Magazine Le Mensuel

Nº 2854 du vendredi 20 juillet 2012

Expositions

Nayla Saroufim. L’art de créer et de s’exprimer

Inspirée par tout ce qu’elle touche ou regarde, la pétillante Nayla Saroufim n’arrête pas d’innover dans son art, subtil mélange entre peinture, illustration et design. La jeune artiste présentera ses toiles du 14 au 19 août prochain. Magazine l’a rencontrée.

«Quand j’étais petite, je dessinais sur les murs de ma chambre, se souvient Nayla Saroufim. Diplômée de Publicité à l’Alba, la jeune artiste voulait au départ se former en arts plastiques. Un domaine que ses proches lui déconseillent. Mais le destin a ses règles que l’homme ne connaît point.
«Après avoir travaillé deux à trois ans dans le secteur de la publicité, j’ai commencé accidentellement à peindre de nouveau, raconte-t-elle. C’était un indice pour quitter la publicité et me consacrer à mon univers artistique». Loin d’avoir perdu son temps dans les couloirs de l’Alba, la jeune femme, qui se dit toujours intéressée par la publicité, a puisé dans ce domaine une ouverture vers le design et l’illustration.
Sa première exposition à Faqra en 2005, c’est, en quelque sorte, un coup de foudre entre la touche Saroufim et son public. «Le premier jour, j’ai vendu l’intégralité de mes douze toiles, se souvient l’artiste. Je les ai gardées sur le stand et j’ai eu par la suite plein de commandes». L’idée, proposer à ses clients de customiser ses toiles existantes, en les réinterprétant en fonction de l’acheteur. «Je travaille beaucoup avec eux pour essayer de comprendre ce qu’ils attendent de la toile», explique Saroufim avant de préciser: «Je ne considère pas que c’est mon art et c’est tout». «Je fais de l’art et de l’illustration. Je n’ai pas un style en particulier. Il peut être abstrait ou une reprise des thèmes plus personnels, inspirés d’Andy Warhol. En quelque sorte, je touche à tout ce qui concerne l’art de près ou de loin. Je m’inspire de tout», souligne l’artiste.
Dans son atelier ouvert en 2005 à Jal el-Dib, à côté de ses pinceaux et tubes de peinture de tout genre, une petite collection de livres pour «maternelles» est soigneusement rangée. Maternité oblige, l’artiste crée, depuis quatre ans, des séries de magnétiques ou stickers pour les enfants, qui se vendent comme des petits pains.
Lors de sa prochaine exposition, qui se tiendra à Faraya du 14 au 19 août prochain, l’artiste a décidé de mettre à l’honneur sa série Cities of light. Toujours en quête d’innovation, Nayla Saroufim a créé un nouveau concept de toile. «Je choisis des photographies en noir et blanc de grandes villes telles que New York, Paris, Londres ou encore Beyrouth, où je dessine des personnages créés comme dans une B.D., explique-t-elle. J’adore la mode et je me plais à habiller mes personnages, à les créer. Dans cette série, j’ai choisi de faire vivre le tableau même le soir, en optant pour une peinture qui crée une luminescence dans l’obscurité».
L’artiste n’arrête jamais de se remettre en question et d’envisager de nouvelles façons de créer et de s’exprimer. «Je n’aime pas tout ce qui est trop statique. J’aime mettre de la vie à mes œuvres, dit-elle en référence à certaines de ses toiles qu’elle décide d’établir en plusieurs morceaux séparés. «C’est vraiment différent d’un tableau en pièces».
Du haut de son jeune âge, déjà sept années de réussite se sont écoulées pour Nayla Saroufim, dont le nom commence à se faire une place en Italie, en France, au Qatar ou encore à Dubaï pour ne citer qu’eux, grâce à son site Internet. Celle qui ne se considère pas comme une peintre, amènera à Faraya en août prochain, un panel de ses toiles au style différent. «Je ne suis pas dans un ton bien précis. C’est plutôt…», elle, tout simplement. «Qui a dit que le peintre ne devait faire que de la peinture?».

Delphine Darmency

 

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