Hezbollah la Galilée dans le viseur
Des sources libanaises ont confirmé l'information révélée fin août par le site israélien Debka selon laquelle le Hezbollah aurait construit des répliques de colonies israéliennes, dans le nord de la Békaa. Le site électronique, opéré par des spécialistes du renseignement israélien, a écrit que le Hezbollah entraînait des unités d'élite à prendre d'assaut et à occuper des villes et villages israéliens dans la Galilée, dont des répliques ont été construites du côté libanais de la frontière avec la Syrie. Des médias israéliens avait annoncé, le 23 août, que l'armée israélienne avait elle aussi édifié, sur les hauteurs du Golan occupé, six répliques de villages du Liban-sud, où les troupes s'entraînent aux techniques d'assaut. Tous ces préparatifs d'un côté comme de l'autre préfigurent de ce que sera la prochaine guerre entre Israël et le Hezbollah, si elle venait à éclater.
Abou Malek al-Talli est vivant
L'ancien chef de l'ex-Front al-Nosra dans la chaîne de l'Anti-Liban, Abou Malek al-Talli, est toujours en vie et dirige des unités du groupe extrémiste dans la province d'Idleb, affirme une source syrienne bien informée. Cette nouvelle dément les informations selon lesquelles Jamal Hussein Zeynia — son vrai nom — aurait été tué lors de combats avec d'autres factions radicales. Il s'était rendu célèbre en kidnappant 13 religieuses du monastère grec-orthodoxe de Sainte-Tècle, à Maaloula, qu'il a libérées en mars 2014 contre le versement d'une rançon payée par le Qatar.
Le danger terroriste n'est pas écarté
Le président de la République, Michel Aoun, ne rate pas une occasion de souligner devant ses visiteurs que la menace terroriste a pratiquement été écartée au Liban après le démantèlement des réseaux du groupe Etat islamique de l'ex-Front al-Nosra. Le chef de l'Etat aurait même dit à l'un de ses visiteurs: «Si l'on découvre une cellule de Daech au Palais présidentiel, c'est qu'il y en a encore ailleurs au Liban». Certes, les services de sécurité ont fait, ces dix-huit derniers mois, un gros travail pour éliminer le danger terroriste, mais l'arrestation en juillet et en août de plusieurs suspects qui projetaient de perpétrer des attentats contre l'armée libanaise et d'autres cibles dans la banlieue sud de Beyrouth pour le compte de l'EI montre que la capacité de nuisance de cette organisation n'est pas complètement écartée. Des sources de sécurité s'attendent à un regain d'activité des groupes terroristes, surtout que Daech serait parvenu à se réorganiser dans la région d'al-Anbar, en Irak, et souhaiterait le montrer à ses partisans.
50
personnes quitteraient tous les jours clandestinement le Liban pour l'Europe afin de tenter d'y obtenir le statut de réfugiés, selon des sources bien informées. La plupart des candidats à l'exil sont syriens mais il y a aussi quelques Palestiniens et, beaucoup plus rarement, des Irakiens. Le voyage vers l'Europe, organisé par des réseaux de passeurs professionnels, coûterait quelque 8 000 dollars par individu. Les réfugiés sont débarqués à Chypre ou sur une des îles grecques.
Avertissements
Des services de sécurité libanais ont recu des informations sur de possibles troubles dans certains camps palestiniens. L'accroissement des tensions régionales, caractérisées par l'affrontement saoudo-iranien par proxys en Irak, au Yémen, en Syrie et au Liban, pourrait pousser des groupuscules à essayer de provoquer des incidents sécuritaires qui pourraient être exploités à des fins politiques. Les services de sécurité ont accru leur surveillance des foyers de tensions potentiels dans les camps.
Recrutement
Les recruteurs israéliens n'ont jamais été aussi actifs sur les réseaux sociaux pour pousser de jeunes Libanais à collaborer avec leurs agences de renseignement, affirme une source de sécurité libanaise. Le profil recherché par les services israéliens est celui de jeunes hommes et femmes dans la vingtaine, actifs sur les réseaux sociaux et ne craignant pas d'afficher leurs opinions sur la Toile. Une fois recrutés, ces apprentis espions sont chargés soit de collecter des informations au Liban, soit de relayer une propagande destinée à approfondir les dissensions confessionnelles et sectaires. Fin août, les services de sécurité ont arrêté deux suspects d'une vingtaine d'années à Beyrouth. Un drapeau israélien a été retrouvé au domicile de l'un d'eux.
