Magazine Le Mensuel

Nº 3070 du vendredi 7 octobre 2016

Temps fort

La tech. Nouveau fer de lance de la croissance

44% des Libanais ont l’intention de créer une entreprise dans les six mois à venir. D’ici 2025, quelque 25 000 emplois pourraient être créés par le secteur des TIC.
 

«En soutenant les petites et moyennes entreprises (PME), nous espérons participer à la création d’emplois et, ainsi, permettre aux générations futures de construire un avenir dans leur pays», déclarait Riad Salamé, le gouverneur de la Banque du Liban (BDL), au cours de l’inauguration de l’édition 2015 de la conférence BDL Accelerate au Forum de Beyrouth.
Le pari semble sur la bonne voie. Selon une étude de la société d’accélération d’entreprises, UK Lebanon Tech Hub, «le secteur des TIC (Technologies de l’information et de la communication) pourrait bien créer quelque 25 000 emplois d’ici 2025».
Le développement de l’économie du savoir pourrait, en outre, augmenter de 15% le nombre d’emplois directs dans le secteur des TIC et contribuerait à une hausse de 5% des emplois dans le pays. Le développement de l’économie de la connaissance pourrait ajouter 7 milliards de dollars au PIB libanais d’ici  2025, toujours selon les mêmes sources.

Entrepreneurs dans l’âme
Selon un autre rapport, le Global Entrepreneurship Monitor (GEM), dont le volet libanais est également réalisé avec l’accélérateur libano-britannique UKLTH, les Libanais seraient de véritables entrepreneurs dans l’âme.
«Le Liban se caractérise par une histoire marquée par l’entrepreneuriat et le commerce, note le professeur Steve Hill, l’un des auteurs du rapport. Aujourd’hui, de nombreux signes laissent penser que ce secteur pourrait bien fleurir, comme le montre la multiplication des incubateurs et accélérateurs de start-up».
Selon le GEM, le pays du Cèdre serait la 4e économie mondiale en termes d’entrepreneuriat au stade précoce. Les Libanais aiment créer, prendre des risques et saisir les opportunités. Presque 70% d’entre eux se sentent capables de créer leur business, toujours selon le GEM.
«Ce taux est significativement plus élevé que les moyennes régionales et même mondiales», ajoute Steve Hill. Sur 60 économies, le Liban s’est classé 7e à la fois en termes de proportion de personnes qui se sentent capables de créer une entreprise, mais aussi pour ceux qui disent compter le faire dans les six mois à venir (44% des Libanais pensent lancer leur business dans les six mois).
Pour réaliser pleinement le potentiel de création d’emplois que pourrait générer le secteur des TIC, UK Lebanon Tech Hub a identifié trois moteurs qui pourraient soutenir le développement des TIC au Liban. Il s’agit de la Fintech, du secteur du bien-être, qui couvre la santé et les produits sains, et la visualisation des produits. Pour accompagner ce développement de l’économie du savoir, l’étude recommande la mise en place d’infrastructures propres aux nouvelles technologies, une fiscalité compétitive ainsi qu’un système de réglementation.

Besoin d’Un hub
L’accélérateur pointe, enfin, le besoin pour le pays du Cèdre de concentrer ses investissements et ressources humaines autour de ces trois secteurs, piliers de l’économie numérique de demain, ainsi que la mise en place d’un hub de recherche et de développement international pour accompagner et accélérer la croissance de ces trois piliers. «Cela apparaîtrait comme un hub pour les start-up libanaises, les incubateurs et les initiatives visant à soutenir l’entrepreneuriat au Liban aux côtés des multinationales, des PME et des étudiants. Ce hub pourrait offrir un accès gratuit aux ressources, matériel, conseil et support techniques», précise le rapport.
Entre 2013 et 2015, le Liban s’est hissé à la seconde place des pays de la région en termes de nombre et de valeur des investissements dans le secteur des TIC, derrière les Emirats arabes unis (Arabnet).

Soraya Hamdan

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