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Nº 3048 du vendredi 8 avril 2016

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Frangié à Tripoli. Un accueil digne d’un chef d’Etat

C’est par la grande porte qu’il est entré à Tripoli. Le leader des Marada, le député Sleiman Frangié, a eu droit à un accueil digne d’un chef d’Etat dans le chef-lieu du Liban-Nord, où il a répondu à l’invitation du mufti Malek Chaar, le samedi 2 avril.

En concertation avec le chef du Courant du futur (CDF) et avec la bénédiction du président de la Chambre, Nabih Berry, le mufti de Tripoli, le cheikh Malek Chaar, a organisé un déjeuner en son domicile, en l’honneur du chef des Marada, Sleiman Frangié. Plus de 55 personnalités du monde politique et du secteur économique, ainsi que les notables de la ville, ont été réunis par le mufti de Tripoli en l’honneur de Frangié. Au-delà de la consécration de la relation traditionnelle entre Zghorta et Tripoli, cette rencontre met l’accent sur le support inconditionnel du CDF à la candidature de Sleiman Frangié et met un terme aux spéculations des uns et des autres.  
Concernant la présidentielle, Frangié a affirmé que «lorsque le chef du Courant du futur, Saad Hariri, a décidé de soutenir ma candidature, il n’a pas dérogé à l’unanimité déclarée à Bkerké par les quatre pôles chrétiens, et que les parties musulmanes avaient approuvée. Le président Hariri a respecté les qualificatifs du prochain président élaborés par le patriarcat».
Sans nommer le général Michel Aoun, il a critiqué la théorie du président fort, défendue par le chef du Bloc du Changement et de la Réforme, estimant que le plus fort au sein de sa communauté pourrait être dangereux pour le Liban et pour les chrétiens au cours de l’étape à venir. Selon Frangié, le président de la République devrait être le produit de son environnement, tout en étant accepté par les autres parties. C’est ainsi qu’il se voit lui-même, comme un produit de sa communauté, tout en étant admis par les autres partenaires.
Prenant la parole à son tour, le mufti du Liban-Nord a multiplié les marques d’égard envers Frangié, lui donnant du «Votre Excellence». Il a affirmé que le slogan de l’élection d’un président par les maronites ou par les chrétiens est un slogan réactionnaire et faux qui déroge à l’ordre des choses. Le président est, en effet, choisi par tous les Libanais, à travers leurs représentants au Parlement. Dire que le futur président doit être celui qui bénéficie de la plus large représentation chrétienne au sein du Parlement est une allégation sans lien ni avec la Constitution ni avec la coutume.
Interrogé par Magazine, le ministre de la Culture, Rony Araygi, confie que cette visite était une grande réussite. «L’accueil reçu par Sleiman Frangié à Tripoli était extrêmement chaleureux et digne d’un chef d’Etat. Tous les efforts ont été déployés pour montrer qu’on reçoit beaucoup plus qu’un simple candidat à la présidence». Le ministre Araygi rappelle également que les liens entre Tripoli et la famille Frangié sont très solides et remontent loin dans le temps. «Sleiman Frangié a d’excellentes relations avec les Tripolitains. Son grand-père, le président Frangié, vivait à Tripoli, son père y a vécu et lui aussi jusqu’à l’âge de 11 ans. La famille a toujours eu des liens privilégiés avec la classe politique et sociale de la ville. D’ailleurs, la première réconciliation après la guerre a eu lieu entre Rachid Karamé et le président Sleiman Frangié. Malgré la parenthèse de 2005, qui a suivi l’assassinat du président Rafic Hariri, où les choses ont perdu toute logique, Sleiman Frangié a gardé beaucoup de contacts à Tripoli». Le ministre de la Culture indique qu’en 2005, Sleiman Frangié avait obtenu quelque 27 000 voix à Tripoli, et cela malgré la férocité de la campagne menée contre lui.
Cette visite serait-elle une réponse à celle entreprise par une délégation du Courant patriotique libre au député Khaled Daher? «Pas du tout!», répond le ministre de la Culture. «La visite de Sleiman Frangié a une tout autre envergure. Elle a une dimension politique et nationale. La majorité des forces tripolitaines étaient présentes à cette rencontre».

Joëlle Seif

Amertume à Rabié
A Rabié, on affirme que «celui» qui qualifiait le général Michel Aoun de «père spirituel» s’est retourné contre lui et a profité de l’appui de Saad Hariri pour le sortir de la course présidentielle. Les Marada, eux, blâment leur allié pour avoir mal interprété les circonstances de cette candidature. Pour eux, Sleiman Frangié n’est pas en compétition avec Aoun, mais se place comme l’alternative si la vacance se prolonge et si les circonstances changent. Le leader de Zghorta estime qu’il bénéficie de l’appui de Nabih Berry, Walid Joumblatt et Saad Hariri tout comme il fait partie du 8 mars. Ainsi, il pense avoir le droit de se porter candidat selon un plan B si le général Aoun n’a pas de chance. A son tour, le CPL voit que Frangié est tombé très vite dans le piège dressé par Hariri à Paris et que celui-ci n’irait pas jusqu’au bout dans son appui.

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