Les troubles anxieux chez les adolescents ou l’enfant en milieu scolaire, ainsi que l’intimidation à l’école étaient parmi les sujets abordés durant les Journées scientifiques de psychiatrie, organisées par l’USJ et l’UL. Détails sur le diagnostic et la prise en charge de ces troubles.
Les troubles anxieux et apparentés constituent un véritable problème spécialement à l’adolescence. Ces troubles, fréquents à cet âge, peuvent avoir un impact majeur sur la qualité de vie et le fonctionnement social des jeunes concernés. Parmi les troubles anxieux touchant fréquemment les adolescents, figurent surtout les phobies sociales, l’anxiété de séparation, le refus scolaire anxieux et les troubles obsessionnels-compulsifs (Toc). Avec des prévalences moindres, mais des conséquences très importantes, on compte aussi l’anxiété généralisée, le trouble panique, l’agoraphobie et le trouble de stress post-traumatique. Les phobies spécifiques apparaissent souvent dans l’enfance ou à l’adolescence, mais leur retentissement est généralement moins sévère, sauf dans des cas particuliers. Comme chez les adultes, les troubles anxieux des adolescents touchent au moins deux fois plus les filles que les garçons, Toc mis à part.
Pour le Pr Antoine Pelissolo, psychiatre, le diagnostic des troubles anxieux repose sur l’interrogatoire du patient et de ses parents, car l’observation simple du comportement n’est pas toujours significative de l’état émotionnel d’un adolescent. En plus des symptômes anxieux, il est important de rechercher les signes d’un trouble comorbide ou d’une complication, qui peuvent apparaître précocement, notamment la dépression et les addictions. Le traitement le plus adapté des troubles anxieux chez les adolescents est la psychothérapie, surtout la thérapie comportementale et cognitive. Celle-ci peut être pratiquée en individuel ou en groupe, notamment pour les phobies sociales, et permet d’obtenir de bons résultats en quelques mois. Rarement, les antidépresseurs sérotoninergiques peuvent être justifiés dans des cas graves, de Toc sévères et résistants.
L’accompagnement pédagogique des élèves en difficultés d’apprentissage requiert un ensemble d’actions pédagogiques pour motiver l’élève à réguler, ajuster et autoévaluer son apprentissage. L’accompagnateur adopte vis-à-vis de cet élève une posture professionnelle, empreinte de bienveillance dans une juste distance et collabore avec les autres acteurs, responsables de l’élève (parents, spécialistes, direction…) dans une logique de concertation. Les troubles scolaires interpellent l’intervention de différents professionnels réunis dans une équipe multidisciplinaire en milieu scolaire. L’assistante sociale a un rôle spécifique. Elle intervient auprès des familles et du milieu scolaire et axe sur la prévention, l’éducation, l’orientation et la facilitation d’accès aux ressources. Le pédiatre joue également un rôle dans les difficultés scolaires. Il est consulté par les parents à plusieurs titres. Ces derniers cherchent à éliminer tout problème organique en cause, vu les manifestations psychosomatiques. Les différentes situations vécues expliquent la nécessité d’une prise en charge spécifique, avec des réponses personnalisées, faisant intervenir les parents, les enseignants et l’enfant lui-même. L’intimidation scolaire toucherait, selon les intervenants, presque tous les élèves à un moment ou l’autre de leur vie scolaire. Une étude sur l’intimidation dans trois écoles libanaises montre que la prévalence de l’intimidation est de 23,9% et que ce sont surtout les garçons qui intimident, participent et incitent à l’intimidation. Les paroles blessantes représentent la forme majeure d’intimidation, suivies par le fait d’être poussé, frappé ou menacé. Seulement 23,3% des victimes ont révélé à un adulte de l’école qu’elles ont été intimidées. Une approche multidisciplinaire doit être mise en œuvre pour promouvoir la qualité de vie individuelle et collective, sensibiliser toute personne à ce sujet, dépister précocement, freiner l’intimidation et limiter ses dégâts.
NADA JUREIDINI