L’Alliance internationale du diabète et du Ramadan, en partenariat avec la Fédération internationale du diabète (IDF) et la Société libanaise d’endocrinologie, du diabète et des lipides (SLEDL), a annoncé ses dernières stratégies améliorées de gestion du diabète pour un jeûne plus sûr durant le Forum du diabète et du Ramadan organisé par Sanofi pour la première fois au Liban.
Le forum a mis en exergue des défis clés associés à la gestion du diabète durant le Ramadan, tout en soulignant les risques impliqués en cas de non-respect des directives par les professionnels des soins de santé. Les experts ont mis l’accent sur l’importance de la collaboration entre les patients diabétiques qui souhaitent jeûner et leurs médecins afin que le jeûne se déroule dans les conditions les plus sûres. Durant le Ramadan, un changement majeur dans le régime alimentaire survient, comparé aux autres périodes de l’année. Le manque de nourriture et de liquide durant la journée et le lourd repas du soir causeraient de sérieux problèmes de santé pour les personnes souffrant de diabète. Les changements métaboliques qui ont lieu dans le corps durant la période du jeûne du Ramadan engendrent, en effet, un taux élevé de complications aiguës devant être contrôlées et gérées pour protéger les patients diabétiques contre l’impact de l’hypoglycémie, de l’hyperglycémie, de la déshydratation ou même de l’acidocétose diabétique. Le contrôle fréquent est essentiel et les patients devraient être incités à rompre le jeûne si leur taux glycémique chute à moins de 70 mg/dl. Il est crucial pour les patients diabétiques, qui tiennent à jeûner, de prendre les deux repas, l’iftar et le souhour, et de prendre ce dernier le plus tard possible, juste avant l’imsak.
Il est important par ailleurs de favoriser les glucides complexes, le pain au blé complet, les fruits riches en fibres et de boire beaucoup d’eau. Durant l’iftar, les diabétiques doivent enfin privilégier les soupes aux légumes, les salades et prendre des quantités limitées de fritures et de pâtisseries. Les patients atteints du diabète de type 1 sont conseillés de ne pas jeûner, surtout ceux qui prennent entre 3 et 4 doses d’insuline par jour ou ceux qui utilisent une pompe à insuline. Pour les patients de type 2, les personnes ayant des troubles de la fonction rénale, la rétine ou le système nerveux ou celles qui souffrent d’une hypoglycémie sans qu’elles en aient conscience sont conseillées de ne pas jeûner. Pour éviter les crises d’hypoglycémie liées aux effets du jeûne, il est finalement recommandé de réduire l’activité physique durant la journée et de garder le même régime alimentaire adopté avant le mois du Ramadan. «Les patients devraient éviter les situations à risque: la décision de jeûner ou de ne pas jeûner devrait être basée sur des conseils médicaux et des conditions physiques des patients», explique le Dr Mounzer Saleh, président de la SLEDL. «En suivant les nouvelles recommandations, les médecins libanais pourront adopter avec leurs patients diabétiques les meilleurs outils leur permettant de gérer leur santé durant le mois du Ramadan. Tout au long du jeûne, la société organisera des événements médicaux de sensibilisation afin de fournir aux médecins les données les plus récentes», indique le Dr Saleh.
Une percée scientifique
Les personnes atteintes de diabète de type 2 sont à risque accru de maladies cardiaques et d’AVC. Lorsque les patients ont de l’hypertension et du diabète, ce qui est une combinaison assez fréquente, le risque de maladies cardiovasculaires est double. D’où l’importance des efforts continus investis dans le développement de nouveaux traitements du DT2, qui visent non seulement à mieux contrôler la glycémie, mais aussi à réduire les maladies survenues à la suite de complications, surtout au niveau cardiovasculaire. Dernièrement, une nouvelle méthode a été proposée pour réduire la glycémie, en améliorant son excrétion urinaire. Cette nouvelle classe a été appelée les inhibiteurs-SGLT2, car ils inhibent le récepteur-SGLT2, qui permet la réabsorption du sucre. Cet antidiabétique a de grands avantages au niveau cardiovasculaire, même chez les patients atteints d’une maladie cardiaque avancée.
NADA JUREIDINI