Magazine Le Mensuel

Nº 3096 du vendredi 7 decembre 2018

Assurance general

Nassib Nasr, directeur Moyen-Orient d’Apave. Pour la création du Colibac

Nassib Nasr, directeur régional Moyen-Orient d’Apave, réclame la création du Colibac (Comité libanais d’accréditation) afin d’homogénéiser l’accréditation des certificateurs, inspecteurs et laboratoires techniques.
 

Comment devenir un agent technique de contrôle au Liban?
Pour devenir contrôleur technique dans le domaine du bâtiment, il faut être détenteur d’un diplôme d’ingénieur, de préférence civil, électrique ou mécanique. Ensuite, il faut avoir travaillé un certain temps comme employé au sein d’un bureau de contrôle afin d’apprendre le mécanisme du métier et la façon dont le contrôleur approche les projets. Il ne faut pas oublier que nous ne sommes pas des contrôleurs de police ou des experts assermentés. Notre approche se base sur une méthodologie précise et normative dans le cadre des normes et réglementations techniques en vigueur, d’où la nécessité de passer plusieurs mois pour en apprendre les engrenages*. Ceci dit, la demande volontaire de formation sur les sujets techniques n’est pas énorme au Liban alors que dans les pays industrialisés, la formation professionnelle continue est boostée par une obligation et un cadre règlementaire et par des systèmes d’habilitation liés souvent aux assurances. Nous constatons une augmentation sensible de la demande, d’où la réflexion sur le marché qui serait en train de mûrir à feu doux.
 
Le seul texte réglementaire au Liban est celui du décret 7964 définissant le métier de contrôleur ainsi que sa qualification avec un parallélisme avec la loi française (Spinetta). Que proposez-vous dans ce domaine?
Ce texte a l’avantage d’exister. Toutefois, il reste à notre avis assez subjectif quant à la qualification des contrôleurs et vu le contexte libanais, les abus peuvent facilement avoir lieu. Il faut recadrer le texte et donner plus de pouvoir aux autorités afin qu’elles puissent vraiment s’assurer de la structure légale et opérationnelle des contrôleurs demandant à être qualifiés. Il faut aussi créer au plus vite le Colibac afin d’homogénéiser l’accréditation des certificateurs, inspecteurs et laboratoires techniques dans le pays.

Le mot risque est-il défini légalement pour protéger les rapports des contrôleurs?
Le métier du contrôleur technique est évolutif et s’adapte aux besoins techniques et industriels du marché, qui sont en perpétuel changement. Apave en donne bien l’exemple par son acronyme qui se rapportait à l’inspection des appareils à vapeur au XIXème siècle et l’électricité est venue s’y ajouter au début du XXème  siècle. L’exercice reprend en continu jusqu’à nos jours où on se retrouve en train de suivre des normes internationales pour la protection de l’environnement, des contrôles par drones, etc. Quant à la définition du mot «risque technique» au Liban, nous n’avons pas assez de recul ni de jurisprudence en la matière afin de présenter une réponse complète. L’introduction de l’assurance obligatoire aidera énormément dans cette tâche.

Lilianne Mokbel
 

 

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