Magazine Le Mensuel

Nº 3029 du vendredi 27 novembre 2015

à la Une

Le tsar et le sultan. Danse sur les bords d’un volcan

Regain de tension, mardi, avec le crash de l’avion militaire russe, abattu par la chasse turque. Une nouvelle escalade qui vient compliquer la constitution d’une coalition internationale unique contre l’Etat islamique, appelée de ses vœux par le président français François Hollande, après les attentats de Paris. Les acteurs internationaux et régionaux, très nerveux, jouent avec le feu sur une poudrière qui risque d’exploser à tout moment.
 

Mardi matin, il est environ 10 heures quand la nouvelle tombe. Un avion militaire vient d’être abattu par des jets turcs à proximité de la frontière syro-turque. Très vite, la confirmation tombe, il s’agit d’un Sukhoï-24, appartenant à l’aviation russe. Les deux pilotes de l’avion parviennent à s’éjecter, mais se retrouvent pris pour cibles par les rebelles islamistes présents au sol. Des images montrent le corps de l’un des pilotes, entouré de jihadistes turkmènes, appartenant, comme on l’apprendra plus tard, au groupe Alwiya el-Ashar, proche du Front al-Nosra. Ceux-ci revendiquent d’ailleurs avoir tiré sur le pilote, alors qu’il s’est éjecté de son appareil en flammes. L’autre pilote a été exfiltré par un commando aéroporté syrien, parachuté derrière les lignes des rebelles. Il a été conduit, mercredi, sain et sauf à la base de Hmeimim.
En Turquie, on annonce très vite la couleur. Le Su-24 a violé, selon Ankara, la souveraineté turque. Ordre a donc été donné, après les avertissements d’usage (10 selon les Turcs en l’espace de 5 minutes) directement par le Premier ministre turc,
Ahmet Davutoglu, de l’abattre.
Dans un premier temps, côté russe, peu d’informations filtrent. La prudence sans doute, l’incident est grave. C’est la première fois que les forces armées d’un pays membre de l’Otan abattent un avion russe depuis 1950. Selon le Kremlin, le Su-24 se trouvait, au moment du crash, non pas sur le territoire turc, mais en Syrie. Ankara maintient le contraire, brandissant cartes, radars et enregistrements des avertissements donnés aux pilotes, demandant du même coup une réunion d’urgence de l’Otan et de l’Onu. Le géographe français et chercheur invité au Washington Institute, Fabrice Balanche, indique que «le tracé radar de l’armée turque montre que l’avion russe a pénétré dans un petit ‘bec de canard’ turc large de 2 km en Syrie ce qui, à la vitesse d’un avion militaire, signifie qu’il est resté moins d’une seconde en Turquie». Pour lui, il ne fait pas de doute que «l’armée turque attendait donc l’avion russe en embuscade pour le frapper. Vu la vitesse du missile, il a sans doute été frappé une fois qu’il était de nouveau en Syrie. Les deux pilotes se sont éjectés dans le ciel syrien». La Turquie maintient avoir été dans son bon droit, arguant de la protection de sa «souveraineté territoriale».
Le monde est suspendu à la réaction russe. Depuis Sotchi, où il reçoit le roi Abdallah II, Vladimir Poutine, avec sa mine sombre des mauvais jours, dénonce «un coup de poignard dans le dos porté par les complices du terrorisme». «Nous n’admettrons jamais que se commettent de tels crimes», poursuit-il, avertissant des «conséquences sérieuses» sur les relations entre les deux pays. Le ton est donné. Les premières représailles russes tombent. Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, qui devait se rendre en Turquie mercredi, annule sa visite et appelle ses concitoyens à s’abstenir de se rendre en Turquie. Tous les contacts militaires avec Ankara sont rompus. Des tour-opérateurs russes cessent les ventes de voyages vers la Turquie.
La réplique russe ne s’est pas arrêtée là. «Vladimir Poutine devrait logiquement surenchérir directement en bombardant, précisément, les zones turkmènes à la frontière turque, ne serait-ce que pour venger la mort d’un des deux pilotes (ce qui est d’ailleurs fait dès mardi soir, ndlr), selon Balanche. Nous devrions également assister à un renforcement du PKK et du PYD par la Russie», souligne-t-il. Moscou montre d’ores et déjà les muscles, avec le déploiement du Moskva, appelé le «tueur de porte-avions», doté du système air-défense S-300 et de missiles S-400 sur la base de Hmeimim.
