Magazine Le Mensuel

Nº 2900 du vendredi 7 juin 2013

Musique

Ayyam de Warda el-Jazaïria. Un appel par-delà le temps

Quelque temps avant son décès, Warda el-Jazaïria avait enregistré Ayyam. Sa dernière chanson désormais transposée en vidéoclip, et qui sonne aujourd’hui comme un appel, un message à saisir d’urgence.

«O années, si on pouvait rattraper notre passé (…) on aurait pardonné (…) on se serait réconcilié». La voix de Warda el-Jazaïria résonne, par-delà la mort, comme un appel à saisir le moment présent, elle, la Rose algérienne, la diva de la chanson, qui nous a quittés il y a un an environ. Ayyam est le titre de sa dernière chanson qu’elle n’a pas eu le temps, de son vivant, de transposer en vidéoclip, avant d’être terrassée par une crise cardiaque. Aujourd’hui, c’est fait, grâce à un travail laborieux entre différents pays, notamment l’Algérie, l’Egypte et le Liban, et auquel a contribué financièrement Fransabank. Finalement, ce sont les trois pays que Warda a portés tout près de son cœur, durant toute sa carrière et sa vie. Et Ayyam se dévoile.
C’est au siège Adnan Kassar Edifice for Arab Economy, à Jnah, qu’a eu lieu, le 28 mai, la projection en avant-première du clip Ayyam. L’initiative de Fransabank «s’inscrit dans le cadre du rôle du groupe qui consiste à encourager et à répandre la culture et les arts», explique Adnan Kassar, président de Fransabank. Cette initiative fait suite «à notre lancement de l’exposition Jabal dont le but est de soutenir les talents émergents dans les arts plastiques, et à notre appui au Festival de Baalbeck comme partenaire principal pour la deuxième année consécutive, sans oublier notre contribution au Festival de Beiteddine». S’adressant à ses auditeurs, parmi lesquels figuraient le ministre de l’Information Walid Daouk, ainsi que le représentant de l’ambassadeur d’Algérie au Liban et Riad Kosri, le fils de Warda el-Jazaïria, Adnan Kassar rappelle que cette dernière avait «une identité libanaise, tout comme la Fransabank a une identité algérienne, à travers Fransabank Algérie, d’autant plus que nous partageons les mêmes valeurs. (…) La grande artiste Warda el-Jazaïria était et restera un symbole important de la relation historique de fraternité et d’entente entre le Liban et l’Algérie».

Un symbole, un lien
Nadim Kassar, directeur général de Fransabank, a également insisté sur ce point, affirmant que la participation de la banque à la réalisation de ce clip est «l’expression la plus honnête de notre détermination à renforcer les liens entre les deux pays, non seulement financiers, mais culturels et artistiques avant tout. Sans oublier notre volonté d’être un partenaire vital de tout événement visant à renforcer notre héritage arabe au niveau artistique et culturel».
Place à la musique, à la voix de Warda el-Jazaïria, à son message retentissant de vie. Au fil des images qui défilent sur l’écran, c’est toute la vie qui se dévoile, dans ses infimes détails, dans la chance qui est donnée à chacun de nous de la saisir, tant qu’il est encore temps. Parce que le temps risque de nous devancer, de nous prendre de court, alors que nous croyons avoir la vie devant nous, le temps devant nous pour nous réconcilier avec ceux que nous avons aimés, ceux que nous aimons, mais qu’un différend quelconque, qu’un malentendu, qu’une absence a éloignés. Au fil des tranches de vie mises en scène, des séparations et des retrouvailles qui s’enchaînent sur l’écran, Warda el-Jazaïria apparaît de temps en temps, sous l’esquisse d’un crayon, d’un dessin, d’une animation, ses mains se mouvant, s’exprimant, comme de son vivant, alors que dans le décor qui l’environne, «les feuilles mortes se ramassent à la pelle».
«A chacun d’interpréter le vidéoclip à sa manière». Riad Kosri, le fils de la Rose algérienne, n’a pas voulu donner de clé pour approcher la vidéo de sa mère. Il s’est contenté de remercier ceux qui ont contribué à sa réalisation, ajoutant que le clip est le «symbole d’un pont, d’un pont entre les deux pays, d’un pont entre les générations». Un hommage à Warda el-Jazaïria. Non, il ne s’agit pas de ça. Pour tous ceux qui ont contribué à la réalisation de ce clip posthume, il s’agit avant tout d’une «lettre d’amour, au moment où nous en avons le plus besoin. Et c’est loin d’être une reconnaissance suffisante pour cette grande dame. C’est un hommage qui s’adresse plus à nous et qui nous place devant des interrogations et des questionnements».

Nayla Rached

 

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