Magazine Le Mensuel

Nº 3075 du vendredi 3 mars 2017

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Apnée du sommeil. Un mal multidimensionnel

Troubles respiratoires, ronflements intenses, réveils brusques, fatigue constante… Autant de symptômes susceptibles d’altérer la vie de tout individu souffrant d’apnée du sommeil.

Pathologie touchant les hommes plus que les femmes et aux conséquences graves sur la santé faute de traitement, l’apnée du sommeil, caractérisée par des arrêts involontaires de la respiration durant le sommeil, se présente sous deux formes. Dans l’apnée obstructive, la plus courante, l’individu essaie, en vain, de respirer, l’air ne circulant pas en raison de l’obstruction des voies respiratoires, comme l’explique le Dr Jean Andary, pneumologue. A l’origine de cette pathologie, plusieurs causes. Parmi elles, l’obésité, qui peut obstruer les parois de la gorge et réduire le passage de l’air vers les poumons, la prise d’alcool, l’hygiène du sommeil. L’apnée du sommeil peut aussi trouver son origine dans le rétrognathisme (déformation de la mâchoire qui semble poussée vers l’arrière), la taille imposante des amygdales, de la langue et de la luette, l’obstruction des voies nasales, la diminution du tonus des muscles dilatant le pharynx et bloquant ainsi le passage de l’air, etc. L’apnée du sommeil centrale, quant à elle, se produit lorsque le cerveau cesse de «commander» aux muscles respiratoires leur fonction première. Dans ce cas, la personne n’effectue aucun effort respiratoire. Les tumeurs, le facteur héréditaire et les problèmes hormonaux peuvent également provoquer l’apparition de ce syndrome.

Des complications à court et à long terme
A la question de savoir si tous les syndromes d’apnée obstructive témoignent du même degré de sévérité, le Dr Andary indique qu’ils peuvent être minimes (on parle alors d’hypopnée, lorsque l’obstruction du flux d’air est partielle), modérés ou sévères. Tout dépend de la fréquence des problèmes de désaturation en dioxygène (diminution du pourcentage de la saturation en dioxygène) et du blocage total de la respiration. «Les résultats obtenus par heure donnent des indications quant à la sévérité de l’attaque», précise le pneumologue.
La succession des arrêts respiratoires durant le sommeil de l’individu entraînent des complications tant sur le plan métabolique que sur le plan mnémonique. Au niveau métabolique, l’étude encéphalographique montre que dans cette situation, l’«architecture» du sommeil (ou les étapes du sommeil) devient «anormale», provoquant une baisse du taux d’oxygène dans tout le corps. Diabète, hypertension artérielle, maladies cardiovasculaires, accidents vasculaires cérébraux, troubles urinaires, fatigue, dépression ou troubles sexuels, sont autant de risques causés par l’apnée du sommeil. La mémoire n’en demeure pas moins affectée. Qu’en est-il des traitements?

Un mal curable?
La pose du diagnostic se fait par le biais de la polysomnographie et la polygraphie. La première consiste en une étude du sommeil réalisée durant une nuit complète pour observer les multiples phases du sommeil, la respiration, les ronflements, les mouvements du corps, etc.. La polygraphie reprend les mêmes éléments, sans l’ECG. Selon le Dr Andary, une fois la maladie diagnostiquée, le traitement standard consiste en une ventilation non invasive qui «livrera» de l’air à travers une tubulure reliée par une interface au patient. Le plus souvent, il s’agira d’un masque facial. Utilisé la nuit, cet appareil à pression positive contribue à apporter au malade l’oxygène dont il a besoin, limitant par conséquent les apnées du sommeil. D’autres cas, – surtout lorsque l’origine du problème est morphologique – nécessiteront un acte chirurgical qui visera à éliminer les tissus relâchés obstruant les voies respiratoires. Si l’apnée du sommeil peut avoir des répercussions contraignantes sur le quotidien du malade, il n’en demeure pas moins que divers traitements sont à sa disposition.

Natasha Metni

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