Murray Salem. Ce nom vous est peut-être inconnu, mais cet acteur-scénariste américain d’origine libanaise est décédé à la suite des complications du sida, en 1997, à 47 ans. S’il fait parler de lui actuellement aux Etats-Unis, c’est à cause de Kindergarten Cop II, qui sort prochainement.
Ce ne sont pas les rôles télévisuels et cinématographiques qui ont permis à Murray Salem de s’imposer dans le domaine artistique américain.
Son vrai talent a émergé dans le domaine du screenwriting. En tout, il a écrit neuf scripts et vendu aux grandes maisons de production la totalité d’entre eux. Il y en a un particulièrement qui est devenu un vrai chef-d’œuvre.
Kindergarten Cop, écrit par Salem, est un film dans lequel Arnold Schwarzenegger joue le rôle d’un policier remarquable qui, en mission, se trouve contraint à remplacer un professeur de maternelle. En quelques heures, c’est l’anarchie la plus totale et il arrive difficilement à contenir les petits. Mais grâce à une collègue attentive et à son fils, il réussit à faire de ces enfants des alliés et à retrouver les méchants. C’est ce film qui le fait connaître. Seize ans plus tard, le second tome du long métrage sortira prochainement. La famille de Salem a mené une bataille juridique pour qu’il soit légalement reconnu comme l’auteur de Kindergarten Cop II. En gagnant son combat, elle lui permet de continuer à être une star. Lui qui voulait laisser une marque éternelle.
Ayant grandi à Cleveland, dans l’Etat de l’Ohio dans les années 60, Murray Salem commence sa carrière en tant qu’acteur en 1970, à Londres, où il dormait dans la salle de bains pour économiser de l’argent. Malgré son talent et son expérience britannique, il n’arrive pas à décrocher les rôles dont il rêve aux Etats-Unis. C’est dans les années 80 et 90 qu’il réussit, enfin, à avoir du succès. Il est alors fier de jouer des rôles dans deux films notamment, Holocaust et Jesus of Nazareth. Et profitant du temps libre dont il dispose, il démarre la prochaine phase de sa carrière: scénariste. Kindergarten Cop le propulse au rang des stars.
Mariela Shaker
Un violon entre les mains, la Syrie dans le cœur
Elle a quitté son pays avec son violon pour simple bagage. Trois ans plus tard, Mariela Shaker est devenue l’artiste chérie de la communauté arabo-américaine. De la Maison-Blanche, aux centres culturels arabo-américains, tout le monde a déjà craqué en écoutant la jeune Alépine.
Selon la Maison-Blanche, elle est championne du changement. Le moins qu’on puisse dire c’est que le chemin que Mariela Shaker se construit ne devrait pas décevoir.
Alep, 1990. Mariela Shaker voit le jour. A 10 ans, elle rejoint l’Institut arabe de musique et commence à jouer du violon. Très active dans son pays d’origine, elle participe à de nombreux festivals et concerts. En 2009, elle rejoint le Syndicat des artistes en Syrie. Depuis, les récompenses se multiplient.
En 2011, la violoniste se produit sur les scènes européenne et américaine. Après son audition en direct à Londres, elle obtient une offre pour terminer ses études musicales. Par la suite, elle rêve de l’Oncle Sam. Mais avant d’y arriver, en 2013, et de se rendre dans le Midwest américain, le chemin a été périlleux. Elle poursuit toutefois ses études et obtient une bourse pour s’inscrire dans DePaul University. Shaker continue de faire ses preuves dans le domaine musical, mais sa tête et son cœur sont en Syrie, là où se trouve sa famille. A la Maison-Blanche, elle a rapporté ce qui se passe sur le terrain. Elle a surtout insisté sur l’importance du combat qu’elle compte mener en faveur de la paix. «Ce que je veux démontrer, c’est que ma mission se situe bien au-delà du simple fait de jouer du violon. Avec mon instrument, je lie la musique au reste du monde, à l’humanité. J’attire l’attention qu’il y a partout de bonnes choses sur lesquelles il faut se focaliser». Cependant, en dépit de son message pacifique, Mariela Shaker connaît les atrocités de la guerre. Elle sait à quel point la situation est insoutenable. Son frère, 27 ans, a fui aussi le pays en traversant la Méditerranée et en se rendant à un camp de réfugiés aux Pays-Bas. «La mer était agitée. Le bateau allait presque couler. Mais je sais qu’il a fait le bon choix». Dans une interview, elle souligne que sa mère n’aurait pas laissé son fils voyager si elle ne considérait pas la mer plus sûre que la Syrie. Ses mots ont bouleversé la communauté arabo-américaine.
Pauline Mouhanna, Atlanta, Géorgie