Magazine Le Mensuel

Nº 2849 du vendredi 15 juin 2012

Le Saviez-Vous

Projet de budget 2012. Les taxes engloutissent la hausse des salaires

Depuis des années, le Liban est sans budget. Chaque fois que les projets de loi de finances étaient élaborés, des conflits politiques mettaient fin aux espoirs des Libanais de voir le pays doté d’un budget annuel, organisant les finances publiques. Entre 2005 et 2010, l’Etat a dépensé conformément aux montants établis dans les budgets précédents, en plus de l’inflation qui a gonflé les chiffres des dépenses, sans pour autant augmenter les recettes.

Le nouveau projet de budget 2012 a vu le jour. Des changements sont prévus. Les dépenses ont augmenté considérablement, il s’agit de les équilibrer avec des recettes supplémentaires. Toute une batterie de nouvelles taxes est prévue. Le ministre des Finances, Mohammad Safadi, s’y est attelé sans tarder.
Après l’adoption par le Conseil des ministres d’un plan pour les dépenses supplémentaires de 2012 de quelque 10394 milliards de livres libansises, le projet du budget est mis sur les rails. Le texte tente de procéder à une distribution équitable entre les diverses régions des projets de développement et des grands investissements. Les projets prévus englobent la construction d’un port touristique à Jounié (pour un coût de 60 milliards de livres), le projet d’Elissar dans la banlieue sud (pour 105 milliards de livres sur deux ans), un dépotoir à Saïda (pour 30 milliards de livres), et un autre à Tripoli (pour 18 milliards de livres),
l’autoroute côtière sud (pour 55 milliards sur trois ans), la création de l’Institut des sciences maritimes et de technologie à Batroun (pour 30 milliards), et plusieurs autres projets à financer par le ministère des Travaux publics.

Les banques et l’immobilier
En contrepartie de tous ces projets, le budget 2012 prévoit tout un panier de taxes pour compenser les dépenses et ne pas creuser davantage le déficit budgétaire. Ces nouvelles taxes auront un impact sur toute l’économie libanaise, mais elles visent surtout l’immobilier et le secteur bancaire.  
Le projet prévoit une hausse à 12% de la TVA, et une augmentation de la taxe sur les dépôts bancaires à 7%. La taxe sur les bénéfices des banques passe de 15 à 18%, et celle des immeubles serait fixée à 4% sur les opérations effectuées avant le 1er janvier 2009 et de 15% après cette date. Une taxe est prévue sur les biens-fonds maritimes occupés illégalement.
Les frais de mécanique connaîtront une certaine hausse aussi, ce qui affecterait toutes les catégories. De ce fait, la hausse des salaires accordée au début de l’année aura été engloutie à la fois par la hausse des prix des produits de consommation et par les taxes à payer par le citoyen, à travers la TVA et les frais de la mécanique.
Selon les chiffres du budget, les dépenses auront augmenté jusqu’à 21000 milliards de livres face à des recettes estimées à 15700 milliards. Le déficit prévu serait donc de 5569 milliards de livres libanaises.
L’augmentation des salaires des fonctionnaires du secteur public coûterait 813 milliards de livres sur la base du paiement de la cherté de vie jusqu’en juillet 2012, et des salaires jusqu’à la fin de l’année. Le projet du budget prend aussi en considération les augmentations des salaires de fin de service de l’ordre de 325 milliards de livres, et pour l’Université libanaise de 71 milliards de livres. Le projet prévoit 160 milliards pour la sécurité sociale.
Le déficit dans le secteur de l’électricité a dépassé 3000 milliards de livres, soit plus de 53,8% de l’ensemble du déficit budgétaire. Le projet du budget prévoit 131 milliards de livres pour l’EDL.  
Le déficit dans les affaires sociales, surtout en ce qui concerne la Caisse nationale de la sécurité sociale, a occasionné plusieurs perturbations ces derniers mois. Les grèves répétées des hôpitaux ont poussé le gouvernement à se pencher sérieusement sur le problème.
Quelques projets jugés superflus ont été annulés, telle la désignation de 1000 gendarmes supplémentaires. Les sommes allouées à l’Idal et le projet concernant l’élargissement du réseau de gaz naturel, d’un montant de 255 milliards de livres.

 

A.K

 

Douanes: recul des recettes
Les chiffres montrent que les recettes des douanes ont enregistré un important recul de plus de 500 millions de dollars par rapport à 2008, malgré la hausse de la facture des importations de plus de 3 milliards de dollars.

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