès
 

Retour au jour du drame
Le dimanche 23 octobre 1983, à 6h18, soit deux minutes avant l’attentat qui allait frapper le contingent français, un camion bourré de plus d’une tonne d’explosifs se fracasse contre le quartier général de l’armée américaine, installé au cœur de l’aéroport de Beyrouth. Le bilan de l’explosion est effroyable:
241 morts dont 220 marines. Deux minutes plus tard, c’est le Drakkar qui s’effondre sur les paras français. Des huit étages de l’immeuble qu’ils avaient investi un mois plus tôt, il ne reste plus qu’un monticule de gravas. Cinquante-huit parachutistes des Ier et IXe régiments de chasseurs parachutistes y perdent la vie, ainsi que l’épouse du gardien de l’immeuble et ses quatre enfants. Seuls quinze soldats survivent à l’explosion. Cette attaque reste, à ce jour, la plus meurtrière pour l’armée française, depuis la fin de la guerre d’Indochine en 1954. Ce double attentat visant la force multinationale a été attribué, par la France et les Etats-Unis, au Hezbollah dont le chef militaire, Imad Moughnié, est assassiné à Damas en 2008, ainsi qu’à son parrain iranien. A l’époque, le Djihad islamique, prête-nom du Hezbollah pour les opérations clandestines, avait revendiqué l’attaque. Pour l’Iran, en guerre contre l’Irak de Saddam Hussein, les Occidentaux étaient alors coupables d’armer et de financer le maître de Bagdad.
Source: France 24

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