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Nº 3051 du vendredi 29 avril 2016

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ECONOMIE

Zones industrielles. La qualification arbitraire engendre le chaos

Le problème n’est pas nouveau et présente deux aspects gênants. Il y a, d’un côté, l’enchevêtrement interurbain des zones industrielles et celles résidentielles et, de l’autre, les requalifications arbitraires de certaines régions.
Beaucoup d’industriels qualifient cet état de fait de «zones industrielles chaotiques». Ainsi, on est en droit de se poser la question si les critères retenus pour la catégorisation d’une zone industrielle sont tellement flous que les autorités compétentes peuvent se permettre de donner différentes interprétations aux règlements et lois en vigueur.
Il est au moins certain que ce problème a été mis sur le chemin d’une solution qui serait finalisée dans les trois prochaines années. Comme c’est toujours le premier pas qui compte, il y a donc fort espoir de voir le chaos se tasser.
Des études complètes pour la création de trois zones industrielles menées et financées par l’Unido, avec l’approbation du ministère des Finances, seront achevées fin 2016. Il s’agirait de deux zones qui seront établies à Terbol et Koussaya, dans la Békaa, et une troisième qui sera installée à Joun-Bkifa, dans le Chouf. La superficie totale de ces régions industrielles est de 2,2 millions de mètres carrés. Les terrains, où seront établies les zones, appartiennent à diverses municipalités de la Békaa et à la congrégation des Pères salvatoriens des grecs-catholiques dans le Chouf. Le choix de terrains appartenant à des municipalités ou à des organisations à but non lucratif a été dicté par le fait que la location de telles parcelles de terrains serait, par définition, modique. A titre indicatif, les promoteurs du projet considèrent que la location du mètre carré dans la zone de Terbol ne doit pas dépasser un demi-dollar/an. Ainsi, la Fédération des municipalités de l’est de Zahlé a proposé des terrains qui lui appartiennent à Terbol et Koussaya d’une superficie globale de 1,4 million de mètres carrés, alors que des pourparlers sont en cours avec la municipalité de Baalbeck concernant un terrain qualifié déjà d’industriel, d’une superficie de 500 000 m2, dont 70 000 m2 sont consacrés à une firme de triage des déchets industriels.

120 zones industrielles
A ce stade, il existe environ 120 zones industrielles réparties dans différentes régions du pays. Elles ont été créées sans aucun plan directeur, ce qui a eu pour conséquence de les voir entièrement délaissées vu l’absence de tout investissement. De plus, ces secteurs ne sont pas adaptés à une réinstallation des industriels et une légalisation de la situation de ceux qui travaillent d’une manière arbitraire (hors des normes légales). Le projet de nouvelles zones industrielles, initié et supervisé par l’Unido, permettrait au moins une proximité des unités industrielles de l’agroalimentaire des agriculteurs et des terrains arables, réduisant, entre autres coûts, ceux du transport des matières premières. Interrogé sur les difficultés qu’auraient les industriels déjà installés à transférer leurs équipements et tous leurs investissements vers ces régions, Fadi Gemayel, président de l’Association des industriels au Liban (AIL), qui a reconnu l’existence de telles difficultés, a mis en avant la nécessité pour le gouvernement de mettre en œuvre un plan ou panier d’incitations fiscales généreux pour encourager les industriels à entreprendre ce transfert. Il a également évoqué la création d’autres zones industrielles plus accessibles en termes de distance, au cas où ce premier projet atteindra ses objectifs et connaîtra le succès attendu.

 

Liliane Mokbel

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