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Nº 3045 du vendredi 18 mars 2016

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Beyrouth en danse avec Bipod. Forte présence des artistes arabes

Le Festival Bipod (Beirut International Platform of dance) revient, durant le mois d’avril, du 13 au 30, avec une 12e édition qui marque également la 5e édition de Moultaka leymoun. Quand le corps se fait espace de rencontre…

C’était un souhait l’année dernière. Vœu réalisé cette année, la 12e édition de Bipod marque une forte présence des artistes de la région, à travers la 5e édition de Moultaka leymoun. C’est d’ailleurs avec une performance dans le cadre de cette plateforme arabe que sera inaugurée cette édition de Bipod, comme le souligne avec fierté Mia Habis, la directrice artistique du festival pour la deuxième année consécutive, qui ne cache pas sa joie de voir, à travers Beytna, le retour sur scène de Omar Rajeh, en tant que chorégraphe et danseur.
Du 13 au 30 avril, «Beyrouth dansera», clame Mia Habis, dans ses multiples recoins, du théâtre al-Madina au théâtre Béryte, à travers la quinzaine de performances présentées par des artistes internationaux, locaux et régionaux, fruits de collaborations à multiples niveaux. Il n’y a pas que des spectacles dans Bipod, mais également une installation signée Nadine Abou Zaki, Please don’t touch the trash (samedi 16 et dimanche 17 avril à 20h au théâtre al-Madina), sans oublier les débats, les ateliers de travail, les séminaires…
 

Beytna (Liban/Palestine/Belgique/Togo/Japon)
Koen Augustijnen, Omar Rajeh, Anani Sanouvi et Hiroaki Umeda; les trois frères oudistes du trio Joubran, Samir, Wissam et Adnan, accompagnés de leur percussionniste Youssef Hbeisch; quatre chorégraphes, quatre musiciens, diversité des expériences artistiques et des idées, diversité également des continents, des pays et des cultures. Ils se retrouvent sur scène, autour d’un banquet. Ils discutent, rient, dansent et préparent des mets ensemble. D’une simple rencontre comme point de départ se construit une chorégraphie complexe, une performance à la structure conceptuelle. Beytna est une invitation à entrer dans la maison de l’autre…
Mercredi 13, jeudi 14 et vendredi 15 avril – Théâtre al-Madina – 20h30.

 

Pillars of blood (Iraq)
La compagnie Iraqi Bodies développe, depuis 2009, ses performances à travers les traditions du théâtre physique et de la danse, invitant des artistes de toutes les cultures à mettre sur scène des histoires autour de la condition humaine. Pillars of blood est un état de poésie qui questionne les piliers ensanglantés de nos communautés, une déconstruction et un tracé historique du Logos, du divin érigé par les mortels jusqu’à l’enterrement de Dieu dans l’Occident.
Jeudi 14 avril – Théâtre Béryte – 19h.

 

Liberté toujours (Liban)
Qu’est-ce que la liberté? Pourquoi en a-t-on besoin, et pour qui? La quête est perpétuelle comme une carotte au bout d’un bâton. Liberté toujours, une poursuite fiévreuse mise en scène et interprétée par Jadd Tank, chorégraphe d’origine libanaise basé à New York.
Vendredi 15 avril – Théâtre Béryte – 18h.

To be (Palestine)
Réfugié palestinien originaire du village de Beit Nabala, membre de la troupe de danse el-Funoun, Sharaf DarZaid présente sa nouvelle création. To be est une pièce sur le conflit entre tradition et modernité, la détermination, la liberté et l’espoir.
Vendredi 15 avril – Théâtre Béryte – 18h.

Zaafaran (Liban/Iran)
Le sacrifice, une notion ancrée dans les cultures de l’Ouest, celles notamment de l’Iran et du Liban. Invité à Téhéran en 2015, Omar Rajeh a collaboré avec le groupe iranien MaHa qui a débuté en 2013 dans la capitale iranienne, là où la danse est mal jugée, interdite, pour créer Zaafaran. Un travail en cours, une danse contemporaine qui se déroule sur un tapis persan, un espace tout en richesse, des réminiscences d’un passé révolu.
Samedi 16 avril – Théâtre Béryte – 17h.

Traces of absence (Liban)
A la suite d’une carte blanche donnée au chorégraphe Guy Nader, Ghida Hachicho, danseuse et chorégraphe basée à Beyrouth, prend part à Bipod. Dans Traces of absence, le mouvement, le moment, le temps perdu sont des compositions de la vie au cœur du temps, qu’elles soient discontinues ou continues. Les contemplations, les souvenirs et les mots ne sont qu’une expression du corps, des sons fugaces, des images qui passent.
Samedi 16 avril – Théâtre Béryte – 19h.

