Magazine Le Mensuel

Nº 3097 du vendredi 4 janvier 2019

Start up

Topotrade. Des outils topographiques en ligne

Topotrade est une start-up présente depuis moins d’un an sur le marché mondial. Elle propose une plateforme numérique de vente et d’achat d’outils de topographie.
 

Topotrade a commencé avec 20 000 dollars de fonds propres de son fondateur Zein el-Rashidi, 34 ans, ingénieur-géomètre de formation. Aujourd’hui, l’entreprise compte trois employés à plein temps. Smart Esa les accueille pour le moment dans ses locaux à Clemenceau mais le siège social est à Paris. «Je suis ingénieur topographe à la base. J’étais pendant dix ans l’ingénieur commercial d’une fabrique d’outils topographiques suisse à Paris puis à Dubaï, dit-il. C’est comme ça que l’idée m’est venue de créer une plateforme de vente et d’achat d’outils de topographie. Un lien manquait entre les acheteurs et les vendeurs d’équipements de topographie. Les plateformes de vente ne manquent pas. Amazon, par exemple, vend des outils de topographie. Mais comme ce e-commerce n’est pas spécialisé dans ce genre d’outils, les équipements seraient placés dans la catégorie décoration. Dans un e-commerce classique, il n’y a pas non plus une certification du matériel. Sur Topotrade par contre, notre partenaire en Allemagne va vérifier, inspecter, certifier tout équipement qui sera mis en vente sur notre plateforme mais seulement après que le client ait placé la commande. Le client commence par acheter l’outil, et notre expert topographe le vérifie et le certifie avant de le réexpédier à la destination finale», explique M. Zein el-Rashidi.

Le client numéro 1
Les sociétés de construction sont les premières concernées par les outils de topographie. Pour mettre à niveau leurs équipements, elles peuvent s’adresser aux distributeurs classiques qui ont un panel restreint de choix ou sur un e-commerce tel e-bay. Pour un petit projet, l’entreprise ne chercherait pas à investir dans un outil sophistiqué à cause du budget restreint. L’outil doit fonctionner correctement, son prix doit être raisonnable et doit être expédié de manière rapide et fiable. C’est ce que propose Topotrade, qui peut même réparer les outils déficients.

Une marge sur chaque transaction
Topotrade fait gagner du temps à l’acheteur. Le vendeur fixe le prix sur la plateforme et l’entreprise s’occupe du marketing et de la promotion des outils gratuitement. Mais si la vente est conclue, la start-up gagne dans les frais de transport, de certification, d’inspection, de vérification, ainsi que l’expédition vers le client.
L’idée date d’un an et Topotrade voit le jour en février 2018. Smart ESA était en train de démarrer. Jihad Bitar, le directeur du programme, a été séduit par le projet. Smart Esa donne une sorte de «Tools box»: comment faire correctement l’étude du business plan, l’étude de faisabilité, la stratégie marketing, la stratégie globale. Topotrade, par exemple, a permis de créer plusieurs emplois. Et grâce à ce programme, l’idée s’est concrétisée en projet en l’espace de quelques mois.

Une plateforme originale
Topotrade manque de fonds. Aujourd’hui, le chiffre d’affaires généré en moins d’un an est de 330 000 dollars. M. el-Rashidi a investi son fond propre et à chaque profit il a recruté. Topotrade est le seul marché de produits de topographie sans stocks. Les acheteurs et les vendeurs peuvent discuter sur la plateforme. Le client peut négocier directement le prix de l’outil avec le vendeur. «Nous avons fait beaucoup de ventes en Europe mais aussi en Chine ou au Liban. Notre objectif est de couvrir le marché mondial», explique M. el-Rashidi.
Les modules sont conçus de sorte à garder la confidentialité des deux acteurs. L’échange de coordonnées est interdit. La Start-up contrôle la communication contrairement à e-bay, où les communications ne sont pas modérées. Il y a beaucoup de clients récurrents qui achètent pour revendre. Ils recommandent cette plateforme car le service y est soigné. Les clients sont toujours satisfaits.

Développement horizontal et vertical
«Ce que l’on fait pour la topographie nous aimerions l’appliquer à d’autres industries un peu similaires, affirme M. el-Rashidi. Nous pensons aller vers le biomédical en procédant exactement comme pour Topotrade. Même technologie, même plateforme, et là nous passons à un marché énorme. Nous aimerions avoir une version mobile avec une application. Des alertes pourront rappeler au client que certains produits sont arrivés. Mais pour cela, il faudrait lever des fonds. Le business model fonctionne, il y a un marché mondial, c’est une start-up qui a la cote, les clients sont là, il faut juste investir davantage», conclut M. el-Rashidi.

Micheline Abukhater
 

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