Magazine Le Mensuel

Nº 3090 du vendredi 1er juin 2018

Musique

Hugh Coltman à Liban Jazz. Hymne à la joie

Liban Jazz et Eléftériadès présentent Hugh Coltman’s Brass Band, le jeudi 7 juin au Music Hall. Le fondateur de Liban Jazz, Karim Ghattas, nous parle de cet artiste et de son album, Who’s happy?
Dès la première écoute de l’album Who’s happy?, l’émotion d’une découverte, d’une belle découverte! «La mission première d’un festival, je crois, affirme Karim Ghattas, fondateur de Liban Jazz, est de faire découvrir aux gens des choses nouvelles et pas seulement des têtes d’affiche, d’ouvrir les yeux et les oreilles du public à des nouveautés, à une façon différente de faire les choses, sinon on tourne en rond». En un mot, être au cœur des musiques actuelles: telle est l’identité de Liban Jazz. 

COMPOSITION ORIGINALE
Hugh Coltman est dans le feu de l’actualité internationale. Depuis 2016, en découvrant son album Shadows, un hommage à Nat King Cole, Karim Ghattas, séduit par sa force créative, voulait l’inviter à venir au Liban. Mais question de temps et de contraintes, – à Liban Jazz, Karim Ghattas essaie le moins possible de mettre en place des concerts hommage, mais de favoriser la musique originale composée par les artistes –, ce ne fut pas fait. Entretemps, en 2017, Hugh Coltman est élu «Voix de l’année» aux Victoires du Jazz. Un an plus tard, en mars 2018, il sort l’album Who’s happy?
Les choses se mettent en place: Hugh Coltman sera à Liban Jazz, le 7 juin, au Music Hall. Accompagné par son compagnon de toujours, Freddy Koella (guitariste de Bob Dylan et Lhasa pour ne citer qu’eux), et entouré d’un brass-band de 8 musiciens triés sur le volet, il présentera au public libanais son nouveau projet en tête d’affiche des plus prestigieux festivals de jazz cet été.
«C’est un artiste très séduisant, affirme Karim Ghattas, car il est très naturel, très spontané, et monte les projets auquel il croit. C’est ce type d’artiste que j’aime défendre et présenter au public de Liban Jazz». Mais n’est-ce pas un risque que de présenter un artiste peu connu au Liban? «Bien sûr, répond-il, mais ce ne sera pas la première fois et j’espère pas la dernière. Il y a un public qui me fait confiance pour ça». D’ailleurs, le spectacle se présente sous deux formes, soit le full big band, soit une formation plus réduite, «qui aurait été un choix de producteur très judicieux au Liban». Mais Karim Ghattas a choisi de miser sur la musique, de présenter un line-up de 9 musiciens extrêmement festif; «une idée séduisante pour le public, car ça va être une fête du blues et une grande fête de fanfare. C’est à la fois élégant et dansant, poursuit Karim Ghattas. Un véritable hymne à la joie».
Britannique vivant en France, c’est à la Nouvelle-Orléans, Louisiane, que Hugh Coltman pose ses valises musicales, le temps d’un album, Who’s happy?, «un voyage aux racines du blues», comme l’écrit Télérama. Enregistré dans les studios Esplanade, qui occupent une ancienne église, sa voix en sort éraillée, entre la forte climatisation à l’intérieur et la chaleur moite de l’extérieur. Résultat, une voix rayée faite pour le blues, raconte Karim Ghattas.
«J’écris l’histoire de Liban Jazz. Je ne fais pas des concerts compliqués, expérimentaux, ou intellectuels. Je fais des concerts qui me ressemblent. Je crois beaucoup à l’émotion, et un beau concert est celui dont on retient ne serait-ce que quelques instants d’émotion. Là, je suis convaincu qu’il y en aura», conclut-il.

Le 7 juin, au Music Hall, à 21h (ouverture des portes à 20h).
Billets en vente au Virgin Ticketing 01 999 666.

Nayla Rached
 

Related

Ayyam de Warda el-Jazaïria. Un appel par-delà le temps

Beirut & Beyond. Pour une scène artistique indépendante

Résonance sacrée. Bach et Mozart pour faire taire les guerres

Laisser un commentaire


The reCAPTCHA verification period has expired. Please reload the page.