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Nº 3014 du vendredi 14 août 2015

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[Copy of] Tourisme estival au Liban. Ne comptons plus sur les pays du Golfe!

Le tourisme au Liban est menacé de paralysie, si l’on continue à ne dépendre que des touristes venant des pays du Golfe. Dix millions de Libanais vivent au Brésil contre quatre millions qui habitent le Liban. Un exemple qui montre l’importance de la diaspora libanaise à travers le monde. Pourquoi ne pas en profiter pour favoriser le tourisme estival au Liban?
 

A l’origine du programme de sensibilisation des émigrés libanais au tourisme estival, Abdallah Farhat, ancien ministre et député, interviewé par Magazine, expose les raisons qui l’ont poussé à élaborer un tel projet. Il explique que, généralement, les touristes venant du Golfe sont de deux catégories: ceux qui appartiennent à la classe riche et aisée, ceux-là ont pour destination principale la ville de Beyrouth, passant ainsi leurs vacances dans les grands hôtels et les appartements de luxe de la capitale. L’autre classe de touristes, venant du Golfe, fait partie, quant à elle, de la classe moyenne, dont le nombre par famille dépasse parfois les dix membres. Les touristes de cette catégorie ne prennent pas l’avion pour se déplacer vers le Liban, le prix du billet d’avion étant, pour eux, onéreux, vu le nombre élevé de personnes par famille.
 

Un programme ambitieux
Le transport aérien s’avérant donc coûteux, ces touristes se dirigent vers le Liban par la route en prenant celle de l’Irak et de la Syrie, peuplant principalement les villages libanais à vocation touristique. «Or, cette classe de touristes ne viendra plus. D’une part, la route que ces derniers ont l’habitude d’emprunter est bloquée et, d’autre part, l’instabilité au Liban, tant politique que sociale, ne les attire plus», affirme Farhat. «Il fallait nécessairement trouver un palliatif», continue-t-il.
Les Libanais, éparpillés dans le monde, sont plus nombreux que ceux vivant au Liban. La diaspora libanaise prend ainsi de l’ampleur d’un point de vue démographique. Cependant et malheureusement, une grande partie de cette diaspora n’a plus d’attache, de point de chute au Liban, et évite par conséquent d’y venir. Pour résoudre ce «problème», le programme proposé par Abdallah Farhat aux différentes municipalités des villes et villages à vocation touristique dans le Mont-Liban et dans les autres mohafazats comporte deux volets. En quoi consiste ce programme? Chaque municipalité devra d’abord lancer un site sur Internet sur lequel seront affichés les maisons à louer, les maisons d’hôtes, les chambres d’hôtes, les clubs sportifs, les hôtels, les restaurants, les clubs d’écotourisme… du village en question avec des prix étudiés et attractifs. En parallèle, chaque municipalité devra se munir d’une base de données, comportant tous les émigrés d’origine libanaise émanant de ce village et essayer d’obtenir l’adresse mail personnelle de chaque émigré. Une fois ce travail accompli, la municipalité se chargera d’envoyer un e-mail personnalisé et attractif aux émigrés issus de son village, les invitant à venir passer des vacances au Liban avec leurs familles. «De cette manière, les municipalités susciteront chez ces émigrés l’envie inhérente de retourner aux sources, de retrouver leurs origines. L’exemple de Salma Hayek est, effectivement, très frappant», confie Farhat à Magazine. Ainsi, si chaque village parvient à attirer une dizaine d’émigrés, ce programme sera en mesure de constituer un palliatif à la perte de notre clientèle du Golfe.

Natasha Metni
 

Un projet réalisable?
«Nous sommes conscients que les municipalités n’ont ni les moyens techniques, ni le savoir-faire recommandé pour procéder à l’application de ce programme», déclare Abdallah  Farhat. C’est pour cette raison que l’ancien ministre et député a décidé d’avoir recours à des techniciens spécialistes en la matière, travaillant dans une ONG espagnole, la Fondation espagnole, en collaboration très étroite avec le bureau de coopération espagnole de l’ambassade d’Espagne. Une journée a été organisée, dans ce sens, à Hammana, en présence d’une centaine de chefs de municipalités des grandes villes du Mont-Liban et sous le haut patronage du ministre du Tourisme, Michel Pharaon, qui a joué un rôle très positif dans le lancement du programme. Il a été décidé finalement qu’une unité spéciale sera créée au sein de chaque municipalité dans le but de recenser le nombre d’émigrés pour compléter la base de données, et de former le site nécessaire à la mise en application du programme. Reste aux municipalités de prendre l’initiative de recourir aux techniciens de cette ONG, qui assureront également une présence au ministère du Tourisme, à la suite de la demande de Pharaon.

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