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Nº 3075 du vendredi 3 mars 2017

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Aéroport de beyrouth. Le péril aviaire écarté… jusqu’à quand?

Pourquoi les autorités ont-elles réagi rapidement, en usant de la manière forte, pour éliminer les mouettes de la zone de l’aéroport. Magazine fait la lumière sur toute l’affaire.

Il a suffi d’une lettre, adressée par la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) au Conseil du développement et de la reconstruction (CDR), le notifiant du risque aviaire à l’AIB, pour que le CDR agisse. Il en a appelé, dans l’immédiat, au bureau de surveillance technique, Socotec, lui confiant une mission d’analyse des risques, couvrant les zones de l’AIB et de la décharge Costa Brava. Socotec a dépêché au Liban un expert français opérant au sein de son département Environnement en France. Le rapport de constat a mis en lumière plusieurs faits:
● une concentration de foyers de mouettes, au niveau de l’affluent maritime du fleuve al-Ghadir, situé à l’extrême nord de la décharge Costa Brava;
● une accumulation de foyers de mouettes au niveau de la station non opérationnelle de traitement des eaux usées al-Ghadir, sous laquelle passent des tuyauteries d’eaux usées et de lixiviats déversant leur contenu à un point de confluence dans la mer à 400 mètres de la décharge;
● concentration de mouettes dans la zone de la piste ouest de l’AIB, où se trouvent des mares d’eau dans les espaces verts;
● l’attraction des mouettes par les camions transportant les déchets vers la décharge.
Néanmoins, l’expert français n’a pas constaté un rassemblement de mouettes sur la décharge, les déchets étant enfouis au fur et à mesure, sous une couche de remblais de 15 cm d’épaisseur.
L’expert a recommandé l’élimination, au moins partielle, des mouettes et le renforcement de l’effarouchement acoustique. A moyen terme, il a préconisé la remise en marche de la station d’épuration et le prolongement des tuyaux sur 500 mètres supplémentaires, de l’affluent du fleuve al-Ghadir dans la mer, tout en règlementant les rejets du fleuve.
Vu le danger imminent, le Pdg de la Middle East Airlines (MEA), Mohammad al-Hout, a réagi sans passer par les rouages de la bureaucratie. Pour bannir les mouettes, il a fait appel aux chasseurs du Liban, leur assurant même le transport dans des bus siglés MEA, suscitant le tollé des médias et des associations de protection des animaux.       

Normes internationales
Selon les normes internationales, concernant la prévention du péril animalier, il est conseillé de s’abstenir de construire un aéroport près de la mer ou d’une décharge, d’assécher ou de recouvrir les bassins de rétention d’eau, de maintenir une herbe très courte dans l’enceinte de l’aéroport et de garder sous surveillance les zones de toucher des roues des avions et des zones de rotation. Sur le plan de l’intervention pyrotechnique, il est autorisé d’utiliser des fusils de chasse de courte et de longue portée pour dissuader les oiseaux récalcitrants. En complément, est utilisé l’effarouchement acoustique et, tout récemment celui par  faisceaux laser. Mais les oiseaux s’accoutument vite. Les recherches menées par les compagnies aériennes, l’aviation civile et les gestionnaires des aéroports se poursuivent.

Liliane Mokbel

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