Magazine Le Mensuel

Nº 2897 du vendredi 17 mai 2013

Espace

Opération Grover. Après Mars, le pôle Nord

Surnommé le «Curiosity des neiges», en allusion à son homologue actuellement en mission sur Mars, le nouveau robot téléguidé de la Nasa a entamé sa mission le 3 mai, au pôle Nord. Sa mission? Etudier la fonte des glaces.

Son nom n’est pas Curiosity des neiges, mais Grover. Ce nouveau robot téléguidé de la Nasa vient de commencer sa mission, le 3 mai dernier, au pôle Nord. Son objectif est d’étudier la fonte des glaces, plus particulièrement en Arctique, sur les terres hostiles et glacées du Groenland.
Avec le réchauffement climatique, le phénomène de la fonte des glaces devient en effet de plus en plus problématique depuis quelques années. D’autant qu’il n’est pas sûr que les glaces vont se reconstituer, surtout quand on sait que 2012 a fait partie des années les plus chaudes jamais enregistrées. Avec pour conséquence, des fontes de glace record. Les informations que le robot Grover collectera au fil de ses avancées permettront à la Nasa de pousser un peu plus loin ses recherches sur le réchauffement climatique et ses conséquences sur la planète.
Petit bijou de technologie, le robot Grover a été patiemment mis au point par un panel d’étudiants américains travaillant pour le Goddard Space Flight Center, durant trois ans.
Doté de mensurations de rêve, Grover – qui signifie Greenland Remotely Operated Vehicle for Exploration and Research – pèse plus de 360 kg pour environ 2 mètres de haut. Il a été, pour ainsi dire, conçu comme un vaisseau spatial.
Pour assurer son alimentation énergétique, Grover a été pourvu de deux éoliennes qui rechargeront sa batterie, ainsi que de deux panneaux solaires. Ceux-ci recevront la lumière du soleil, quasiment 24h/24, puisque dans cette région du globe, le soleil ne se couche jamais entièrement derrière l’horizon durant la saison estivale polaire. Les panneaux solaires récupéreront également la lumière générée par la réflexion des glaces.
Pour ses déplacements, le robot Grover a été doté de deux chenilles qui lui permettront d’avancer à 2 kilomètres/heure. Pas très rapide certes, mais là n’est pas l’important. Car ce Curiosity des neiges, équipé pour affronter des conditions climatiques extrêmes, sera en éveil 24 heures sur 24. A l’aide d’un «radar à pénétration du sol» qui envoie des ondes radios à travers la glace et analyse les échos retour, Grover pourra transmettre à la Nasa une masse d’informations très importante. Bien plus que si cette mission était réalisée par un avion ou par une motoneige. Il s’agira de déterminer entre autres l’épaisseur des couches de glace.
De son côté, l’Agence américaine a pris également ses quartiers dans le pôle Nord, afin de veiller au grain et d’éventuellement piloter le robot à distance. Les équipes scientifiques de la Nasa pourront ainsi recevoir par liaison directe wi-fi à longue portée ou par satellite toutes les données collectées par Grover.
L’isolement de Grover prendra en tout cas fin le 8 juin. A cette date, un nouveau robot, dont le nom n’est pas encore dévoilé, le rejoindra. Elaboré par des étudiants du Dartmouth College dans le New Hampshire aux Etats-Unis, celui-ci sera encore mieux équipé, avec deux nouveaux instruments de mesure pour l’atmosphère notamment. 

Jenny Saleh
 

Fonte alarmante en Antarctique aussi
Une étude internationale parue dans la revue Nature Geoscience révèle que les glaces de l’Antarctique fondent dix fois plus vite qu’il y a 600 ans pendant l’été. La perte de banquise aurait été la plus rapide au cours des cinquante dernières années.
Pour arriver à ce constat, les chercheurs ont foré à 364 m de profondeur sur l’île James Ross dans le nord de la calotte antarctique. L’objectif étant de mesurer les températures existant il y a plusieurs centaines d’années.
Il apparaît que les températures d’il y a 600 ans se situaient autour de 1,6 degré Celsius au-dessous des températures enregistrées à la fin du XXe siècle. La quantité de neige tombée chaque année, ayant fondu avant de regeler, était de 0,5%. Alors qu’aujourd’hui, la quantité de neige tombée fondant chaque année est dix fois plus importante.
Cela signifie également que le réchauffement dans cette région du monde a atteint un tel niveau que même des hausses de température très faibles peuvent causer la fonte accélérée des glaces.

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