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Nº 2888 du vendredi 15 mars 2013

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Cinéma

7e édition d’Ayam Beirut al Cinema’iya. Le cinéma arabe en perpétuelle évolution

La 7e édition d’Ayam Beirut al Cinema’iya, les Journées cinématographiques de Beyrouth, vient de débuter et se poursuit jusqu’au 24 mars au cinéma Métropolis. Au programme, une cinquantaine de films arabes, longs, courts et documentaires. Avis à tous les cinéphiles!

C’est ce soir, vendredi 15 mars, que débute la 7e édition des Journées cinématographiques de Beyrouth, avec la projection du film Wadjda réalisé par Haifaa el-Mansour d’Arabie saoudite, qui a participé à la Mostra de Venise et a cumulé des prix au Festival international de Dubaï. Pour la première fois depuis la création d’Ayam Beirut al Cinema’iya, l’Arabie saoudite y participe, aux côtés d’autres pays qui se trouvent également pour la première fois sur la carte cinématographique arabe et internationale, à l’instar du Maroc qui se distingue par sa forte présence, à travers trois longs métrages de fiction dont Les chevaux de Dieu de Nabil Ayouch (Festival international de Cannes 2011), un documentaire et plusieurs courts métrages. Depuis une quinzaine d’années, depuis la fondation de Beirut DC, le cinéma arabe s’est distingué par son incroyable évolution. C’est ce qu’ont relevé les responsables de Beirut DC, Zeina Sfeir, Cynthia Choucair et Jad Abi-Khalil, dans la conférence de presse qui a eu lieu le 9 du mois, pour le lancement du festival. La 7e édition d’Ayam Beirut al Cinema’iya est d’une extrême richesse avec au programme plus de 50 films, longs et courts métrages de fiction et documentaires, ainsi qu’un grand nombre d’activités parallèles, entre débats, panels et séminaires.

Une programmation riche
Plusieurs moments forts marquent la programmation de 2013. Tout d’abord, la projection de deux longs en provenance d’Algérie: Le Repenti de Merzak Allouache et Yema de Djamila Sahraoui. Ensuite, la participation de deux réalisateurs égyptiens indépendants: Ibrahim el-Batout avec L’Hiver du mécontentement, et Hala Lotfy avec Sortir au jour. D’Egypte également, le documentaire The Man Inside de Karim Goury, un Franco-Egyptien qui a développé l’histoire de son film à Beyrouth dans le cadre du programme de formation Pile et Face, prédécesseur de DOCMed, organisé par Beirut DC avec le support d’Arte France. A noter également la projection du long métrage syrien Voyage de Meyar el-Roumi, qui met à l’affiche l’actrice libanaise Alexandra Kahwaji et dont la musique a été composée par Zeid Hamdan. La Palestine se distingue également par sa forte présence, à travers le long métrage d’Anne-Marie Jacir, Quand je t’ai vu, ainsi que trois documentaires: Gaza 36mm de Khalil el-Mozayen (qui sera projeté en présence du producteur Ibrahim Yaghi), Les infiltrés de Khaled Jarrar et Un monde qui n’est pas le nôtre, projeté en soirée de clôture, et que le réalisateur Mahdi Fleifel, qui sera présent à Beyrouth, a filmé dans le camp de réfugiés palestiniens de Aïn el-Heloué.
Du côté du Liban, plusieurs bonnes nouvelles. En prévision de leur prochaine sortie dans les salles de cinéma, Ayam Beirut al Cinema’iya a le plaisir de présenter deux films libanais. Sur invitation uniquement, sera projeté le premier long métrage de Fouad Alaywan, Asfouri, une production entièrement libanaise qui nous transpose dans le Beyrouth des années 70, des années de la guerre et actuel, à travers l’histoire de Karim et de sa traditionnelle maison d’enfance qu’il essaie de sauver au moment où sa tâche est obstruée par la construction d’un centre commercial. Et en première, le public est convié à assister au documentaire The Lebanese rocket society de Joana Hadjithomas et Khalil Joreige qui sortira en salles le 11 avril. Parmi les documentaires libanais, rendez-vous également avec 74 (La reconstitution d’une lutte), de Rania et Raëd Rafeï, ainsi que Mon père ressemble à Abdel-Nasser de Farah Kassem, Al Hara de Nicolas el-Khoury et Sleepless nights d’Eliane Raheb. Place également aux courts métrages, un genre en développement constant dans les pays arabes. Deux longues nuits lui sont consacrées pour permettre au public de découvrir 19 courts arabes.
Notons finalement que même si Ayam Beirut al Cinema’iya n’est pas un festival compétitif cette année, deux prix seront distribués: le 1er en collaboration avec Afac pour un projet de documentaire libanais en développement, et le 2e sera décerné par Screen Institute Beirut pour le producteur ou distributeur d’un film documentaire arabe de la sélection du festival.

Nayla Rached
 

La 7e édition d’Ayam Beirut al Cinema’iya, c’est du 15 au 24 mars, au Cinéma Métropolis, à l’Empire Sofil.
Informations: (01) 204080 – www.ayambeirut.wordpress.com – www.beirutdc.org  – et la page Facebook
Billets à 5000 L.L. – Festival pass: 60000 L.L. – Pass étudiants: 45000 L.L.

Activités parallèles
Ayam Beirut al Cinema’iya n’est pas qu’une plateforme de projection de films arabes, il est avant tout un lieu de réflexion et de débat autour du cinéma. Cette année, trois sessions de formation DOCmed pour trois groupes différents se tiendront au Liban entre le 17 et le 24 mars. DOCmed est un programme de formation de trois ans conçu pour les producteurs de documentaires arabes et/ou réalisateurs/producteurs du Moyen-Orient et du Maghreb, initié par Beirut DC, Eurodoc (France) et Doc à Tunis. Il est cofinancé par le programme Euromed Audiovisuel II en association avec Arte France et avec le soutien du Festival international du film de Dubaï. En parallèle également, se tiendront plusieurs séminaires, un master class avec Ibrahim el-Batout, une table ronde autour de la censure sur le travail artistique, ainsi qu’une session ouverte au public au cours de laquelle le directeur du marketing Yalla TV, Aaron Spring, présentera aux professionnels du cinéma le site web de distribution de films vidéo sur commande, dédié au cinéma arabe indépendant.

 

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