Balanche note également que «les Européens et les Etats-Unis sont clairement dans une stratégie de déconfliction en Syrie. Ils ne veulent pas se laisser entraîner par la Turquie dans la création de ‘‘no-flying zone’’ dans le nord de la Syrie». Plus tard dans la journée, Barack Obama − s’il a soutenu, tout comme l’Otan, le droit de la Turquie à protéger sa souveraineté nationale − a toutefois appelé à l’apaisement, alors qu’il recevait le président français François Hollande, venu vendre son idée d’une coalition internationale unique contre l’Etat islamique. Une coalition unique qui pourrait bien être mort-née avec cet incident grave entre deux acteurs régionaux qui pèsent dans le conflit syrien. Fabrice Balanche s’interroge: «La grande alliance contre Daech, préconisée par François Hollande, pourra-t-elle voir le jour dans ces conditions?». «Cela impliquerait de se désolidariser avec la Turquie, membre de l’Otan», note-t-il. «En France, l’opinion publique et une partie de la classe politique sont favorables à un rapprochement avec la Russie pour éradiquer Daech. Au contraire, la Turquie a très mauvaise presse pour laisser passer par son territoire les terroristes de l’EI. Elle commence à agacer fortement les dirigeants européens qui l’accusent de se débarrasser des réfugiés syriens et de faciliter le transit des Afghans, des Irakiens et de tous ceux qui cherchent à gagner l’eldorado européen», poursuit-il.
Peut-être conscient d’avoir fait l’erreur de trop, le président turc Recep Tayyip Erdogan a, dans la soirée de mardi, convenu par téléphone avec Barack Obama de «l’importance de désamorcer les tensions». Cela suffira-t-il pour apaiser le courroux russe? Rien n’est moins sûr.
Cet incident met au jour les contradictions latentes entre les différents acteurs impliqués dans le conflit syrien. Ankara, ce n’est pas nouveau, a plus d’une fois protesté contre les violations de son espace aérien par les jets russes. Des protestations aiguillées par l’opposition déclarée du gouvernement turc au régime de Bachar el-Assad, que Poutine soutient à bout de bras. Ces dernières semaines, les frappes russes se sont rapprochées de la frontière turque, touchant les villages turkmènes. L’objectif des Russes étant, selon Fabrice Balanche, «de fermer la frontière syrienne au nord de Lattaquié pour que l’armée syrienne puisse venir à bout des fiefs rebelles, le Jebel Turkmen et le Jebel Akrad, qui menacent les installations militaires russes». «Elle ne pourra pas y parvenir si les rebelles continuent à recevoir de l’aide depuis la Turquie», indique-t-il. En parallèle, la Turquie, c’est un secret de Polichinelle, ne soutient les représailles internationales contre l’Etat islamique qu’à contrecœur. Son objectif premier reste, avant tout, la lutte contre les Kurdes et le régime tant honni de Bachar el-Assad, la plaçant de fait, dans une position de confrontation avec la Russie.
Autre facteur concomitant à prendre en compte dans la brusque escalade entre les deux pays, la rencontre entre le chef du Kremlin et le guide de la République iranienne, Ali Khamenei. Lundi 23 novembre, c’est en grande pompe que le chef du Kremlin s’est rendu à Téhéran, pour y rencontrer le Guide suprême iranien. Une première depuis 2007. La visite a d’ailleurs été qualifiée par Ali Akbar Velayati, conseiller du guide, comme la «plus importante de toute l’histoire de la République islamique». Tout sourire, les deux dirigeants ont affiché une entente sans faille au sujet de la Syrie, au terme de deux heures de discussions. Ils ont rejeté, dans une unité de vues à faire pâlir les Occidentaux, toutes les «tentatives extérieures» de dicter son avenir à la Syrie. Selon le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, «les deux parties ont souligné l’unité de points de vue entre Moscou et Téhéran, concernant le caractère inadmissible des tentatives extérieures de dicter les scénarios du règlement politique» de la crise syrienne. Vladimir Poutine a déclaré, au cours de cette rencontre, que «personne ne peut et ne doit imposer de l’extérieur au peuple syrien des formes quelconques de gouvernance de leur Etat ou dire qui doit le diriger. Ce n’est qu’au peuple syrien d’en décider». Pas question donc pour la Russie et l’Iran de céder aux exigences des Etats-Unis, de la France et de leurs alliés saoudien et turc.

