Magazine Le Mensuel

Nº 2882 du vendredi 1er février 2013

Diaspora

Arab is me, de Saïd Durrah. Un spectacle hilarant

«Arab is me». C’est le titre du nouveau spectacle de Saïd Durrah qui se produira prochainement à Arlington en Virginie. Zoom sur un  humoriste qui a su se faire une place au sein de la communauté arabo-américaine et parmi ses pairs.

Des drôles d’images, de la vidéo et de la comédie étonnante. Le prochain spectacle de Saïd Durrah sera atypique. Le comédien a tenu à ne pas faire les choses comme tout le monde.
Outre ses imitations, ses drôles d’expression faciale, il a tenu même à relater des contes. En bref, son spectacle s’annonce donc sous les meilleurs auspices. Une consécration pour Saïd qui a fait ses débuts à Manhattan, à New York dans le marketing et les services bancaires avant de se concentrer entièrement sur la comédie en 2009. Par la suite, il a rapidement gravi les échelons en se produisant au célèbre Town Hall Theatre à Broadway. En 2011 et 2012, il part en tournée avec d’autres comédiens musulmans. Il présente alors le spectacle Arabs gone wild. Il se produit dans différentes villes américaines. A chaque présentation, la même énergie et la même autodérision. Pour ce comédien né à Detroit Michigan et qui a grandi à Maryland, tout a débuté très tôt. Ses parents – sa mère est originaire de Gaza et son père est d’Amman – insistaient pour qu’il les fasse rire en faisant des imitations. Le jeune a alors grandi guettant leurs moindres gestes et paroles. «Le fait d’être d’origine arabe m’a beaucoup inspiré et c’est un véritable atout d’être partagé entre deux mondes», explique-t-il. Il est indéniable que de ses racines, Saïd a su bien en rire. Dans l’un de ses sketchs, il note que de son côté jordanien (personne n’a entendu parler), mais que c’est son côté  palestinien qui le rend célèbre. Le comédien n’hésite pas par ailleurs à rire de ses kilos en trop. Dans son sketch Les atouts du surpoids, il raconte comment, en prenant l’avion, il n’a pas même plus besoin d’une ceinture de sécurité. D’autres thèmes abordés par Saïd ont eu beaucoup de succès. En premier, Allah et Facebook. «Imaginez qu’Allah est de vos amis. Je pense qu’Il ferait beaucoup de commentaires. Il m’écrirait même lol». Le comédien tourne aussi en dérision ces «blondes version arabe». Ces femmes qui aiment voir et être vues. Elles sont au centre commercial en train de guetter les autres pas très discrètement. En critiquant les passantes, au lieu de s’exprimer en arabe, elles parlent en anglais. D’autres sujets sont aussi adoptés par le comédien sans aucun tabou qui aime rappeler que pendant longtemps, les Arabo-Américains n’étaient pas confiants. Mais qu’aujourd’hui, les choses ont bien changé. «Avant, c’était, oh, mon père est arabe, mais moi je ne le suis pas», «Maintenant, c’est comme, ouais, je suis [arabe] … et alors?».

Pauline Mouhanna, Illinois, Etats-Unis
 

Pour découvrir Saïd Durrah, se rendre sur son site Internet: http://www.saidsworld.com/

Les comédiens arabo-américains
Ils ont maintenant leur propre spectacle annuel. Ils se produisent partout aux Etats-Unis et des milliers de téléspectateurs suivent leur actualité. Les comédiens arabo-américains ont su toucher le public. Dean Obeidallah, Saïd Durrah, Ali el-Sayed, Hend Ayoub, Mike Batayeh, Khaled Dalek, Daniel Shamoun. La liste est encore longue. Ce qui est sûr, c’est que la comédie arabo-américaine se porte bien, très bien.

 

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