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Nº 2916 du vendredi 27 septembre 2013

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13e édition du Festival international du film de Beyrouth. Toujours présent, malgré tout

Contre vents et marées, le Festival international du film de Beyrouth lance sa 13e édition, du 2 au 10 octobre, au cinéma Planète – Abraj. Un programme riche et varié avec 77 films des quatre coins du monde.
 

Malgré les événements sécuritaires, malgré l’instabilité et l’incertitude régionales, malgré les annulations en série d’événements culturels, le Festival international du film de Beyrouth maintient son rendez-vous. Non seulement il est maintenu, mais cette 13e édition sera «parmi les plus riches en quantité et en qualité d’œuvres d’auteurs», selon Colette Khalaf, la directrice du festival, dans des propos tenus, le 18 septembre dernier, au cours d’une conférence de presse à l’hôtel Le Gray.
Du 2 au 10 octobre, le public libanais est invité à prendre part à cette grande manifestation cinématographique qui aura lieu au cinéma Planète – Abraj, à Furn el-Chebbak. Durant la soirée d’ouverture sera projeté le film Gravity, un thriller de l’espace du Mexicain Alfonso Cuarón, avec George Clooney et Sandra Bullock, qui a également été choisi pour l’ouverture du Festival du film de Venise en août dernier. Quant au film de clôture, retrouvez The immigrant de l’Américain James Gray, avec Marion Cotillard et Joaquin Phoenix, portant sur la souffrance des immigrés polonais aux Etats-Unis.
Entre la cérémonie d’inauguration et la cérémonie de clôture, 75 films seront projetés, répartis sur 8 catégories: Panorama, Lebanese Corner, Human Rights Watch, Rétrospective Alexander Sokurov, Films culinaires, Kids’ Corner, Rétrospective Stanley Kubrick, sans oublier les sections relatives aux compétitions pour les courts métrages du Moyen-Orient et les films documentaires du Moyen-Orient, la compétition des longs métrages ne figurant toujours pas au programme pour la deuxième année consécutive.

 

De plaisir et d’actualité
Dans la section Panorama, 28 films sont programmés parmi lesquels, All is lost, premier long de J.C. Chandor avec Robert Redford qui se bat seul au milieu de l’océan contre vents et marées; Io e Te (Toi et moi) qui marque le retour du réalisateur italien Bernardo Bertolucci; Ongoing smile de l’Iranien Mohsen Makhmalbaf avec des acteurs sud-coréens; Pardé (Rideaux tirés) tourné clandestinement en Iran par Jafar Panahi et qui a remporté l’Ours d’argent du meilleur scénario au Festival du film de Berlin… La
section comprend également le court métrage libanais de Marwan Kassis, Fi khabar kana, et un autre, Es ist wie es ist (Elle est ce qu’elle est) où la réalisatrice libanaise vivant en Allemagne, Myrna Maakaron, dépeint le portrait intime d’une femme de Berlin qui a conservé sa joie de vivre malgré les nombreux malheurs et tragédies. Une grande part est, par ailleurs, accordée aux films politiques, avec notamment Bekas du Kurde Karzan Kader dont l’action se situe en Irak, Calm at sea de l’Allemand Volker Schlöndorff autour de la Deuxième Guerre mondiale… Et mentionnons finalement le film aux enjeux écologiques, Trashed de Candida Brady où Jeremy Irons pointe du doigt les dégâts causés à des destinations qui étaient autrefois de beaux endroits, parmi lesquelles… Saïda défigurée par «la montagne d’ordures»!
La compétition du Film documentaire comporte sept films, dont Mina el-atma et Dakhalt marra el-jneineh, respectivement des Libanais Sonia Habib et Jean Hatem. La forte participation des Libanais est également perceptible dans la compétition des Courts métrages du Moyen-Orient; sur les seize films projetés, quatre sont de réalisateurs libanais et quatre de réalisateurs égyptiens. Dans l’impossibilité d’inviter des cinéastes étrangers, vu la situation, le jury sera composé cette année de professionnels locaux: le producteur et réalisateur Nigol Bezjian, la rédactrice en chef web et médias sociaux de la chaîne Future TV et productrice de documentaires Diana Moukalled, et la directrice de la création-partenaire associée à Firehorse, Mouna Mounayer. Hors compétition, dans le cadre de Lebanese Corner, dix courts métrages de jeunes réalisateurs sont au programme, dont A Tempo: 3’D act de Maria Abdel-Karim, Bantalon, produit et interprété par Josiane Boulos et mis en scène par le Français Clément Vieu…
La catégorie Rétrospective est consacrée cette année au réalisateur russe Alexander Sokurov à travers la mise en avant de sa tétralogie composée de Faust (Lion d’or au Festival du film de Venise 2011), Moloch (meilleur scénario au Festival de Cannes 1999), Taureau et Le Soleil, qui n’ont jamais auparavant été projetés au Liban.
Initiée lors de l’édition précédente, la catégorie Human Rights Watch revient en force cette année, avec cinq films, dont le plus important est Khames kamerat muhattama (5 caméras brisées) du Palestinien Emad Burnat, avec la participation de l’activiste pacifiste israélien Guy Davidi. Nommé pour l’Oscar du meilleur documentaire, ce film suit, à travers l’expérience personnelle de Burnat, la lutte des citoyens du village Bil’iin, au nord-ouest de Ramallah, contre le mur construit par Israël sur leurs terres.
Les catégories Films culinaires et Kids’ Corner, annulées l’année dernière, sont à nouveau au programme. Dans la première, qui vise à «sensibiliser le public à l’environnement et montrer comment l’être humain contribue à détruire la qualité de la nourriture qu’il consomme», trois films sont prévus, dont Canned dreams de la Finlandaise Katja Gauriloff, qui emmène le spectateur à suivre visuellement la trajectoire des ingrédients d’une boîte de raviolis aux quatre coins du monde et sur 35 000 km jusqu’à sa production finale. Quant aux quatre films de la section Kids’ Corner, programmée par Myrna Maakaron, ils seront interprétés en arabe sur place à l’adresse des enfants qui ne peuvent pas lire la traduction.
A noter finalement l’organisation de trois soirées gala cette année avec les projections de La vallée des larmes en présence de la réalisatrice d’origine libanaise Maryanne Zéhil, Mud de Jeff Nichols et Blancanieves de Pablo Berger.

Nayla Rached

Infos pratiques
Les billets sont déjà en vente au cinéma Planète-Abraj entre 16h et 22h, à 5 000 livres libanaises pour les projections régulières et 10 dollars pour les soirées de gala. Cette année également, le Festival Pass sera disponible à 20 dollars et permettra à son détenteur d’assister à l’intégralité du 
programme du festival.
Informations: Planète – Abraj, (70) 141 843 – (01) 292 192 – www.beirutfilmfestival.org
Et pour la deuxième année consécutive, des sacs à main faits à partir des matières recyclées des affiches du festival seront disponibles au bureau du festival à Abraj, à 45 dollars.

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