Magazine Le Mensuel

Nº 3070 du vendredi 7 octobre 2016

Assurance

Arope Insurance cybercriminalité: Demande d’assurance accrue au liban

L’assurance contre la cyber-criminalité et le terrorisme ont été au centre des débats du Forum annuel des réassureurs, tenu en septembre à Monaco. C’est ce que rapporte Fateh Bekdache, vice-président et directeur général d’Arope Insurance et président de la Commission de l’assurance auto obligatoire. Il s’agit de la cybercriminalité et des crimes informatiques, moins maîtrisés et connus par les assureurs, les réassureurs, les sociétés et les particuliers.
La demande sur l’assurance cyber-criminalité est en progression continue au Liban et Arope commercialise des polices dans ce secteur depuis plusieurs années. Aujourd’hui, quels que soient la taille ou le secteur d’activités des entreprises, aucune d’elles n’est à l’abri d’un piratage informatique, d’un bug, d’un chantage, d’un arrêt subit du système informatique et d’une perte de données. Les risques de la cybercriminalité sont  d’autant importants qu’imprévus, à cause de la complexité du domaine. D’où un processus de perfectionnement permanent des produits d’assurance contre la  cybercriminalité, souligne le numéro deux de la filiale assurance de la Blom Bank, qui insiste, d’ailleurs, sur le fait que le deuxième poste de dépenses des entreprises après les salaires est celui des investissements dans le système informatique.
D’autre part, le forum de Monaco a dévoilé un marché de l’assurance apathique, dans le cadre duquel les réassureurs ont paru sous pression et les assureurs plus à l’aise dans la négociation du renouvellement de leurs contrats. C’est que la profitabilité des compagnies de réassurance est mise à l’épreuve, d’autant que la valeur des primes de réassurance stagne, alors que les opportunités d’investissements se réduisent en raison de la baisse des bourses à l’international et dans la région, ainsi que du recul des niveaux des taux d’intérêt sur les dépôts bancaires, devenus nuls dans certains pays européens. M. Bekdache met l’accent sur le marché concurrentiel, dans le cadre duquel opèrent les réassureurs devenus nombreux, faisant remarquer que les multinationales sont désormais en compétition avec les acteurs traditionnels arabes et d’autres multinationales qui ont choisi d’avoir pignon dans la zone de DIFC à Dubaï. «La proximité des marchés ciblés joue en faveur des réassureurs sur place», dit-il. Quant à l’inflation, il est normal que ce facteur affecte tant les assureurs que les réassureurs. De plus, il faut ajouter, au Liban, le poids du taux de change dollar/euro, qui pénalise l’assureur libanais, car, dans de nombreux cas, il doit calculer les indemnités des dommages subis par son client en euros au taux de change du jour. En réponse à une question, le directeur général d’Arope n’exclut pas des opérations de fusion-acquisition entre les réassureurs à l’international, tout en faisant remarquer un certain appétit des compagnies de réassurance à prendre des participations au sein de sociétés d’assurance directe, voire, dans certains cas, à se les approprier en entier.
M. Bekdache qualifie le marché local de «lourd» et affirme que de nouveaux noms apparaissent dans les listes «des clients en difficulté». Un phénomène qui a commencé en 2015 et qui se poursuit en 2016. Il se réfère au nombre de chèques retournés signalés par la Banque du Liban (BDL).
Enfin, interrogé sur la circulaire de la Banque centrale qui exige, désormais, que le demandeur de crédit d’une banque ne soit plus contraint d’adhérer à la compagnie d’assurance filiale de la banque, mais d’avoir le choix entre cinq sociétés, dont celle appartenant à l’établissement de crédit, le manager d’Arope considère qu’il y a de la place pour tout le monde. Il souligne les efforts continus de sa compagnie d’assurance pour le perfectionnement de son service clientèle et de son identité. 

Fateh Bekdache
vice-président et directeur général d’Arope Insurance et président de la Commission de l’assurance auto obligatoire

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