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Nº 3021 du vendredi 2 octobre 2015

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Mira ou le Nouveau Liban vu par Tony Danayan. La révolution libanaise éclatera en 2020

«Une aube nouvelle et différente nous attend». Celle qui sera provoquée par les «futurs braves Libanais». Le soulèvement du peuple libanais débutera un 13 juillet 2020, à 18h, dans la région de Dbayé, et se répandra dans toutes les régions libanaises, celui de Beyrouth devant prendre place, le lundi 20 juillet 2020, à 10h. Ce soir, le 2 octobre, Tony Danayan signe son roman Mira. Il y voit le «nouveau Liban».

Le Liban nécessite encore cinq ans pour atteindre la maturité qu’il faut et pour comprendre qu’il en a assez! Assez du «consensus établi, depuis toujours, entre bourgeoisies politiques, autorités religieuses, forces financières et médias», bref, de «l’Establishment de sang», tel que cité par Mira, héroïne du roman éponyme de Tony Danayan, révolutionnaire, âgée de 25 ans et qui, en 2020, sera à l’origine du Nouveau Liban.
«Compte tenu des dissensions au sein de la population libanaise, l’Assemblée générale de l’Onu a décidé d’instaurer un plan de partage entre les Libanais, pour leur propre salut». Ce plan de partage diviserait le pays en trois régions: sunnite, chiite et chrétienne, ce qui mènerait à l’éclatement d’une nouvelle guerre civile et à la disparition progressive du Liban. Sauf que, pour Tony Danayan, le Liban sera sauvé par une femme. Seule une femme saura délivrer le pays du Cèdre de l’emprise des terroristes qui se seront multipliés d’ici 2020. «La naissance du Nouveau Liban nécessite une mère pour l’engendrer. Cette mère est symbolisée par le personnage de Mira», affirme l’auteur, interviewé par Magazine.
 

Le Liban dans 35 ans
«Notre Nouveau Liban apparaît dans les dernières statistiques de 2049 comme la quatrième destination touristique à l’échelle mondiale, la troisième destination pour les étudiants universitaires et en première place pour la sécurité financière des capitaux». De nouvelles réglementations, relatives aux transports publics, à l’urbanisation, aux municipalités, au service militaire, aux services de santé et maisons de retraite, à la défense militaire, à la stratégie de neutralité, à l’éducation nationale et religieuse, au statut civil et aux différents ministères… ont toutes été mises en place dans des documents livrés par Mira au général Mehdi qui l’aida à plusieurs niveaux durant la révolution. C’est d’ailleurs lui, narrateur, qui, en 2050, relate aux lecteurs les faits de l’époque (de 2020). Plus encore, le drapeau libanais se voit prendre un autre aspect: la bande rouge supérieure n’existe désormais plus, le Cèdre du Liban jouissant désormais d’un «plafond illimité», puisant ses racines du sang des martyrs. Aussi, la musique introductive de l’hymne national libanais ne sera plus dépourvue de paroles. Celles-ci ont été inventées par Mira et se trouvent dans l’une des images du roman de Danayan, pour remplir le «vide».
L’objectif de Mira n’était pas de provoquer la révolution en tant que telle. Son but ultime était de voir sa Nation se reconstruire sur des principes bien fondés et sur des bases solides. Le roman de Danayan relate le passage long et difficile d’une métamorphose étatique entière, essentielle et indubitable.

Natasha Metni

Bio en bref
Ecrivain, activiste, musicien, illustrateur et consultant en marketing, diplômé avec MBA de l’USJ (Université Saint-Joseph) et de Paris-Dauphine, Tony Danayan (né en 1976) est surtout un rêveur du Nouveau Liban. Son premier roman, L’avènement du 7e jour, paru en 2010, décrit la découverte de l’Autre après les dures années de l’inceste libanais. Mira, son second roman, annonce la Révolution des Braves en l’année 2020. Quelques jours après sa parution en juin 2015, la révolte populaire commence parmi les jeunes Libanais au centre-ville de Beyrouth. Curieuse coïncidence…

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