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Nº 3101 du vendredi 3 mai 2019

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Hôpitaux haut de gamme et cliniques privées. Des prestataires de soins de qualité

Les têtes couronnées, les dirigeants politiques et les grosses fortunes du monde arabe viennent au Liban pour se faire soigner. Ce n’est un secret pour personne, leurs séjours hospitaliers sont fortement médiatisés. Pour maintenir le niveau, les hôpitaux ne lésinent pas sur les moyens.

Beyrouth était connu pour être l’hôpital des Arabes au XXème siècle. Au début du XXIème, la capitale libanaise a gagné des galons dans ce domaine. Les hôpitaux universitaires, les hôpitaux haut de gamme et les cliniques privées se multiplient, se livrant une concurrence en termes «de fournisseur de soins de santé de qualité».
L’excellence étant leur mot d’ordre, ils ne lésinent pas sur les investissements. Ils se dotent d’équipements médicaux à la pointe de la technologie et n’hésitent pas à les renouveler. Chacun, dans une ou plusieurs spécialités chirurgicales, cherche à devenir la référence en termes de performance. Ils recrutent les meilleures ressources humaines au niveau des médecins et des cadres d’aides-soignants compétents.

Les enquêtes ont montré que le Libanais aurait tendance à choisir a priori son médecin traitant et à le suivre dans l’établissement où il opère. Ce comportement des patients locaux a encouragé de nombreux hôpitaux au Liban à attirer les médecins les plus qualifiés. Le pays du cèdre bénéficie d’une formation académique et pédagogique avancée au sein de sa population, dont une grande partie est orientée vers les soins de santé. Il y aurait 3,54 médecins pour 1 000 individus, soit le double de la moyenne de la région. Le niveau élevé d’éducation dans d’autres secteurs, telle que la technologie, permet également aux hôpitaux libanais de rester compétitifs dans la région en améliorant les services offerts et en modernisant leurs équipements.

Offre excédentaire
Le système libanais est dominé par le secteur privé, qui fournit 90% du total des services selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Toutefois, l’absence de réglementation du secteur privé a conduit l’industrie à avoir une offre excédentaire d’hôpitaux privés concentrés dans un domaine. Le secteur hospitalier souffre de distorsions à différents niveaux, notamment une répartition géographique inégale. Le Libanais jouit  actuellement d’une espérance de vie moyenne de 80 ans contre 73,4 ans dans la région. Cette bonne moyenne est principalement imputable aux dépenses de santé élevées par habitant et aux normes de soins de santé supérieures à la moyenne. Cependant, l’espérance de vie des personnes est liée à un nombre croissant de maladies chroniques et à un besoin accru de soins de santé. Une augmentation de l’espérance de vie aura un effet positif sur l’utilisation future des services hospitaliers. Les dépenses totales par habitant au Liban ont augmenté à un taux moyen de 3,81% entre 1996 et 2011. Après 2011, on a constaté une hausse remarquable de ces dépenses, enregistrant une moyenne de 6,32%. En 2014, les dépenses de santé par habitant étaient de 622$, figurant parmi les plus élevées dans le monde.
Le droit aux soins de santé. L’Etat libanais a reconnu par une loi le droit de chaque citoyen à bénéficier de soins médicaux à la lumière des principes du droit de l’homme à vivre dans la dignité. La loi sur les droits des patients et le consentement éclairé a été promulguée le 11/2/2004, stipulant que «le patient a le droit, dans le cadre d’un système de santé et de protection sociale, de recevoir des soins appropriés à sa situation dans le respect de l’éthique médicale. Cette loi a prévu le droit d’accès aux informations et la nécessité d’approuver le travail médical. Parallèlement, selon les chiffres du ministère de la Santé, 249 000 patients ont été admis dans les hôpitaux publics en 2018. En outre, grâce au contrôle d’une tierce partie (TPA) la facture hospitalière a reculé à 4,3% des crédits alloués à l’hospitalisation en 2018 contre 11,6% en 2016. Il faut souligner que le ministère de la Santé a reçu sur sa hotline (1795) 1 214 appels répartis comme suit: 29% des plaintes relatives à la sécurité de l’alimentation; 27% des plaintes contre les hôpitaux publics et privés.
En conclusion, les dépenses publiques de santé, exprimées en pourcentage des dépenses totales, ont diminué et les dépenses totales consacrées à la santé par habitant ont augmenté, ce qui indique un transfert du fardeau de la facture médicale et de santé du gouvernement aux ménages.
Le Liban compte 134 hôpitaux privés dont 4 sont des hôpitaux universitaires. La plus forte concentration d’hôpitaux privés se trouve au Mont-Liban, suivi du Liban-nord, le nombre le plus faible se trouvant à Nabatiyé.

Liliane Mokbel

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