Virus à ADN se transmettant de personne en personne par contact physique, l’herpès demeure un sujet tabou, dont on parle avec difficulté. Magazine tente de répondre aux questions qui pourraient se poser sur cette maladie.
Qu’il soit labial ou génital, l’herpès a la particularité de persister, une fois l’infection «guérie», de manière quiescente dans le corps et plus spécifiquement dans les ganglions nerveux. D’après le Dr Nakhlé Ayoub, dermatologue, tout individu est porteur de ce virus. «Une personne sur 6 connaîtra par la suite des récidives. Celles-ci se présentent sous forme de nombreuses petites vésicules, regroupées, soit au niveau du coin des lèvres, soit au niveau de la région génitale», précise-t-il.
Modes de contamination
Il existe principalement deux types d’herpès. Le type 1, prévalent au niveau du visage et de la bouche et le type 2, incriminé dans les infections génitales. Cette distinction n’est plus tranchée, depuis le changement des mœurs et des différentes pratiques sexuelles, indique le Dr Ayoub. La transmission peut se faire dans le cadre d’un contact direct avec la peau et les organes génitaux, lors de rapports génitaux, oro-génitaux et ano-génitaux. Il faut savoir que les zones ulcérées ou visibles à la surface de la peau sont les plus contagieuses. Mais un individu peut être parfaitement asymptomatique et transmettre le virus à son partenaire. Le risque de contamination n’est jamais nul, même lorsque la «maladie» est en sommeil. D’où l’importance d’éviter les rapports non protégés, même si la protection procurée par le préservatif n’est pas totale.
Quels traitements?
La différence entre les types 1 et 2 n’a pas de pertinence thérapeutique, puisque le traitement est identique et qu'il n’est pas nécessaire, les lésions étant auto-limitées et la guérison survenant au bout de quelques jours. Il faut toutefois penser à instaurer un traitement préventif lorsque les récurrences sont très fréquentes et que les lésions tardent à cicatriser.
Ce programme de prévention peut être envisagé de deux manières. La première consistera à administrer au patient, par voie orale, des agents antiviraux (de l’Aciclovir ou du Valaciclovir). Ces médicaments seront pris soit à dose élevée sur une période très courte (un à plusieurs jours) en prévention, soit à petites doses, sur plusieurs mois. Un autre moyen de diminuer le risque de récurrence est de proposer un traitement immunostimulant à base de zinc qui, en renforçant l’immunité, réduira le risque de récidive. «Très souvent le diagnostic est porté sur les éléments cliniques», certifie le dermatologue.
Natasha Metni