 

Coalition en mal d’union
En face, le président français, François Hollande, semble avoir revêtu ses habits de chef de guerre depuis les attentats de Paris, s’annonçant déterminé à frapper Daech directement sur le sol syrien. La semaine dernière, la France a ainsi procédé à des raids sans précédent sur la «capitale» du califat d’Abou Bakr el-Baghdadi, Raqqa. Depuis lundi, Paris peut aussi compter sur le déploiement en Méditerranée orientale de son porte-avions, le Charles de Gaulle, pour accroître ses frappes. En parallèle, François Hollande s’est plié, cette semaine, à un marathon diplomatique. Avec un objectif: celui de convaincre ses alliés britannique et américain de s’engager davantage dans la guerre contre l’Etat islamique. Le Premier ministre britannique, David Cameron, s’est prononcé en faveur d’une participation à des frappes aériennes en Syrie, sous réserve d’un vote en sa faveur au Parlement. Fort de ce soutien, Hollande s’est envolé, ensuite, pour Washington mardi. Si le soutien américain paraît évident, il n’est en revanche pas certain qu’Obama se décide à s’engager plus qu’il ne l’a fait jusqu’à présent. Et ce, malgré ses déclarations de dimanche où il a promis «d’éliminer (Daech)». Sans surprise, les deux dirigeants ont annoncé avoir décidé «d’intensifier (leurs) frappes en Syrie, comme en Irak, d’élargir leur portée, de renforcer les échanges de renseignements sur les cibles qui sont visées». Mais aussi de «soutenir tous ceux qui combattent au sol» les jihadistes de l’EI. Cela inclut-il les forces de Bachar el-Assad? La question reste entière. En tout cas, le sort du président syrien semble n’être plus une priorité. En témoigne cette déclaration de François Hollande, qui en dit long, sur le changement d’inflexion de la politique française: «La date (du départ d’Assad), je ne vous la donnerai pas (mais) elle doit être la plus rapide possible». Obama comme Hollande ont également appelé de leurs vœux Vladimir Poutine à les rejoindre dans la coalition. Pas sûr, vu le contexte, que cette demande soit suivie d’effet.
La tâche de François Hollande, qui a ensuite rencontré jeudi à Moscou son homologue russe, puis dimanche le président chinois, de travailler main dans la main contre Daech, apparaît, plus que jamais, fastidieuse.
Pour Fabrice Balanche, «il existe un certain accord entre la Russie, la France et les Etats-Unis pour éliminer Daech, mais à quel profit? Assad, les Kurdes, les autres rebelles?». «La belle unanimité risque de se disloquer rapidement. Il n’existe aucun consensus international sur le sort de Bachar el-Assad. Pour les Occidentaux, il ne peut pas faire partie d’une transition politique, mais pour les Russes et les Iraniens, il est légitime», ajoute-t-il. Le principal intéressé, Assad, a quant à lui précisé lors d’une interview accordée à la télévision chinoise, dimanche, qu’il était d’accord sur le principe d’un processus électoral d’ici 18 mois, à partir du moment où toute présence terroriste serait éliminée en Syrie. «Nous risquons donc d’attendre très longtemps avant d’avoir des élections libres en Syrie, et on ne peut pas lui donner tort sur le fond», commente Fabrice Balanche. Le chercheur note, par ailleurs, que l’objectif de la visite de Poutine à Téhéran était de «coordonner son action avec celle des Iraniens». «Il veut établir une relation de confiance avec Khamenei, ce qui n’est pas évident, car les Iraniens se méfient tout autant de l’impérialisme américain que de celui des Russes», souligne-t-il. «Les Iraniens ne veulent pas être évincés ou mis sous tutelle par les Russes en Syrie. Il faut donc se mettre d’accord sur les objectifs: le maintien d’Assad au pouvoir au moins jusqu’à la fin des hostilités et le partage des zones d’influence directe et indirecte à la façon Sykes-Picot», ajoute le géographe. «La Russie contrôle la région alaouite où elle installe son dispositif militaire, tandis que les Iraniens conservent le monopole de Damas et du Sud, à proximité de la frontière israélienne, indispensable dans leur rhétorique ‘Axe de la Résistance’», analyse Fabrice Balanche.

