Magazine Le Mensuel

Nº 2881 du vendredi 25 janvier 2013

Livre

Prix Phénix 2012. Anima de Wajdi Mouawad

C’est chaque année qu’un prix est décerné, à l’occasion du Salon du livre francophone, par un jury présidé par Amin Maalouf. Fondé en 1996 au Liban à l’initiative de Me Alexandre Najjar, ce prix littéraire poursuit son chemin et récompense un écrivain libanais d’expression française ou un écrivain francophone qui s’est intéressé au Liban. Tels sont les critères de la sélection des ouvrages soumis au choix des jurés français et libanais, journalistes ou écrivains.
 

Réunis au siège de la Banque Audi-Saradar et en présence de son président, le ministre Raymond Audi, véritable mécène et promoteur de la culture au Liban, qui soutient le prix Phénix depuis sa fondation, les amis et même ceux qui ne connaissent le lauréat qu’à travers ses multiples œuvres étaient venus rencontrer l’auteur d’Anima, l’ouvrage majoritairement sélectionné.
Après une brève allocution de bienvenue dans le salon de la banque, le ministre Raymond Audi a cédé la parole à Me Alexandre Najjar dont les efforts et le travail indéniables ont permis au Prix Phénix de maintenir sa qualité et son prestige.

«Cette année, dit Me Najjar, le jury a choisi de récompenser Anima, le roman d’un écrivain talentueux au style remarquable et à l’imagination débordante: Wajdi Mouawad…».
L’auteur, originaire de Deir el-Qamar, émigre à l’âge de 10 ans avec sa famille à Paris puis à Montréal. Me Najjar fait le parallèle entre ce parcours et celui de Gibran Khalil Gibran qui, après de très jeunes années passées à Bécharré, était lui aussi parti avec sa famille à Boston.
«Wajdi Mouawad n’a jamais renié ses origines libanaises», souligne Me Najjar qui cite ensuite l’auteur: «Tous mes ancêtres sont libanais, toute écriture est exil et même si je n’ai pas vécu la guerre, je me suis construit par rapport à elle. Après tout, je suis l’une des multiples façons d’être libanais aujourd’hui…».
Directeur artistique, metteur en scène, dramaturge et comédien, Mouawad est un véritable homme de théâtre.
Me Najjar brosse ensuite la biographie et la carrière du lauréat et cite ses nombreux ouvrages littéraires et ses réalisations théâtrales. Depuis 2007, il occupe le poste de directeur artistique du Théâtre français du Centre national des Arts au Canada à Ottawa. Ses œuvres ne se comptent plus et il est difficile de les répertorier en peu de mots.
Le mot de la fin est revenu à cet homme de culture prolifique et aux multiples facettes. Modeste et simple, il évoque avec une émotion qu’il contrôle difficilement tout ce qu’il doit à son père qui, à quarante ans, a abandonné sa carrière et quitté le Liban afin de garantir l’avenir de ses enfants. C’est à lui, dit-il, qu’il doit ce qu’il est aujourd’hui et sa carrière.
Un cocktail a réuni pendant un moment le lauréat avec tous ceux qui étaient là pour lui rendre hommage.

Related

La punition, de Tahar Ben Jelloun. Pour ne jamais oublier

Douglas Kennedy. «Le destin est une question de choix»

Celle que tu es devenue de Nayla Aoun Chkaiban. 1910-1920: un destin libanais

Laisser un commentaire


The reCAPTCHA verification period has expired. Please reload the page.