Magazine Le Mensuel

Nº 3045 du vendredi 18 mars 2016

Musique

Résonance sacrée. Bach et Mozart pour faire taire les guerres

C’est sous l’intitulé Résonance sacrée que le Selecteum des arts et des sciences a organisé une soirée musicale à la cathédrale Saint-Louis des Pères capucins.

Le centre culturel Selecteum des arts et des sciences poursuit sa mission musicale et humaine. Pour le dernier concert en date organisé par le centre, rendez-vous à la cathédrale Saint-Louis des Pères capucins, au centre-ville de Beyrouth. Une soirée musicale envoûtante, presque sacrée, avec des musiciens exceptionnels et un programme minutieusement choisi.
Bach, mais aussi Mozart, ainsi que d’autres compositions ont éveillé et titillé les sensations et le talent des musiciens invités à partager ce moment de sérénité avec un public venu nombreux. Sur «la scène», l’estrade dressée de la cathédrale, le Quatuor Musique del Tempo avec Brin Hashim et Michel el-Murr aux violons, Samir Amouri à la viola et Anastasia Yartseva el-Murr au violoncelle, le quatuor du centre Selecteum, qui s’est déjà produit sur des scènes internationales, comme l’ancien palace des Romanov situé dans le domaine impérial de Kolomenskoye à Moscou et le théâtre de l’Orchestre philharmonique de Minsk, et qui se produira, lors de la prochaine saison printemps-été, à l’Université de Californie et à la place Rouge de Moscou, ainsi qu’au Centre culturel de la musique classique à Naples. Mais retour à Beyrouth, où le Quatuor, ce soir-là, entoure les célèbres musiciens invités: Wissam Boustany et sa flûte, Tatiana Primak Khoury face à son piano et Zaher el-Sebaaly à la contrebasse. Tous ensembles, habités par la grâce de la musique et de l’endroit, ils ont donné corps, sons et sonorités à cette soirée présentée sous le signe de la «Résonance sacrée».
Durant plus d’une heure, les musiciens, aux formations riches et diverses, avec virtuosité et sensibilité, ont touché le public par leurs interprétations musicales: le Concerto pour flûte en E mineur de Johann Sebastian Bach et le Concerto pour piano No 21 en C majeur de Wolfgang Amadeus Mozart. Dans la cathédrale, une ambiance spirituelle et sereine qui ravit l’audience composée de grands amateurs de musique classique, parmi lesquels notamment les ambassadeurs au Liban des Etats-Unis, de Pologne et de Chine, de hauts responsables des ambassades de Russie, de la Corée du Sud, d’Allemagne et de Hollande, ainsi que de nombreuses personnalités du monde culturel, à l’instar d’Hélène Badaro, présidente du Musée archéologique à l’AUB et membre du Festival de Baalbeck, Nabil Nassif, président du Programme Zaki Nassif pour la musique à l’AUB…
Bach, Mozart et avant que le Quatuor n’interprète, en compagnie de Wissam Boustany, le morceau Carmen Fantasy for flute and string quartet de Georges Bizet, le flûtiste libanais, réputé pour son sens de l’humanité et sa capacité à transmettre son message humanitaire à travers la musique, a emporté l’audience par un cri musical de sa propre composition Broken Child qui incarne la douleur des enfants souffrant à cause des guerres et de la discrimination.
Dans son discours de clôture, avant le vin d’honneur offert dans la salle polyvalente de la cathédrale, Dédé Hourani, présidente du centre Selecteum des arts et des sciences, a affirmé que le Liban, tout comme le monde entier, a besoin d’une résonance sacrée et spirituelle, pour remplacer les cris et les dégâts des guerres, et que les peuples puissent jouir de la paix et de la sécurité. Remerciant les musiciens, elle a salué leur excellente performance et la valeur ajoutée de chacun d’eux, avant de mettre en évidence les spécificités de chacun des deux grands compositeurs classiques interprétés ce soir-là, Bach, «un musicien de génie», «un musicien éternel» qui a ouvert toutes grandes les portes de la musique, suivi par une multitude de compositeurs et musiciens comme Haydn, Beethoven, Chopin et Mozart lui-même dont l’œuvre jouée, ce soir, confirme sa capacité à composer des symphonies sacrées, emmêlant différentes mélodies, tantôt émotionnelles, et tantôt agitées.

Leila Rihani

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