 

Sacré printemps (Tunisie/France)
Au cœur de la compagnie franco-tunisienne Chatha, les chorégraphes et danseurs Aïcha M’Barek et Hafiz Dhaou, dans le prolongement de leurs travail et recherche spécifiques, donnent corps au «printemps arabe». Sur les échos du Rite du printemps de Stravinski, le duo clame, à travers le mouvement des corps, un message clair: Libérons le printemps.
Samedi 16 avril – Théâtre al-Madina – 21h.

Time takes the time time takes (Liban/Espagne)
Collaboration libano-espagnole signée Guy Nader et Maria Campos, cette nouvelle création, une coproduction Maqamat/CO2, est une conversation physique et dynamique à travers la répétition du mouvement comme le leitmotiv du métronome qui permet de mesurer le temps et l’espace. La perception comme expérience temporelle, l’espace comme une partition composée de mouvements et de sons, un présent ancré dans la matière et la forme.
Dimanche 17 avril – Théâtre al-Madina – 21h.

Mes mains sont plus âgées que moi (Liban)
Après Mahalli, Cocoondance, et en attendant la nouvelle création sur laquelle elle travaille, Danya Hammoud présentera dans Bipod Mes mains sont plus âgées que moi. Une chorégraphie de tensions qui explore la relation entre les corps de ceux qui vivent aujourd’hui dans un perpétuel étal d’alerte, jetant un regard, passé et avenir, sur nos actes de meurtre.
Dimanche 17 avril, à 19h et lundi 18 avril, à 20h30 – Théâtre Béryte.

 

Sideways rain (Suisse)
Parfaite fusion de Bipod et de Moultaka leymoun, 15 danseurs du Liban et du monde arabe travailleront avec le chorégraphe Guillermo Botelho et les danseurs de la compagnie Alias, à la suite de dix jours d’entraînement à Maqamat, au Chouf, pour présenter ensemble la performance Sideways rain, déjà en tournée de par le monde. Après Beyrouth, direction la Jordanie et la Palestine, pour donner corps à l’évolution de l’humanité et la transformation de l’univers.
Mardi 19 avril, à 20h30 et mercredi 20 avril, à 21h – Théâtre al-Madina.

The return of the modern dance
Première création du chorégraphe américain Trajal Harrell pour la Cie Cullbergbaletten, la performance se penche sur la communication fascinante entre celui qui danse sur scène et celui qui regarde.
Mercredi 20 avril à 19h et jeudi 21 avril, à 20h30 – Théâtre Béryte.

Against the current glow
Cette première création du chorégraphe brésilien Cristian Duarte, au sein de la compagnie suédoise, est conçue sur une nouvelle musique brésilienne composée sur le thérémine et les synthés par Tom Monteiro. Le solo prend comme point de départ l’idée d’une expédition dans les archives sensorielles profondes du danseur.
Double bill avec la Cie Cullbergbaletten, élément important de la culture suédoise, qui compte 16 danseurs d’autant de pays différents.
Mercredi 20 avril à 19h et jeudi 21 avril, à 20h30 – Théâtre Béryte.

 

Kaash (Royaume-Uni)
Inutile de présenter la compagnie Akram Khan dans cette performance qui date de 2002 et qui signe la collaboration avec le compositeur Anish Kapoor et le sculpteur Nitin Sawhney. «Dieux hindous, trous noirs, cycles temporels indiens, tablas, création et destruction», Kaash, «si seulement» en hindou…
Vendredi 22 avril et samedi 23 avril – Théâtre al-Madina – 20h30.

Untitled_I will be there when you die (Italie)
Entre la danse, les arts du cirque et le sport, le travail d’Allessandro Sciarroni essaie de dévoiler les obsessions, les peurs et les fragilités de l’acte du performeur… Untitled_I will be there when you die est une chorégraphie performative autour du passage du temps née d’une réflexion sur l’art du jonglage.
Jeudi 28 avril – Théâtre al-Madina – 20h30.

 

Quartet (Allemagne)
Il a longtemps collaboré avec Pina Bausch, Raimund Hoghe qui, depuis 1989, travaille sur ses propres pièces théâtrales destinées à divers danseurs et acteurs. Après son solo An evening with Judy, il présente sa dernière création, Quartet, avec quatre de ses danseurs préférés: Ornella Balestra, Marion Ballester, Emmanuel Eggermont et Takashi Ueno.
Samedi 30 avril – Théâtre al-Madina – 20h30.

Nayla Rached


Billets en vente à la Librairie Antoine.
www.maqamat.org

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