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Nº 2877 du vendredi 28 décembre 2012

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Réassureurs. Le conservatisme et la vigilance sont de rigueur

L’industrie de l’assurance a tiré les leçons du passé. En pratique, il s’agit pour les réassureurs «d’un retour à l’ancienne école», régie par une politique de conservatisme et de vigilance, notamment au niveau des critères retenus pour la notation des compagnies d’assurances, comme le souligne un assureur de la place de Beyrouth. Après le crash d’AIG, l’une des méga sociétés d’assurance au niveau mondial renflouée par le gouvernement américain, les réassureurs internationaux ont serré les vis des compagnies d’assurances. Ils ont changé de stratégie de fonctionnement pour éviter une réédition de l’épisode de l’AIG et de crises similaires à celles qui avaient touché le secteur bancaire en 2008. La réforme des réassureurs a porté sur deux composantes: l’évaluation du risque sinistre et les profits techniques des compagnies. Ainsi, les réassureurs internationaux ont mis des standards stricts pour l’évaluation du risque-sinistre, ne se souciant plus de la composante du volume des primes qui leur sont transférées et dont la gestion leur revient. Dans le même temps, ils ont focalisé leur attention sur le corps de métier de l’assureur, consacré par le résultat des profits techniques, et ont relégué au second plan la prise en considération des profits financiers ou d’investissements pour une évaluation de la performance d’une compagnie d’assurances. En d’autres termes, les profits nets de la compagnie ne sont plus pris en compte pour une évaluation de la résilience de l’assureur. A titre de rappel, les profits nets des assureurs sont obtenus par l’addition des profits techniques et ceux d’investissements. Tandis que les profits techniques sont obtenus par le cumul des postes des primes d’assurance souscrites et des commissions versées par les réassureurs aux assureurs, défalqués des montants payés pour la couverture de sinistres divers.
 

Le Liban dans le sillage
Au Liban, la commission de contrôle des assureurs relevant du ministère de l’Economie a certes suivi la tendance internationale des réassureurs et a pris des mesures réglementaires adéquates mais surtout obligatoires à l’encontre des compagnies d’assurances. Celles-ci se sont répercutées positivement tant sur la santé de l’industrie de l’assurance au Pays du Cèdre d’une manière globale que sur la préservation des droits des assurés. Les assureurs ont été contraints de garantir un solde positif des profits techniques relatifs à chacune des branches d’assurance opéré par l’assureur. A défaut, ce dernier est obligé d’engranger des réserves dont le montant est équivalent à celui nécessaire pour tirer dans le vert le compte des profits techniques.
Un assureur appartenant à l’une des grandes compagnies au Liban a révélé avoir été contraint, il y a un an, de prendre des réserves supplémentaires de l’ordre de près de six millions de dollars pour assurer un compte positif des profits techniques de la branche de l’assurance auto. Ceci dit, l’exercice financier du secteur de l’assurance domestique de 2011 a été marqué par une progression de 7,5% des profits sur un an par rapport à 2010, s’élevant à 211,8 millions de dollars au cours de l’année dernière. De même, le volume des primes s’est accru de 7,4% sur un an en 2011, totalisant 1,252 milliard de dollars. Pour les agrégats de l’industrie de l’assurance en 2012, il faudrait attendre mars 2013 pour que les chiffres soient rendus publics.

Liliane Mokbel

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