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Nº 3033 du vendredi 25 décembre 2015

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La résistance aux antibiotiques. Incompréhension et idées fausses

Une nouvelle enquête de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) montre une large incompréhension de l’opinion publique à l’égard de la résistance aux antibiotiques. En collaboration avec l’OMS, le ministère libanais de la Santé lance une campagne pour sensibiliser le public à cette menace majeure pour la santé publique.

L’objectif de la campagne est de faire connaître le phénomène de la résistance aux antibiotiques et d’encourager le public à adopter de meilleures pratiques afin de freiner sa propagation. Selon une vaste enquête internationale, 64% des 10 000 personnes interrogées dans 12 pays pensent que les antibiotiques peuvent être utilisés pour soigner les rhumes et la grippe, bien qu’ils n’aient aucun impact sur les virus. Environ un tiers (32%) des personnes pensent qu’elles doivent cesser de prendre les antibiotiques lorsqu’elles se sentent mieux, plutôt que de terminer le traitement prescrit.
 

Comment lutter contre ce danger?
La résistance aux antibiotiques survient lorsque les bactéries se modifient et deviennent résistantes aux antibiotiques utilisés pour traiter les infections dont elles sont responsables. Un usage excessif ou une mauvaise utilisation des antibiotiques favorisent le développement de bactéries résistantes. Cette enquête met en lumière certaines des pratiques, des lacunes dans les connaissances et des idées fausses qui contribuent au phénomène. La réduction de la consommation des antibiotiques est l’une des mesures les plus importantes pour lutter contre le développement des résistances. Selon un rapport de l’OMS, l’efficacité des antibiotiques est l’un des piliers de notre santé, nous permettant de vivre plus longtemps, en meilleure santé, et de bénéficier de la médecine moderne. Si nous ne prenons pas des mesures significatives pour mieux prévenir les infections, mais aussi pour modifier la façon dont nous produisons, prescrivons et utilisons les antibiotiques, nous allons perdre petit à petit ces biens pour la santé publique mondiale et les conséquences seront dévastatrices.
Selon les médecins, la résistance aux antibiotiques se produit lorsqu’un antibiotique cesse d’être efficace contre la bactérie qu’il combat normalement. Les bactéries s’adaptent et changent continuellement, un antibiotique peut donc devenir moins efficace avec le temps lorsque celles-ci développent de nouvelles façons de survivre. Il est donc important d’utiliser les antibiotiques uniquement lorsqu’ils sont prescrits par des médecins. Les patients ne doivent jamais partager des antibiotiques avec d’autres personnes ou utiliser des antibiotiques prescrits lors d’une ordonnance précédente. Il faut terminer le traitement conformément à l’ordonnance, même si l’on se sent mieux. En outre, il est conseillé aux médecins de prescrire les antibiotiques adaptés à la maladie et ne le faire que lorsqu’ils sont réellement nécessaires. Les experts s’inquiètent finalement de la possibilité que les antibiotiques dont nous dépendons pour le traitement de maladies importantes puissent cesser d’être efficaces et que certaines infections, maintenant faciles à traiter, redeviennent mortelles. Au Liban, le ministre libanais de la Santé, Waël Abou Faour, a interdit la vente des antibiotiques et antiviraux sans prescriptions médicales, exhortant les pharmaciens à respecter cette décision, sous peine de poursuites légales et de fermeture de la pharmacie contrevenante. Selon les pharmaciens interrogés par Magazine, l’interdiction de la vente d’antibiotiques sans prescriptions médicales est une décision sage qui limitera leur utilisation abusive par les patients. En même temps, cette décision n’est pas la solution idéale. Une visite médicale est souvent plus onéreuse que le coût d’un antibiotique et certaines personnes, par manque de moyens, ne peuvent se le permettre pour guérir d’une infection d’origine bactérienne. Sans oublier les fins de semaine et les jours fériés où l’on n’a pas nécessairement accès à une prescription médicale en l’absence du médecin traitant.

NADA JUREIDINI

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