La dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) est une maladie dégénérative de la rétine d’évolution chronique. Elle touche la région maculaire entraînant une perte progressive de la vision centrale. Les personnes de plus de 50 ans sont concernées.
La macula occupe la partie centrale de la rétine et transmet 90% de l’information visuelle traitée par le cerveau. La dégénérescence maculaire liée à l’âge débute généralement après l’âge de 50 ans. C’est une maladie chronique et évolutive qui nécessite une prise en charge durant plusieurs années. La DMLA humide est la forme la moins fréquente. Elle se caractérise par la formation de nouveaux vaisseaux sous la rétine gênant ainsi la vision. Son évolution peut être particulièrement rapide conduisant à une perte de la vision centrale en quelques semaines à quelques années. Mais pour cette forme, des solutions thérapeutiques peuvent exister. Au début de la maladie, on peut ne ressentir aucun symptôme. Il est parfois possible de ressentir une gêne en cas d’obscurité ou une diminution de la perception des contrastes. Une déformation des lignes droites, une diminution de l’acuité visuelle ou une apparition d’une tache sombre centrale sont des symptômes qui doivent vous amener à consulter. La forme sèche de DMLA est plus fréquente mais d’évolution plus lente. Le dépistage précoce est essentiel pour toutes les formes de cette maladie. Les personnes âgées de plus de 50 ans doivent prendre davantage conscience de l’importance de se soumettre à des examens ophtalmologiques réguliers.
Détection précoce essentielle
«La détection et le traitement précoce de la DMLA sont essentiels, car la maladie progresse rapidement et provoque la perte de la vision centrale, note le Pr Georges Cherfan, spécialiste en ophtalmologie. C’est l’une des causes les plus communes de cécité chez les personnes âgées». Elle survient lorsque, avec l’âge, les déchets métaboliques ne sont plus éliminés par l’œil, mais accumulés dans la macula. Cette dernière est la partie de la rétine responsable de la vision nette, indispensable pour un nombre d’activités telles que la lecture ou la conduite. Dans 10 à 15% des cas, la dégénérescence maculaire sèche se développe pour devenir une dégénérescence maculaire humide. Sous cette forme, la maladie conduit au développement de nouveaux vaisseaux anormaux sous la rétine. Ces vaisseaux sont troués et permettent au sang et aux liquides de s’infiltrer dans le tissu de la rétine. L’œdème qui en résulte détruit la texture de cette dernière et affecte le fonctionnement des cellules photoréceptrices.
La dégénérescence maculaire humide est de loin la forme la plus agressive de cette maladie, car il lui suffit de quelques semaines à quelques mois pour causer une perte irréparable de la vision. Sans traitement, le patient percevra tous les objets se situant au centre de son champ de vision comme des formes floues et déformées. A la longue, il percevra les visages, les objets ou l’écriture comme des taches noires.
«La dégénérescence maculaire humide liée à l’âge est diagnostiquée à travers une multitude de tests, y compris des méthodes variées ayant recours à la thérapie anti-VEGF, actuellement considérée comme la norme de soin. La thérapie d’inhibition du VEGF a révolutionné le traitement de la dégénérescence maculaire humide liée à l’âge, et représente la thérapie la plus commune utilisée de nos jours, administrée par injections intravitréennes», conclut le Pr Cherfan.
Nada Jureidini
Prévention et traitement
Il n’existe pas actuellement de prévention pour cette atteinte oculaire, ni de traitement curatif. Les traitements palliatifs ont recours au laser, à la photothérapie dynamique et parfois à la chirurgie. La réhabilitation des déficients visuels fait appel à un bon éclairage, des équipements optiques ou électroniques. Une rééducation orthoptique de type basse vision peut être proposée.