Organisé par 62 Events by Josyane Boulos, un événement exceptionnel attend le public francophone: Isabelle Adjani sera à Beyrouth, au musée Sursock, le mardi 5 juin, à 21h, pour présenter Lectures intimes: de Duras à Dickinson.
Isabelle Adjani s’est dévêtue de sa peau d’actrice pour enfiler celle de lectrice, pour dire, lire, vivre et vibrer avec le public aux mots de Marguerite Duras, Emily Dickinson, Françoise Sagan, Anne Dufourmantelle, Maria Casarès, Camille Laurens ou la Présidente de Tourvel, la Reine Margot. Elle nous emmènera au gré de ses Lectures intimes: de Duras à Dickinson, une lecture proposée par Valérie Six, le mardi 5 juin, au cœur de l’un des plus beaux écrins de Beyrouth, le Musée Sursock, à 21h. «Ce spectacle est une sorte de musée imaginaire, estime le magazine Diacritik, un herbier littéraire… Ce sont des variations sur l’amour, c’est profond et léger, parfois drôle, tout le temps poétique».
Isabelle Adjani a découvert le monde de la lecture tout récemment, écrit-elle dans sa note d’intention. «Il m’était assez étranger. Non pas en tant que spectatrice mais comme comédienne. J’ai ressenti là un plaisir d’une nature inconnue… Ce fut comme une révélation, qui a produit une exaltation nouvelle. On rentre dans le texte, cela se fait de façon vibratoire, entre le frémissement qu’il y a dans l’écoute du public et le frémissement de la diction. C’est son écoute qui vous guide. Et c’est si inattendu de sentir les gens à ce point captifs sur une voix seule, parfois seulement accompagnée, mais subtilement, de musiques».
Du cœur du musée Sursock, se feront subtilement entendre des notes de Ravel, Thomas Enhco, Georges Delarue, Phil Glass, Goran Bregovic, Schuman. Et une voix. Isabelle Adjani dira des mots de simple prose, de ceux qui d’abord n’ont l’air de rien, mais posent des jalons et emmènent très loin. «Ecriture, solitude»: Marguerite Duras les fait sonner comme un diapason. «Attente, amour»: Camille Laurens prend la relève, déjà à mi-chemin entre l’auteur et son personnage. Avec la Présidente de Tourvel, le seuil de la fiction est franchi. Dès lors, Anne Dufourmantelle, Maria Casarès, Françoise Sagan complètent les lectures intimes d’Isabelle Adjani. Les derniers mots, c’est Patrice Chéreau qui les aura, lui qui a dirigé Isabelle Adjani dans un de ses rôles majeurs, La Reine Margot.
Dans son «musée imaginaire», Isabelle Adjani entrecroise les mots des autres comme les fils rouges d’une histoire qu’elle tisse devant nous, pareille à un secret qui ne peut se partager que dans l’intimité du théâtre, que face à «un public qui vous offre sa confiance, écrit-elle encore, pour qu’au moins un peu de ce moment de théâtre fasse une différence. Qu’il permette de pénétrer une autre réalité qui met entre parenthèses la vie quotidienne. Ce sont des moments précieux. Peut-on vivre sans? Je ne crois pas».
Des mots de l’intime, des mots du théâtre, une voix, une présence sur scène, Isabelle Adjani, et la magie opère. «Le temps s’arrête, toujours selon Diacritik, c’est un vertige, un gouffre et en même temps une clairière, un endroit calme et doux comme un premier jour de printemps. Vraiment, quelque chose coagule et on entre dans la zone du sacré, on s’approche plutôt, on reste au seuil du sacré, devant le Temple, mais on perçoit tout».
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Nayla Rached