Brahms Chouity, fondateur d’At7addak, raconte à Magazine comment sa start-up, fondée en 2012, a conquis les pays du Golfe.
Pouvez-vous présenter At7addak ?
At7addak signifie «Je te défie» en arabe. C’est une plateforme pour les amateurs de jeux en ligne. Ces derniers peuvent se lancer des défis sur notre site et remporter des prix et de l’argent. Notre succès est, en grande partie, dû à une technologie innovante que nous avons créée et développée: un software qui permet d’évaluer la performance des joueurs via leurs propres consoles et de les relier à leurs comptes At7addak.
Comment avez-vous évolué sur les différents plans depuis la création de votre start-up en 2012?
Aujourd’hui, le site compte 3 millions d’utilisateurs arabes et peut atteindre jusqu’à 40 000 visiteurs par jour. 80% de notre trafic vient des pays du Golfe. La technologie que nous avons créée a été rachetée, début 2016, par un investisseur émirati pour un montant sur lequel nous préférons ne pas communiquer. Le contenu d’At7addak est créé par les utilisateurs eux-mêmes, rémunérés pour cela en fonction des revenus publicitaires qu’ils génèrent. Nous lancerons également Saf7ati, un portail digital regroupant différents sites sous le modèle d’At7addak dans les domaines du sport, de la technologie, de la famille et du lifestyle.
Avec l’infrastructure et les moyens actuels, le Liban est-il en phase de devenir une Silicon Valley dans la région?
Nous avons définitivement un potentiel énorme à jouer dans la région, mais nous avons besoin d’aide. Une société européenne n’a qu’à se concentrer sur son produit. Au Liban, il faut déjà arriver au bureau le matin, que les routes ne soient pas coupées. Ensuite, il faut allumer la lumière une fois arrivé; puis viennent l’ordinateur et la connexion Internet… Seulement après tout cela, la journée de travail peut vraiment commencer. Alors oui, le chaos crée des entrepreneurs extrêmement flexibles et enclins à trouver des solutions à tous genres de problèmes. Mais nous avons besoin d’aide pour devenir ce hub technologique et pas d’une aide phénoménale; juste un petit coup de pouce comme l’élection d’un président de la République ou même une connexion Internet… Ce serait déjà un pas immense pour le pays.
Soraya Hamdan