Magazine Le Mensuel

Nº 3084 du vendredi 1er décembre 2017

Associations

Les enfants du Levant. Sauvegarder l’enfance

Fabienne Blineau est conseillère consulaire Liban-Syrie et élue à l’Assemblée française de l’Etranger. Elle a fondé l’association Les enfants du Levant dont l’action sera centrée sur l’enfance, l’enseignement et la francophonie.


En quoi consiste votre action en tant que conseillère consulaire?
C’est une assemblée composée de 90 conseillers élus par les 443 conseillers consulaires élus au suffrage universel direct. Nous travaillons avec les sénateurs et députés de l’étranger et représentons 2,5 millions de Français de l’étranger. C’est un travail de terrain, pratiquement bénévole. Depuis 11 ans, je suis totalement engagée au Liban. Je me sens d’ailleurs Libanaise de cœur et Française d’origine. Depuis la rupture diplomatique en 2012, la communauté française de Syrie a été rattachée au consulat de Beyrouth. Je me rends régulièrement en Syrie depuis 2014.

Quel est l’objectif de l’association Les enfants du Levant que vous lancez le 1er décembre?
Cette association, que nous lançons avec mon collègue Laurent Rigaud, qui en est le vice-président, aura pour objectif d’apporter un soutien logistique, financier et moral aux enfants et de promouvoir la francophonie et l’enseignement du français dans les pays du Levant. Sont également membres Hala Salem, franco-libanaise, Nisrine Barjoud Hayek et Paula Arnouk franco-syriennes. Cette association est non confessionnelle, apolitique et sans aucun but lucratif.

Votre premier dîner va financer la scolarisation de Kevin…
Kevin est un enfant franco-syrien, qui souffre d’un léger handicap. Il était moqué par ses professeurs et camarades dans l’école publique qu’il fréquentait. C’était un enfant replié sur lui-même avec des problèmes psychologiques. Aujourd’hui, il va à l’école de Tartous, annexe de l’école d’Alep que j’ai inaugurée en octobre 2016. Sa scolarité n’est pas prise en charge car il ne peut suivre le CNED. Je fais mes permanences au sein du Lycée de Tartous, j’ai pu voir sa progression. Il était hors de question de l’abandonner. La guerre est déjà une souffrance. L’école est une annexe de l’Institut ACCAD d’Alep, partenaire de la Mission Laïque Française. Cet institut est une école privée francophone d’Alep, créée pour enseigner aux élèves après la destruction du Lycée français. La rupture diplomatique a entraîné le retrait de la présence française aussi pour les écoles. Les élèves poursuivent leur enseignement grâce au CNED, la MLF restant partenaire.

Quels sont vos projets?
Il manque un laboratoire de sciences dans cette école. Le Lycée français de Tartous est passé de 34 à une centaine d’élèves. Sa création a même encouragé de nombreuses familles syriennes déplacées au Liban à rentrer. L’association travaille étroitement avec l’école St-Joseph-de-l’Apparition à Maad, qui couvre 20 villages de la montagne libanaise et assure un enseignement francophone de qualité.
 

Joëlle Seif

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