 

Pas de stratégie française?
Dans ce cadre, quid de la «stratégie» française en Syrie? Pour le chercheur à l’Université de Tours, Frédéric Pichon, «il n’y a pas de stratégie». «Nous sommes dans l’émotion ‘bushienne’ à usage interne qui ne réglera absolument rien. Nous n’avons rien appris du 11 Septembre. On ne fait que renforcer la crédibilité de l’Etat islamique, avec le risque, en plus, que des groupes rivaux se mettent eux aussi à taper en Occident», déplore-t-il. «Il y a encore un an, les Occidentaux, Français en tête, nous expliquaient que frapper l’EI revenait à renforcer Bachar el-Assad. La question aujourd’hui c’est: est-ce que François Hollande est prêt à prendre le risque de dégâts collatéraux, car il y en aura forcément, avec les frappes en Syrie?», ajoute Pichon.
D’autant qu’un autre problème de taille se pose pour les Occidentaux. La dernière réunion de Vienne, qui a établi une feuille de route pour une solution politique en Syrie, stipulait la nécessité d’établir une liste d’opposants, qui pourraient faire partie du processus de transition. «S’appuyer sur l’Armée syrienne libre? C’est impossible. Les Américains ont essayé, sans succès», souligne Frédéric Pichon. «Les Kurdes, quant à eux, ne reprendront pas Mossoul, ni Raqqa», poursuit-il, soulignant que les Occidentaux ne disposent pas «d’acteurs fiables sur le terrain». «Dans le jeu des Occidentaux, on n’a pas d’opposition présentable à amener à la table des négociations. Alors que les Russes en ont».
Fabrice Balanche partage sensiblement le même point de vue. «La stratégie de l’émotion se poursuit. François Hollande effectue un tour du monde diplomatique pour calmer l’émotion de la population française», déplore-t-il. «La France ne va pas dans le mur puisqu’elle s’y trouve déjà, et comme dit le proverbe chinois, ‘‘c’est au pied du mur qu’on voit le mieux le mur’’», lance encore Balanche. Alors que de plus en plus de voix − d’officiels militaires notamment − s’élèvent pour soutenir les forces locales sur le terrain, le chercheur considère que «les Kurdes sont les seuls acteurs fréquentables pour les Occidentaux qui combattent Daech». «Les frappes occidentales ont permis aux Kurdes d’élargir de façon substantielle leur territoire, puisqu’avec la prise de Tell Abyad, le canton de Hassakeh et celui de Kobané sont désormais réunis. Il leur reste à faire la jonction avec celui d’Afryn, mais les Occidentaux ne pourront pas les aider, car la Turquie s’y oppose fermement », souligne-t-il. En revanche, les Kurdes pourront compter sur le soutien russe, ce qui, selon le géographe, «va faciliter la reprise totale d’Alep par l’armée syrienne, une victoire comparable à celle de Stalingrad».
Concernant le processus de Vienne et le profil des éventuels opposants invités à la table, Balanche indique: «La CNS a demandé solennellement au Front al-Nosra de renoncer à son allégeance à al-Qaïda, afin que le mouvement redevienne fréquentable pour les Occidentaux. Les Etats-Unis souhaitent la présence de groupes rebelles pour donner plus de crédit aux négociations. Mais ce processus de paix, comme les précédents, s’enlise. Ils ne sont destinés qu’à gagner du temps et permettre à la Russie d’atteindre ses objectifs militaires, avant d’entamer des pourparlers sérieux».
La «stratégie», qui paraît engagée par la France et ses alliés occidentaux, se heurte à un autre problème de taille, comme l’incident de mardi l’a révélé. Celui de ses alliés régionaux. Au premier rang desquels la Turquie, accusée aujourd’hui plus qu’hier encore, de mener un jeu trouble vis-à-vis de l’Etat islamique. L’annonce ces derniers jours, par Washington et Ankara, du verrouillage des derniers 100 km de frontière avec la Syrie, laisse les experts circonspects. Reparle-t-on d’une no-fly zone? Frédéric Pichon souligne que «tant que les objectifs turcs ne seront pas clarifiés, je n’y crois pas vraiment. Est-ce pour taper le PYD kurde que les Américains entraînent par ailleurs? Cela fait cinq ans que l’on en parle, c’est un véritable serpent de mer». Même scepticisme de la part de Fabrice Balanche. «Les promesses d’Erdogan n’engagent que ceux qui y croient. Daech sert parfaitement les intérêts d’Ankara contre les Kurdes et Assad. Un ‘verrouillage’ temporaire est possible le temps de l’émotion et pour couper court aux critiques de l’Europe, car les terroristes sont passés par cette fenêtre entre la Syrie et la Turquie sans être inquiétés».

