Magazine Le Mensuel

Nº 3051 du vendredi 29 avril 2016

3 questions à...

Questions au Dr Elias Ibrahim

A la suite de la détection du virus de la grippe aviaire A (H5N1) à Nabi Chit, à Baalbeck, quelles sont les mesures prises par le ministère? Est-ce que la situation est sous contrôle?

Tout à fait sous contrôle. Selon le plan existant au ministère et le standard international obligatoire, nous avons procédé aux mesures nécessaires. Une mise en quarantaine est imposée dans la zone de trois à dix kilomètres du périmètre de la ferme infectée, plus de 75000 volailles ont été détruites dans la région afin d’éviter toute contamination. La grippe aviaire est une infection virale contagieuse chez les animaux et peut toucher toutes les espèces aviaires. Le H5N1 peut entraîner une mortalité totale dans l’élevage, dans les quarante-huit heures qui suivent l’infection. Il n’y a pourtant pas lieu de paniquer, le virus ne se transmettant pas d’un être humain à un autre. Aucune contamination chez l’homme n’a été signalée.

Y aurait-il d’autres mesures pour s’assurer que cette grippe aviaire ne frappe pas de nouveau? D’autres régions sont-elles atteintes?

Nous avons pris toutes les précautions nécessaires. D’ailleurs, le ministère est toujours prêt. Aussitôt qu’on nous signale la présence d’animaux atteints, nous prenons les mesures nécessaires pour enrayer le mal. Des échantillons seront prélevés dans l’ensemble des fermes du pays. Mais le virus est limité actuellement à cette région.

Quelle est la source de ce virus? Et comment faire pour l’éviter à l’avenir?


Ce sont généralement des volailles ou des oiseaux migrateurs ou entrés dans le pays frauduleusement sans contrôle qui sont la cause de ce virus, surtout que le Liban est sur la voie des oiseaux migrateurs. Le secteur des volailles est l’un des plus importants du pays. Nous essayons de sensibiliser et d’orienter les propriétaires des fermes pour ne pas acheter de volailles entrées au Liban par fraude, et nous leur demandons d’aviser immédiatement le ministère au cas où il y aurait une ou plusieurs morts suspectes parmi ces volailles. Certains habitants de la région ont avoué qu’ils avaient cherché des poules et des canards d’une région proche de la Syrie. En ce qui concerne les animaux qui entrent par voie légale, il n’y a rien à craindre, toutes les mesures sont prises, et les licences d’importation sont livrées selon des critères stricts.

Les propriétaires des fermes atteintes seront-ils indemnisés?

Les pertes ont été évaluées pour le versement d’indemnités. C’est une question primordiale pour les propriétaires des fermes. Il est très important que l’Etat puisse les indemniser afin qu’ils coopèrent au mieux avec nous à l’avenir.

Arlette Kassas

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