Magazine Le Mensuel

Nº 3083 du vendredi 3 novembre 2017

Il a réussi

Fadi el-Khatib. Du sport aux affaires… à la politique?

Fadi el-Khatib, c’est une brillante carrière, des trophées prestigieux, dont celui de meilleur joueur de basket-ball d’Asie. Lancé dans les affaires, il ne cache pas ses ambitions politiques, les yeux rivés sur le ministère de la Jeunesse et des Sports.

Avec son large sourire, son regard bleu limpide et son 1,98 m, Fadi el-Khatib, surnommé Tiger, a troqué sa tenue de sport contre un pantalon et une chemise qui le font plus ressembler à l’homme d’affaires qu’il est devenu. Il vient de se retirer de l’équipe nationale de basket-ball après une longue et prestigieuse carrière sur les terrains commencée à l’âge de 15 ans. Son seul regret? «Ne pas avoir réussi à remporter le dernier Championnat d’Asie qui se jouait au Liban. C’est le seul trophée qui me tenait à cœur et ça me fait de la peine de ne pas l’avoir gagné». Mais avant de prendre sa retraite, le meilleur joueur d’Asie sera sur les terrains pour deux saisons encore dans l’équipe du club Champville. «Souvent, les gens me disent: on ne peut imaginer les terrains de basket sans toi. Pourtant, je reste lié au monde du sport. Le plus grand trophée que j’ai remporté c’est l’amour et l’estime des gens».

Une vie après le basket
A 38 ans, Fadi el-Khatib a pleinement conscience que tout a une fin. Depuis quelques années déjà, il a commencé à songer à sa vie après le basket-ball. Il y a cinq ans, il fait ses premiers pas dans le monde des affaires et crée une compagnie de nettoyage baptisée Zone 15, gérée aujourd’hui par son épouse. «Nous avons démarré modestement. Aujourd’hui, l’entreprise est classée parmi les meilleures compagnies de nettoyage grâce à un service impeccable et une vision claire». Les activités du champion ne se limitent pas là. Le célèbre joueur au maillot numéro 15 se lance dans l’immobilier à petite échelle. «J’achetais d’anciens appartements que je revendais après les avoir rénovés», explique-t-il.
Il y a quatre ans, l’idée d’un club de sport germe dans son esprit, un club qui serait le plus grand complexe sportif du Moyen-Orient. «J’étais à la recherche d’un concept qui puisse réunir la famille, petits et grands, jeunes et moins jeunes et de manière générale tous ceux qui aiment le sport, sous un même toit». Il rencontre quelques difficultés pour trouver l’emplacement adéquat, pouvant abriter toute la gamme d’activités. Toutes les disciplines sportives figurent au Champs: natation, basket-ball, football, gymnastique, volley-ball, salle de musculation, tennis, etc. ainsi qu’une clinique de physiothérapie et un spa. Aucun effort n’est épargné pour donner satisfaction à la clientèle. Voilà 7 mois que Champs a ouvert la salle de gym alors que le reste des activités a débuté depuis un mois. «Le coach américain de basket-ball, Harry William, vient d’arriver au Liban, où il passera trois ans. Les entraîneurs de football sont des joueurs professionnels et tous nos coachs sont qualifiés». Fort de son expérience, Fadi el-Khatib estime qu’il n’a pas connu d’échec dans sa carrière professionnelle et sportive. «J’étudie chaque pas avant de me lancer. A Champs, en trois mois, nous avons déjà atteint les objectifs fixés pour la première année».    

Dans la politique
Qui dit sport, dit alimentation. Fadi el-Khatib a aussi inauguré un restaurant, un lebanese diner, à la sauce américaine avec un «twist» libanais, qu’il a baptisé Tiger’s. «C’est un concept unique au Liban. Nous avons déjà ouvert un premier restaurant à Champs et dans un an nous projetons d’en démarrer trois autres». Il prépare également le lancement dans six mois d’une chaîne de magasins en relation avec la nutrition.
Des projets, Fadi el-Khatib en a plein la tête. Mais son véritable but est de devenir le prochain ministre de la Jeunesse et des Sports. «Tout le monde m’encourage dans ce sens. C’est quelque chose que je sais faire. Il faut une personne qualifiée, crédible dans le monde du sport et reconnue sur le plan international, qui puisse parler au nom du ministère. J’ai l’expérience nécessaire pour promouvoir les sports individuels qui peuvent propulser le Liban au niveau mondial». D’ailleurs, Fadi el-Khatib représente l’image d’un jeune sportif pour un ministère qui porte bien le nom de la Jeunesse et des Sports. «Je suis accepté par tous les courants et je ne suis affilié à aucun parti. J’ai beaucoup d’espoir». Il croit profondément au rôle des jeunes, qui doivent contribuer au développement du pays. 

Joëlle Seif

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