Qoussair et ses environs
Exclus du processus du retour
Des responsables de campements de réfugiés syriens dans la Békaa, interrogés par des médias locaux et internationaux, ont affirmé que les déplacés qui sont retournés chez eux ne sont pas inquiétés par les autorités syriennes et ont pu retrouver leurs maisons et leurs biens sans difficultés. Ils ont ajouté que le plus sérieux problème auquel sont confrontés ce qui rentrent est l'absence d'opportunités d'emploi. Le processus du retour concerne essentiellement les habitants des villes et villages du Qalamoun occidental, comme Yabroud, Qara, Flita… Ce ne sont plus uniquement les femmes et les enfants qui rentrent, mais aussi les jeunes hommes, après que les autorités syriennes aient accordé un délai de six mois avant qu'ils ne fassent leur service militaire. Toutefois, la ville de Qoussair et les localités environnantes sont pour l'instant exclues du processus du retour. Cette région «sensible», située face au Hermel, est une place forte militaire du Hezbollah.
La question des armes sur le tapis
Des milieux politiques du 14-Mars assurent que la question des armes du Hezbollah, évacuée du débat public depuis des années, va revenir sur le tapis dans les prochaines semaines. Des sources proches du 8-Mars confirment que ce sujet risquait de revenir au centre du débat national, dans le contexte des fortes pressions exercées par les Etats-Unis et ses alliés sur le Hezbollah. La Chambre des représentants aux Etats-Unis a adopté une loi, jeudi 27 septembre, renforçant les sanctions contre tous ceux qui «aident le Hezbollah à recruter, armer et entrainer des combattants». Ces sources s'attendent à un face-à-face autour de la Résistance lors de la rédaction de la déclaration ministérielle.
Qui a arrêté Bahaeddine Houjair?
Les avis des experts sécuritaires sont partagés sur le rôle attribué par les services de sécurité au suspect palestinien Bahaeddine Houjair dans le double attentat suicide contre l'ambassade d'Iran, en 2013, et dans d'autres activités terroristes. Cheikh Houjair avait été arrêté, le 18 septembre, à l'intérieur du camp d'Aïn el-Héloué, à la suite d'une opération menée par quatre hommes encagoulés accompagnés par un habitant du camp. Il a été embarqué de force dans une voiture pour être livré aux services de renseignement de l'armée. Selon certaines informations, il aurait été appréhendé par le Fateh, mais le mouvement présidé par Mahmoud Abbas a nié toute implication dans cette opération. Malgré son jeune âge, Bahaeddine Houjair est considéré comme un des plus influents prédicateurs du camp. Il aurait formé des dizaines de jeunes islamistes dont certains ont rejoint les organisations terroristes. Mais sa famille et plusieurs connaisseurs de la scène palestinienne assurent que lui-même n'est impliqué dans aucune action violente.
Joseph Aoun critiqué par le 8-mars
Certains milieux proches du 8-Mars regardent d'un œil suspect les excellentes relations qu'entretient le commandant en chef de l'armée, le général Joseph Aoun, avec les autorités militaires américaines, notamment le Pentagone et le Commandement central US. Des personnalités du 8-Mars affirment, en petit comité, que «l'armée libanaise n'a jamais été américanisée à ce point», et soulignent que «le général Aoun ne se fait pas prier pour se rendre en visite officielle aux Etats-Unis, où un accueil exceptionnellement chaleureux lui a été réservé lors de ses deux visites précédentes". D'autres personnalités vont plus loin, en reprochant au commandant en chef d'avoir pris l'option exclusive américaine au niveau de l'armement, de l'entraînement et même de l'uniforme.
Sûreté générale
Un œil sur la sécurité économique
Alors que les rumeurs visant à semer la panique au sein de la population sur un prochain effondrement de la livre libanaise se multiplient, la Sûreté générale (SG) a redoublé de vigilance. Car la mission de cette agence est aussi de protéger la «sécurité économique». Ses prérogatives lui autorisent un accès facile aux données des banques et des grandes institutions économiques et financières du pays, aussi bien dans les secteurs public que privé. C'est dans le cadre de cette mission que la SG a réussi à démanteler un réseau irakien qui essayait de faire chanter certaines banques libanaises, pour tenter de récupérer des dépôts qui auraient appartenu à Saddam Hussein.