Magazine Le Mensuel

Nº 2998 du vendredi 24 avril 2015

Supplément

L’Université Saint-Joseph. Union d’efforts et d’innovations

Depuis sa fondation, l’Université Saint-Joseph (USJ) a vu se succéder des changements de natures différentes, à tous les niveaux. Son évolution a été principalement due à sa contribution (directe ou indirecte) à ce changement. Le recteur de l’USJ, le Pr Salim Daccache s.j, revient sur les principaux éléments qui font l’excellence de l’université.  
 

A l’occasion des 140 ans de l’Université Saint-Joseph (USJ), de nouveaux défis sont à relever. Quels sont-ils? Comment entreprendre une telle mission?
La mission universitaire est en soi assez difficile mais passionnante. Nous avons affaire à l’éducation des jeunes, ce qui relève d’une mission. Pour l’assurer, nous devons certainement faire face à de nombreux défis. Le premier consiste à continuer à former des générations excellentes, performantes, honnêtes et qui sont elles-mêmes génératrices de production de qualité par le travail. Avoir des étudiants dont nous sommes fiers sur le plan du marché local et international signifie continuer à assurer une formation sérieuse, de qualité, de culture philosophique, humaine, sociale et spirituelle. Le deuxième défi nous pousse à devoir assurer un espace de liberté académique dans un monde de violence, de fermeture et de repli sur soi. L’USJ doit demeurer un espace de convivialité où les gens apprennent à se respecter dans leur diversité. Le pluralisme, (qu’il soit politique, confessionnel, communautaire, idéologique), étant pour nous un élément fondamental, nous nous tenons de le défendre et de garantir l’esprit de convivialité. Les étudiants se doivent de se respecter et d’agir en démocrates. C’est en continuant à développer l’université que nous relevons le troisième défi. L’université, qui a 140 ans actuellement, doit toujours s’adapter aux nouveautés, aux exigences académiques et au marché du travail. Elle a sans cesse à renouveler son matériel, ses locaux, ses outils informatiques, ses technologies, à assurer une formation à ses professeurs…

Avec la montée en puissance de l’anglais et face aux défis du pluralisme des langues d’enseignement, où se situe la francophonie aujourd’hui?
Dans une logique de marché où l’anglais est dominant et par respect aux étudiants, nous devons doter ces derniers d’outils linguistiques plus performants et aller jusqu’à offrir des cursus en langue anglaise, puisque ce sont nos étudiants éventuels qui ont été formés dans des écoles francophones et qui migrent de plus en plus vers le système anglo-saxon. C’est donc un moyen de garder la francophonie éveillée et active. La francophonie fait différence. Elle est pour l’exception culturelle. A la faculté de gestion et de management, la création d’un groupe où l’enseignement se fera en anglais est en cours. Les matières sont données en anglais avec deux ou trois crédits de cours en français pour marquer l’esprit francophone de l’université. Nous assurons aussi un programme de master Oil and Gas à la faculté d’ingénierie, ainsi qu’un programme plus restreint au niveau de la faculté des sciences religieuses sur les réalités historiques et religieuses du Proche-Orient. Plus encore, un Master LLM (Master of Laws) est mis en place à la faculté de droit. Il s’agit d’un master donné à 60% en langue anglaise. Aussi en médecine, 5% des cours se donnent-ils en langue anglaise. Avec le nombre accru des étudiants libanais se dirigeant vers l’enseignement supérieur en langue anglaise (environ 70%), nous nous trouvons dans la nécessité d’assurer ce genre de cursus ou formations.

L’université encourt-elle le risque de se voir assurer la majorité des cours en langue anglaise?
Non, il est probable que, dans dix ans, 15 à 20% des cours seraient donnés en anglais, ce qui serait tout à fait logique en ce qui concerne la demande du marché. On aurait de cette manière répondu à 50% de cette demande, et on aurait empêché bon nombre d’étudiants d’aller dans les universités anglo-saxonnes. Toutefois, certaines matières du domaine des sciences humaines (traduction, sciences religieuses…), du génie, du droit, etc. se donneront toujours en français parce qu’installées dans cette langue.

Natasha Metni

De nouveaux cursus ou spécialisations?
Les deux dernières années, nous avons introduit un grand nombre de nouveaux cursus. Aujourd’hui, la décision repose surtout sur le fait de consolider ce que nous avons. Pour l’avenir, il y a au moins six pistes sur lesquelles nous travaillons actuellement, et qui devraient rapidement trouver un aboutissement au cas où l’Etat ouvre la porte des autorisations à de nouvelles formations.

Fonder un institut d’ergothérapie.
Pétrochimie à la faculté d’ingénierie.
Créer une filière entre 2 ou 3 facultés ou instituts: les métiers du Web.
Créer une filière relative au computer-sciences à l’Insee.
Rétablir la filière d’architecture.
Créer une filière de graphic-design dans son côté classique et numérique.

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