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Nº 3030 du vendredi 4 décembre 2015

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Salim Salhab, député du Metn. «Aucun problème avec la candidature de Frangié»

Dans une interview accordée à Magazine, le député aouniste du Metn, Salim Salhab, considère que «les responsables libanais, conscients de la phase délicate par laquelle passe la région, sont prêts à faire les concessions nécessaires pour éviter le pire». «Sleiman Frangié est notre allié et nous n’avons aucun problème avec sa candidature», affirme-t-il.  
 

Libération des soldats capturés par les terroristes, tentative de trouver un compromis autour de la présidence, le Liban est-il sur le point de sortir de l’impasse qui le paralyse depuis des années?
La libération des soldats est le résultat de tractations plus sécuritaires que politiques et je préfère ne pas m’étendre dessus. Sur le plan politique, les responsables libanais, conscients de la phase délicate par laquelle passent la région et le Liban, sont prêts à faire les concessions nécessaires pour éviter le pire. Nous sommes au bord du gouffre et avec l’ébullition régionale et, désormais mondiale, tous les dangers nous guettent. Les contacts politiques s’intensifient entre toutes les factions dans le but d’arriver à une formule consensuelle, mais en prenant toujours en considération les constantes nationales.

Certes, la situation explosive impose que l’on serre les rangs. Mais cette ouverture de Saad Hariri sur Sleiman Frangié est-elle une flèche adressée aux Forces libanaises après leur rapprochement avec Michel Aoun?
Dans l’absolu, la déclaration d’intentions, rendue publique le 2 juin entre les deux formations Forces libanaises-CPL, reflète une entente autour des «droits existentiels» des chrétiens et consacre le respect de l’autre. Ils ont fait valoir que ce rapprochement vise à empêcher que les différences entre les deux parties n’évoluent en différends, sans que cela ne signifie un désistement des alliances et des relations avec les autres composantes du pays. Mais lire dans les pensées de Saad Hariri, je ne saurais le faire. C’est à ses alliés qu’il faut poser cette question. D’ailleurs, je pense qu’eux-mêmes ne sauraient y répondre.

Sleiman Frangié pour la présidence. Cette proposition est-elle sérieuse à votre avis?
Tout à fait. Une proposition qui mérite d’ailleurs d’être étudiée et les tractations sont en cours.

Le général Michel Aoun n’est donc plus le seul candidat officiel du 8 mars. Comment vivez-vous en tant que bloc du CPL ce développement inattendu?
Sleiman Frangié fait partie de ce bloc parlementaire. C’est un allié avec qui nous partageons la même vision politique. Sa ligne ne diffère en rien de la nôtre. Mais ce qui retarde les choses, ce sont  les clarifications que nous attendons de la part des différents blocs qui ne sont pas encore décidés, à savoir ce que sera la loi électorale adoptée, comment sera formé le gouvernement, que comprendra la déclaration ministérielle, quelles seront les grandes lignes des développements régionaux…

Les choses ont-elles donc évolué autant que vous le dites. Pourtant, certaines informations affirment que l’homme d’affaires Gilbert Chaghoury aurait offert une aide financière très importante au CPL pour convaincre le général Aoun de retirer sa candidature et que celui-ci aurait refusé…
J’ai en effet lu dans la presse cette information, mais je ne peux ni la confirmer ni l’infirmer.

Le contact a-t-il repris entre Sleiman Frangié et Michel Aoun?
Gebran Bassil a déjà rencontré le leader des Marada à plusieurs reprises…

Cette accélération des développements est-elle en relation étroite avec ce qui se passe en Syrie où on évoque la possibilité d’un gouvernement transitoire?
Certainement.

Avec ou sans Bachar el-Assad?
Il y a actuellement une ébauche de solution en Syrie, sinon le Liban n’en serait pas là. Je pense que le président syrien fera partie d’un gouvernement de transition, parce que la majeure partie des grandes puissances internationales et régionales le souhaitent. Même la France, qui était intraitable sur ce point, semble changer d’avis.

Selon les dernières informations, l’Arabie saoudite verrait d’un bon œil la candidature de Frangié, à condition d’avoir des assurances concernant l’accord de Taëf. Est-ce vrai?
Si les parties libanaises parviennent à s’entendre entre elles, le Liban n’aura pas besoin de parrains.

Propos recueillis par Danièle Gergès

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