Les législatives françaises se tiendront les 4 et 18 juin 2017 dans la 10e circonscription des Français établis hors de France, qui comprend, entre autres, le Liban. Cette année, 11 candidats se présentent avec leur suppléant. Qui sont-ils? Que proposent-ils?
La 10e circonscription englobe 49 pays du Moyen-Orient et d’une partie de l’Afrique. Cette zone comprend 147 997 Français inscrits sur les registres consulaires, dont 17772 rien qu'au Liban. Lors des législatives de 2012, c’est Alain Marsaud, candidat UMP – aujourd’hui Les Républicains, qui a été élu au second tour. Magazine a rencontré la plupart des candidats et/ou leur suppléant qui se présentent ces prochains jours dans la 10e circonscription.
Alain Marsaud/Laurent Rigaud
(LR et UDI)
Les priorités de Marsaud restent la sécurité, l’enseignement et la santé. «Leur perception est forcément différente selon les pays. Nombre de Français rencontrent des difficultés, raison pour laquelle je compte, grâce aux liens que j’entretiens avec le nouveau Premier ministre, mettre en place les actions refusées par le gouvernement de François Hollande», précise-t-il. Ancien magistrat et chef du service central de lutte antiterroriste au parquet de Paris dans les années 1980, Alain Marsaud souligne que pour affronter le terrorisme «il faut s’appuyer sur les actions passées, tant celles qui ont fonctionné que celles qui ont échoué (…). Le terrorisme est mouvant, année après année, les actes ne se ressemblent pas mais le fond du problème reste le même. L’anticipation est aujourd’hui quasi-impossible tant la menace est présente. Il nous faudra certainement imaginer de nouvelles actions comme, par exemple, la vigilance citoyenne que je souhaite mettre en place».
Amal Amélia Lakrafi/Joseph Moukarzel (LREM)
Spécialiste en cyber-sécurité et chef d’entreprise, Amal Amélia Lakrafi est investie par La République En Marche, aux côtés de son suppléant, Joseph Moukarzel, Doyen de la Faculté d’Information et de Communication de l’Université Antonine. «La victoire de Macron constitue un regain d’espoir pour la France, surtout que la gauche et la droite ont montré leur incapacité à gérer la scène politique», indique Moukarzel. Avec un président rassembleur, notre programme vise à améliorer le pouvoir d’achat, à créer de l’emploi, à accorder une plus grande importance aux écoles publiques, à donner à tous la chance de bénéficier de l’enseignement français à l’étranger. S’ajoutent à ces objectifs une meilleure protection sociale, une fiscalité équitable, une réussite économique doublée d’un soutien des entrepreneurs français à l’étranger et d’une lutte contre la montée du terrorisme. A la question de savoir comment le couple Lakrafi/Moukarzel abordent le scrutin, ce dernier répond: «On a toujours cru que le Liban était de droite. Les dernières élections ont montré que ce n’était pas tout à fait le cas. Le pays se centralise aujourd’hui. La grande force de notre dynamique c’est d’être au centre et de demander à tout le monde de nous rejoindre».
Stéphane Sakoschek/Fabienne Chauvet
(FN et RBM)
Avec 30 ans d’expérience professionnelle et politique dans la Xème circonscription à la disposition des Français expatriés, Stéphane Sakoschek souhaite «assurer une représentation juste et représentative à l’Assemblée Nationale des 10000 Français de la circonscription électorale qui ont voté soit pour le FN, soit pour le Rassemblement Bleu Marine (RBM)». Les 5 points essentiels de son programme sont: santé, sécurité, scolarité, défense des femmes expatriées et fiscalité. Sakoschek mise sur «le fait que 18,71% des Français dans la Xème circonscription se sont mobilisés pour notre parti plus que les autres, qui se croient déjà en territoire conquis». Il compte aussi sur le fait que «de nombreux Français peuvent encore minimiser les dégâts d’un parti monolithique, en votant pour une opposition saine et nécessaire dans une démocratie».
William Guéraiche/Sylvie Marchand
(FI)
Les circonstances de la vie politique française l’ayant poussé à se présenter candidat, William Guéraiche, de la France insoumise, explique que contrairement à l’idée répandue dans les médias, le clivage droite-gauche n’a pas disparu dans la politique française. «Je serai, le 4 juin, le seul candidat de la gauche dans la Xe circonscription des Français de l’étranger», assure-t-il. Le thème de sa campagne? La solidarité. Solidarité entre les membres de la communauté française à l’étranger, entre ces Français et leur pays d’accueil et entre les Français de métropole et ceux de l’étranger. «Je crois fortement au partage des richesses et au rôle fondamental d’un Etat arbitre, interventionniste, le seul à pouvoir imposer l’intérêt général. Néanmoins, je déplore une culture de l’assistanat qui nuit à l’image d’un Etat redistributeur», martèle-t-il. D’après lui, les Français de l’étranger ne sont pas des citoyens de deuxième classe. Ils ont des droits et des devoirs et donc un rôle à jouer dans la refonte du modèle républicain français.
Noémie Potier/Benjamin Chanard (UPR)
Outre la sortie de l’UE, de l’Euro et de l’OTAN, que Potier estime vitale pour la France, l’UPR souhaite mettre au cœur de son action plusieurs grandes thématiques telles que la défense des services publics et des droits fondamentaux, la relance de la production sur le territoire national, le retour à l’universalisme français, l’instauration d’une véritable démocratie économique et sociale, ou encore la baisse rapide et profonde du chômage.
Guillaume de Bricourt/Sylvain Liotard – (Collectif 577 Pour la France)
Installé à Maurice depuis bientôt 9 ans, Guillaume de Bricourt y dirige une société dans le tourisme et est président d’un mouvement d’entrepreneurs fondé en 2015. «Le projet présenté par les candidats labellisés 577 Les Indépendants de la Droite et du Centre, fait l’objet d’un «contrat de législature» décliné dans une loi de programme qui affiche clairement le cap à tenir tout au long de la prochaine mandature», déclare Bricourt. Six orientations y sont développées: une réforme des territoires; une réforme de l’organisation politique et de la gouvernance; l’accès à la croissance, à l’innovation et à l’internationalisation; l’accès à l’éducation et à la formation; une réforme de notre modèle social; et enfin une ambition européenne. La candidate du Parti socialiste, Daad Naffi Bouari s'est retirée pour soutenir LREM.
VOTE électronique
La plupart des candidats interrogés considèrent que l’annulation du vote électronique est intentionnelle, pour priver les Français de l’étranger de l’expression politique et citoyenne à laquelle ils ont droit. Cette annulation de dernière minute témoigne, selon eux, d’une désorganisation des services de l’État.
Natasha Metni