Jenny Saleh
 

Accrochages en série
L’incident de mardi n’est que le dernier d’une longue série d’accrochages entre la Turquie et la Russie.
3 octobre Un avion de combat russe viole l’espace aérien turc. Le ministère russe de la Défense affirme: «Cet incident est le résultat de mauvaises conditions météorologiques».
5 octobre L’Otan met en garde la Russie contre des incursions en Turquie.
16 octobre L’armée turque abat un drone non identifié près de la frontière syrienne. L’appareil s’est écrasé à «trois kilomètres» à l’intérieur du territoire turc et a été abattu après avoir ignoré les mises en garde qui lui avaient été adressées «à trois reprises», selon le chef de la diplomatie turque. Moscou affirme ne pas être impliqué, mais «tout indique que oui, il s’agit d’un drone russe», selon un responsable américain.
27 octobre Ankara conteste le prix du gaz russe et saisit un tribunal d’arbitrage pour trancher son différend avec son principal fournisseur d’hydrocarbure. Pour mémoire, Moscou fournit 60% du gaz naturel turc.
20 novembre La Turquie convoque l’ambassadeur russe après des frappes près de sa frontière. La Turquie dénonce des bombardements qui «visent des villages de civils turkmènes». Ceux-ci appellent d’ailleurs Ankara à l’aide, la veille de l’incident du Su-24 abattu par les F-16 turcs.

L’armée syrienne avance sur le terrain
Dimanche, Bachar el-Assad a stipulé, dans une interview à la télévision chinoise, que son armée avançait quasiment sur tous les fronts.
Lundi, les forces loyalistes ont pris le contrôle de Mahin (tenu depuis le début du mois par l’EI) et du village de Hawarine, dans le sud-est de la province de Homs.
Au sud-ouest d’Alep, l’armée progresse en direction de Kefraya, la ville chiite au nord-est d’Idlib encerclée et pilonnée par le Front al-Nosra, selon des précisions de Fabrice Balanche. Au total, l’armée, appuyée par le Hezbollah et des combattants iraniens, a repris plus de 500 km2 aux rebelles. Elle se trouve aux abords de la province d’Idlib et est parvenue à couper l’autoroute Damas-Alep.
Dans le Jebel Akrad, l’armée syrienne est aux portes de Salma, la capitale de ce fief rebelle depuis le printemps 2012.
L’armée syrienne et le Hezbollah veulent sécuriser l’axe Homs-Damas, menacé à partir de Palmyre par les raids de Daech. Il s’agit également de défendre les champs gaziers à l’ouest de Palmyre, indispensables à la production électrique syrienne. L’armée n’est plus très loin de Palmyre.
Autour de Damas, l’armée a avancé dans la Ghouta orientale, ainsi que dans la province de Qoneitra.
En revanche, les forces loyalistes piétinent dans la province centrale de Hama. Elles ont perdu plusieurs positions qu’elles avaient occupées au début de la campagne aérienne russe et ont du mal à résister aux assauts des rebelles.

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