Sobhi Toufayli se déchaîne
L’ancien secrétaire général du Hezbollah, Sobhi Toufayli, a lancé une charge d’une virulence inédite contre le parti et son mentor iranien, les accusant d’avoir «perdu la boussole» en pensant que «la route de Jérusalem passe par Alep». Lors d’un prêche prononcé, début octobre, dans son village de Doris, où il vit cloîtré depuis des années, le cheikh Toufayli a apostrophé le Hezbollah et l’Iran: «Al-Qods se trouve en Palestine et non pas à Alep, Bagdad ou Sanaa». Il a accusé le Hezbollah et Téhéran d’avoir provoqué «une guerre sans fin» entre les chiites et les sunnites et a plaidé pour une réconciliation avec «tous les sunnites sans exception». Interrogée par Magazine, une source du Hezbollah a ironisé en déclarant que «l’écho des propos de Toufayli ne dépasse pas les murs de la mosquée où il officie… et qui est souvent vide».
Une promotion en cache une autre
L’économiste Kamel Wazné a été nommé, il y a quelques semaines, conseiller économique et financier auprès de la Commission parlementaire des Finances et du Budget, présidée par le député Ibrahim Kanaan. Des observateurs ont estimé que cette promotion, voulue par le président de la Chambre, Nabih Berry, dont M. Wazné est proche, pave la voie à d’autres responsabilités qui pourraient lui être confiées à l’avenir.
Qui a vexé Nasrallah?
Lors de la dernière rencontre qui a réuni le général Michel Aoun et sayyed Hassan Nasrallah, le président du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, a dit au leader du Hezbollah que la base du CPL avait des «doutes» au sujet du réel engagement du parti chiite aux côtés du général Aoun. Des sources bien informées affirment que sayyed Nasrallah a été «très vexé» par cette remarque. Il a rappelé à ses interlocuteurs que le Hezbollah avait refusé des «offres alléchantes» du Qatar et de la Turquie pour accepter le retour de Saad Hariri au pouvoir, en 2010. Mais il a consenti «ce grand sacrifice» pour faciliter l’élection de Michel Aoun. Sayyed Nasrallah était tellement fâché par les propos de Bassil qu’il s’est directement adressé à la base du CPL au cours de son discours le 23 octobre.
Super-conseiller
Des sources diverses ont indiqué que le chef de la diplomatie, Gebran Bassil, n’occupera pas de fonction ministérielle au prochain gouvernement. Le président du Courant patriotique libre (CPL) sera nommé conseiller au Palais présidentiel et dirigera l’équipe qui secondera le chef de l’Etat, le général Michel Aoun. Il consacrera son énergie à la redynamisation du CPL en prévision des prochaines législatives.
Les mauvaises langues l’affublent déjà du titre de «président de l’ombre».
Robert Fadel
Le député démissionnaire de Tripoli a le mérite d’être le seul, parmi les 128 membres du Parlement, a avoir eu le courage d’assumer jusqu’au bout sa décision de rendre au peuple la procuration qui lui a été donnée en 2009. Robert Fadel n’a pas cédé aux pressions des uns et aux conseils des autres. Sa lettre de démission a été lue lors de la séance législative du 19 octobre et a été, par conséquent, acceptée.
Mohammad Hajj Hassan
Parmi les Libanais qui gravitent autour de l’équipe de campagne du candidat républicain, Donald Trump, figure le très controversé cheikh Mohammad Hajj Hassan. Le chef du Courant chiite libre a été aperçu en train d’applaudir avec frénésie lors d’un meeting électoral de M. Trump. Ennemi juré du Hezbollah, le cheikh Hajj Hassan était un fervent partisan du 14 mars avant de disparaître subitement de la scène.
Récompenses arbitraires
Le parquet financier a réclamé à l’Université libanaise (UL) la liste des professeurs qui ont bénéficié de la générosité de l’ex-président de l’UL, l’ancien ministre Adnane el-Sayyed Hussein, qui a distribué, avant de quitter son poste, des récompenses s’élevant à plus de 118 millions de livres libanaises. M. Sayyed Hussein est soupçonné d’avoir distribué ces cadeaux d’une manière sectaire et arbitraire, sans qu’aucun critère professionnel ne soit pris en compte.
L’écrasante majorité des professeurs qui ont profité de ses largesses sont proches du Hezbollah et du mouvement Amal et enseignent dans les premières branches de l’université. Seuls 4 académiciens chrétiens font partie des heureux élus et plusieurs professeurs ont été récompensés pour leurs prestations, alors qu’ils sont passés à la retraite depuis belle lurette.
L’émir caché?
Des sources politiques du 8 mars affirment que le véritable émir de l’organisation de l’Etat islamique au Liban n’est autre que le cheikh salafiste tripolitain Salem Raféï, chef du Comité des ulémas musulmans.
Ces sources reconnaissent n’avoir aucune preuve pour étayer leurs dires, mais elles soulignent que de tous les cheikhs extrémistes du pays, Salem Raféï est celui qui connaît le plus Daech et comprend le mieux ses objectifs.
Robin Wright chez Kassem
La célèbre journaliste et écrivaine américaine, Robin Wright, a passé quelques jours au Liban, à la mi-octobre, où elle a effectué des reportages et des interviews. Parmi les personnalités qu’elle a rencontrées, figure le numéro deux du Hezbollah, cheikh Naïm Kassem. Selon des sources bien informées, Mme Wright, spécialiste reconnue de l’Iran et du Moyen-Orient aux Etats-Unis, travaille actuellement sur un nouveau livre portant sur les mouvements islamistes sunnites. Mme Wright est l’une des rares journalistes américains à avoir rencontré, au début des années 90, l’ayatollah Ali Khamenei et, en 2006, le leader du Hezbollah, sayyed Hassan Nasrallah.
Alliance Mikati-Kabarra à Tripoli
Le paysage politique semble complètement bouleversé à Tripoli, où de nouvelles alliances loin des schémas traditionnels commencent à voir le jour. Des sources du chef-lieu du Liban-Nord croient savoir que l’ancien Premier ministre, Najib Mikati, et Mohammad Kabbara, député du Courant du futur, veulent conclure une alliance aux prochaines législatives. Les discussions, déjà avancées, portent sur les noms de leurs colistiers.
Wahhab s’offre une milice armée
Le turbulent chef du parti du Tawhid el-arabi, Wiam Wahhab, a annoncé la création d’une milice armée, Saraya el-Tawhid, dont la naissance officielle devrait être annoncée à la mi-novembre. L’ex-ministre de l’Environnement a précisé que cette milice sera présente dans «toutes les régions libanaises» et aura pour mission de seconder l’Armée libanaise et de soutenir le Hezbollah. Des milieux politiques se sont interrogés sur le sérieux de cette annonce, son but et son timing.
Rifi collectionne les ennemis
Après avoir rompu ses liens avec l’ex-Premier ministre, Saad Hariri, pris ses distances avec le Courant du futur, s’être brouillé avec le ministre Nouhad Machnouk et disputé avec la plupart des députés de sa ville, Tripoli, le ministre démissionnaire de la Justice, Achraf Rifi, s’en est pris à ses ex-subordonnés. S’adressant, dans une intervention télévisée, au général Imad Osman, chef des services de renseignements des FSI, M. Rifi a dit: «C’est moi qui ai signé votre promotion… respectez vos limites».