«Bien plus qu’un fils de, Kyle Eastwood est un jazzman de renom ainsi qu’un compositeur de bandes-originales réputé», écrit Rolling Stone. Kyle Eastwood donnera un concert le 7 novembre au Music Hall Starco dans le cadre de Liban Jazz. E-interview
Lors de votre concert, vous présenterez au public libanais votre dernier album In transit, dans lequel vous mêlez standards, des compositions des films d’Ennio Morricone et des compositions originales. Quelle est la raison de ce mélange ?
Depuis que je m’en rappelle, je suis attiré par tous les genres musicaux, et je puise mon influence de différents styles de musique. J’ai grandi en écoutant du jazz à la maison, puisque mes parents sont de très grands fans de jazz et de blues. Mais j’ai grandi aussi en écoutant la radio, dans les années 70, 80; j’ai donc aussi dans mes bagages de la pop, du R’n’B, du funk. Etant exposé au cinéma dès mon plus jeune âge, j’ai développé également un amour pour les grands compositeurs de bandes son. J’ai eu de la chance de pouvoir beaucoup voyager dans ma vie et de découvrir la musique de différents pays et cultures. Je n’ai jamais pensé à mettre des cloisons en ce qui concerne la musique, je suis mon instinct; ce que j’aime et ce que je n’aime pas. Et je citerai là-dessus, le grand Duke Ellington: «Il n’y a que deux genres de musique: la bonne et la mauvaise».
Entre le studio et le live, quelles différences?
J’aime travailler en studio, mais je crois que j’aime plus jouer en live. Pour mes multiples albums, on entre en studio avec les musiciens et on enregistre en live comme si on donnait un concert. Je crois que c’est de cette manière que le jazz est le mieux représenté.
La composition d’une bande son est sûrement différente de la composition de tout autre album, quel est votre modus operandi dans ce cas-là?
Pour la composition d’une bande son, la première chose que je fais est de visionner le film de bout en bout dans sa mouture finale ou presque finale. Puis je choisis trois ou quatre scènes que j’estime avoir besoin de musique et d’être mises en avant et que je revois à plusieurs reprises. Puis j’emporte à la maison ces scènes-là, enregistrées sur un support DVD, et je les accompagne au piano en essayant de leur trouver une belle mélodie ou un motif musical. Puis j’enregistre des demos sur mon ordinateur avant d’entamer la phase finale: l’enregistrement en studio avec musiciens et orchestre.
Vous avez grandi dans une famille passionnée de jazz, quelles ont été vos influences?
J’ai grandi avec des parents qui écoutaient beaucoup de jazz Big Band, comme Duke Ellington, Count Basie, Stan Kenton. J’écoutais également Stan Getz, Miles Davis, Oscar Peterson et Ben Webster. A partir de là, je suis parti tout seul à la découverte d’autres jazzmen et d’autres albums.
Le Jazz est souvent perçu comme une musique hermétique et complexe, comment la présenteriez-vous à une personne réfractaire à en écouter?
Comme je l’ai déjà dit, je suis influencé non seulement par le jazz mais par différents styles de musique; et cela se reflète dans mon écriture et mes compositions. Je crois que dans ma musique, il y en a pour tous les goûts. Et j’espère que les auditeurs l’écouteront avec une ouverture d’esprit pour pouvoir en juger eux-mêmes, au lieu de rester sur l’impression qu’ils n’aiment pas le jazz.
Quelle est votre relation avec la basse?
J’ai toujours aimé le drum’n bass. J’ai commencé très jeune à apprendre le piano et vers l’âge de 12 ans j’ai également appris à jouer de la guitare. Deux années plus tard environ, j’ai touché à la basse et cela m’est venu tout naturellement. Peut-être que c’est la basse qui m’a choisi!
Présentez-nous les musiciens de votre quintet qui vous accompagneront lors du concert au Liban. Et comment se passe la collaboration sur scène et en studio?
Mon groupe régulier est composé de Quentin Collins à la trompette, Brandon Allen aux saxophones, Andrew McCormack au piano et Chris Higginbottom à la batterie. Cela fait plus de dix ans que le pianiste et le trompettiste m’accompagnent, et quatre ans pour le saxophoniste et le batteur. Au fil des années, nous avons développé une véritable affinité musicale et une relation amicale. Nous composons de la musique ensemble et ils contribuent à l’arrangement des chansons que nous jouons et enregistrons. Nous passons de très bons moments ensemble à jouer et en tournée.
C’est votre première visite au Liban? Avez-vous des attentes particulières du public libanais?
Oui, ce sera ma première visite au Liban, et je suis très excité à l’idée de venir. J’ai entendu beaucoup de belles choses sur la ville, et j’ai d’ailleurs plusieurs amis du Liban. J’ai toujours trouvé que les Libanais étaient chaleureux et amicaux. J’aime aussi la nourriture libanaise, ainsi que l’art, la musique et la culture du Liban. Je suis donc très impatient de venir. A bientôt!
Nayla Rached