Journaliste francophone de la première heure, Jean Diab
fut le compagnon d’Emile et Ibrahim Makhlouf, fondateurs
de La Revue du Liban. Il accompagne ensuite Melhem Karam, qui avait acquis le titre, et y reste jusqu’à la fermeture
de l’hebdomadaire.
Comme s’il avait perdu toute envie d’action après la disparition de La Revue du Liban, à laquelle il avait consacré sa vie, Jean Diab s’est trouvé dans une sorte de solitude. Il avait toujours travaillé dans l’ombre et avec une grande discrétion. Il ne sillonnait pas souvent les couloirs du pouvoir ou les salons mondains, mais grâce aux nombreux voyages qu’il a entrepris tout au long de sa carrière, il compte à son actif plusieurs études et reportages. Membre de l’Union des Français de l’étranger (UFE), son président, Jean-Louis Mainguy, a rendu un hommage à celui qui, dit-il, a passé sa vie à défendre la langue française à laquelle il avait consacré sa vie, sa pensée, son cœur et sa plume. Il avait une connaissance profonde de cette langue dont on disait qu’il en était l’ambassadeur. Doté d’une éloquence et d’une facilité de parole, il a réussi à faire des rencontres à l’étranger avec des leaders politiques autant qu’avec des entrepreneurs, des hommes d’affaires ou encore des penseurs, qui ont marqué son parcours professionnel.
Dans les pays de l’émigration, Jean Diab a rencontré les personnalités marquantes de la diaspora, mais aussi des Libanais ordinaires qui avaient fui, il y a longtemps, la patrie en quête d’horizons plus cléments. On le disait le meilleur ambassadeur du Liban auprès des émigrés. Il menait, selon ceux qui l’ont bien connu, une sorte de campagne pour encourager nos compatriotes à rentrer au bercail. C’est avec passion qu’il a tenté de convaincre, notamment les émigrés de la jeune génération, de revenir faire profiter le Liban de leurs compétences et leurs qualités. Mais depuis la disparition de La Revue du Liban, il semblait avoir totalement perdu goût à la profession. Fragilisé par un sentiment d’abandon qu’il a ressenti, ses proches et ses amis disaient que sa santé avait périclité avec la revue à laquelle il avait consacré sa vie et son action.
A la messe dite dans l’église de Notre-Dame des dons par Mgr Abdo Waked entouré des prélats, assistaient le président du Syndicat des rédacteurs, Elias Aoun, le président de l’UFE, Jean-Louis Mainguy, le secrétaire du trésor de l’ordre de la presse, Camille Menassa représentant le président de l’Ordre de la presse Mohammad Baalbaki, Carla Chéhab, membre de la Ligue maronite représentant son président Samir Abillamaa, des membres de la famille du disparu et nombre de ses collègues.
A la fin de l’office, Jean-Louis Mainguy a prononcé une brève et très émue allocution, elle fut suivie de celle du président de la Ligue maronite prononcée par Carla Chéhab.
Mona Béchara
Hommages
Après la lecture de l’Evangile, le père Boulos Akl a rappelé les qualités spirituelles, intellectuelles et patriotiques du défunt, son humilité et sa foi. «Il a aimé Dieu, dit-il, à travers son amour pour le Liban qu’à travers le journalisme, il en avait été le meilleur ambassadeur dans les pays de
l’émigration, qu’il visitait très souvent y apportant la bannière de la défense du territoire national et le refus de le vendre à qui que ce soit».
A la fin de l’office, Jean-Louis Mainguy a évoqué dans une brève et émouvante allocution, l’action de Jean Diab au sein de l’UFE. «Par son écriture et son cœur, il a aimé le Liban et la langue
française sans retenue».
«Ce fut un messager dans la presse et un pilier sincère de la Ligue maronite», déclare Carla Chéhab.