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Nº 3086 du vendredi 2 février 2018

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Hawaïenne indienne et autres. La tendance ethnique débarque à Beyrouth

L’offre en matière de restauration se diversifie. Après les sushis, tacos, ou encore burgers, des spécialités originales s’invitent sur le marché libanais. Il est aujourd’hui possible de déguster des cuisines de tous types: hawaïenne, indienne etc.

On connaît tous les sushis, les bistrots français ou encore les restaurants italiens mais très récemment, une nouvelle tendance s’installe à Beyrouth: celle de la cuisine «ethnique». Par ethnique, entendez des spécialités du monde qui sortent de l’ordinaire.
La mode a commencé avec les tacos et spécialités mexicaines, puis très vite, toutes sortes de traditions culinaires étrangères ont été introduites sur le marché libanais comme par exemple la cuisine indienne, marocaine, éthiopienne et même récemment hawaïenne.
Si ces habitudes gastronomiques sont très bien ancrées dans des villes cosmopolites comme Londres ou New York, la question est de savoir si au Liban, la tendance est passagère ou si, au contraire, elle peut durer, voire même, se diversifier.

Une vraie demande
Pour Nagi Morkos, fondateur de la société de conseil en hôtellerie et tourisme Hodema, il s’agit de commencer par définir le mot «ethnique». Il existe depuis longtemps des concepts de ce type comme les sushis qui sont déjà bien implantés sur le marché local et qui se sont même introduits dans les mœurs. «Aujourd’hui, vous pouvez trouver des sushis sur les cartes de nombreux restaurants au Liban», souligne-t-il. Pour l’expert, la croissance annuelle d’ouvertures de restaurants montre, en premier lieu, qu’il existe une vraie demande sur le marché, ce qui pousse les créateurs à se diversifier et à innover pour se différencier.
«La croissance annuelle du nombre d’enseignes montre que le secteur de la restauration reste au Liban une valeur refuge, explique-t-il. Le succès des marques libanaises à l’étranger montre aussi les possibilités de développement à l’international qui existent et convainc donc les professionnels de se lancer dans de nouveaux projets.»
Ainsi ces deux dernières années, plusieurs nouveaux concepts se sont développés. C’est le cas par exemple de La Taqueria del Jefe inaugurée en 2016 à Gemmayzé. Le concept est importé de New York où l’un des partenaires du projet a découvert les «bars à tacos» et a eu envie de l’introduire au Liban.
Justin Fong, une des parties prenantes du concept explique que pour lui, tous les ingrédients étaient réunis à Beyrouth pour accueillir cette tendance. «Je ne connais pas un pays au monde plus diversifié que le Liban: les Libanais ont beaucoup voyagé. En plus, le quartier de Gemmayzé que nous avons choisi est l’un des plus cosmopolites: il y a beaucoup d’étrangers ou de Libanais qui ont vu du pays. Pour nous, tous les ingrédients étaient là pour accueillir un concept comme la Taqueria». L’établissement est ouvert uniquement le soir et le ticket moyen oscille entre 30 000 et 40 000 livres libanaises. Justin Fong indique écouler quelques 400 tacos par soirée.
Non loin de la Taqueria, à Mar Mikhael, Motto se présente comme un «incubateur pour les nouvelles cuisines». Ici, il est possible de déguster des spécialités en tous genres, différentes d’un jour à l’autre. Cuisine indienne, sri lankaise, syrienne revisitées à l’italienne… L’idée est que les jeunes talents en matière de cuisine puissent tester à Motto leurs spécialités auprès du public pour un jour peut-être pouvoir ouvrir leur propre restaurant. Le consommateur déguste ici le menu du soir et paie ce qu’il estime «juste».

Les Poke bowls
Dernière tendance sur le marché: les Poke bowls, cuisine traditionnelle hawaïenne. Carl Massoud et Stéphanie Hallassou ont choisi d’introduire le concept sur le marché libanais en mars dernier avec Maolo. «J’ai eu l’idée à Bogota, quand j’ai découvert ce concept, j’ai tout simplement adoré, explique la cofondatrice du projet. Les couleurs, les produits… Et surtout, nous avons toujours besoin de concepts sains».
Pourquoi la cuisine ethnique est-elle en vogue à Beyrouth? «Les Libanais sont toujours friands de nouveaux concepts, répond l’entrepreneure. Ils ont ce côté aventurier qui les rend curieux. Les Poke bowls permettent au consommateur de se constituer eux-mêmes leur portion, ce qui répond au besoin de bien manger également très tendance en ce moment».
Le ticket moyen est de 16 dollars et les fondateurs disent en écouler une centaine chaque jour. Les créateurs du concept ont déjà franchisé Maolo à Dubaï et annoncent préparer le lancement de trois autres restaurants.
Si la tendance ethnique a définitivement débarqué à Beyrouth, pour Nagi Morkos, il ne s’agit encore que des prémices. «Le consommateur libanais accorde beaucoup plus d’importance au service qu’à ce qu’il trouve vraiment dans son assiette, explique-t-il. Il ne fait pas vraiment la différence entre la cuisine chinoise, vietnamienne ou coréenne. Si l’offre commence à plus se diversifier, il faudra attendre encore quelques temps pour voir si la tendance va être éphémère ou alors réellement s’inscrire dans la durée».

Soraya Hamdan

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